« Non aux E3C ». Ce slogan a été scandé à quelques reprises devant le lycée Jean Vilar, ce lundi 27 janvier à 8 h. Ce matin-là, plusieurs dizaines de lycéens, avec à leurs côtés quelques professeurs et parents d’élèves, se sont réunis dans le calme pour affirmer leur mécontentement face aux nouvelles épreuves anticipées du bac, les Épreuves communes de contrôle continu (E3C). Des E3C qui ont généré plusieurs mobilisations à Saint-Quentin-en-Yvelines, comme au lycée Villaroy de Guyancourt le 21 janvier, ou encore au lycée des Sept mares le 27 janvier où la suppression de la première session des E3C était demandée.

« On se mobilise car c’est la première journée des E3C, l’une des premières conséquences de la reforme des lycées », explique Cynthia, une élève de première. Pour cette nouvelle épreuve du bac, chaque lycée doit choisir sa propre date de passage et son sujet au sein d’une banque nationale commune de sujets. Comme l’explique Franceinfo, il est donc possible que plusieurs établissements choisissent les mêmes sujets, alors que certains ont déjà fuité sur les réseaux sociaux vu que les E3C ont débuté la semaine dernière pour certains lycées.

« On trouve que c’est inégalitaire pour ceux qui l’ont déjà passé, tranche la lycéenne plaisiroise, des sujets ayant fuité imprimés en main. Et comme les sujets sont choisis et corrigés en local, une même note entre un grand lycée et un autre ne vaudra pas la même chose. Alors que le bac avait partout la même valeur. » Les élèves regrettent aussi que les épreuves « se passent dans les mêmes conditions que les cours normaux », soit à « plusieurs dizaines dans une classe » avec certains « qui utilisent leur téléphone ». De manière générale, les étudiants semblent unanimes : « On ne se sent pas préparés, avant que les sujets fuitent, on ne savait pas à quoi se préparer. »

C’est sur ce point qu’insiste justement Laurence Fortier, présidente de l’Unaape à Plaisir, une fédération de parents d’élèves. « Les élèves sont en stress permanent depuis le début d’année car il y a trop d’inconnues », regrette-t-elle, rappelant que cela n’est pas propre au lycée Jean Vilar. « Tout est communiqué à la dernière minute », poursuit Laurence Fortier : les conditions et la date de l’épreuve, le type de stylo à utiliser, etc.

Parmi les enseignants présents devant les grilles du lycée, plusieurs pointent aussi des défauts d’organisation, en dénonçant plus largement la réforme des lycées. « On a eu un accès tardif à la banque des sujets, ce qui nous a empêchés de préparer correctement les élèves », regrette une prof de langues. « Il y a des sujets qu’on n’a pas vus en cours, complète une enseignante de mathématiques. Et c’est nous qui faisons les barèmes, donc il n’y a pas forcément le même barème pour tous les lycées, ce qui crée une disparité. » Tous évoquent le « stress des élèves », avec des informations sur les E3C qui arrivent au compte-gouttes.