Jusqu’à septembre dernier, il faisait partie de la majorité municipale de Joséphine Kollmannsberger (LR). Désormais, c’est contre la maire que Patrick Ginter (SE), ancien adjoint aux finances, se présentera, les 15 et 22 mars prochains. Passé dans l’opposition lors du conseil municipal du 25 septembre, après dix ans comme adjoint, l’élu a monté sa propre liste, actant ainsi des désaccords profonds et déjà couvés depuis plusieurs années, selon lui.

« Nous avions établi un certain nombre d’objectifs de mandat qui, au fur et à mesure des années qui s’écoulaient, étaient de moins en moins tenus », assure ce Plaisirois habitant la commune depuis 1998, très critique contre l’action politique de la maire. « Il y a des incohérences dans l’ordre des priorités de la part d’une édile qui n’écoute plus, qui s’isole […], qui prend des décisions indépendamment de ses élus, et qui gaspille l’argent des Plaisirois », estime-t-il.

Et de citer un exemple : « La maire préfère mettre 1,5 million d’euros pour déboiser et reboiser un parc plutôt que de terminer les fenêtres et les toitures du château ou de démarrer les pistes cyclables. » Il mentionne aussi « des tentatives d’augmentation des impôts locaux », ou encore les bus (la refonte du réseau en septembre 2018 avait suscité une forte hostilité dans certains quartiers, Ndlr) pour lesquels « le combat n’a pas été mené ».

En somme, « les bus, les médecins, l’environnement, les pistes cyclables, les commerces de proximité, tout cela n’a pas été fait en six ans, la deuxième partie de mandat est décevante », déplore-t-il. Ce qui ne l’empêche pas de mettre en avant son bilan d’adjoint, précisant que « tout ce qui a été fait sur la première partie du mandat a été bien fait », évoquant par exemple « la bataille sur la renégociation des emprunts toxiques ». Un point que la maire avait soulevé face à la presse le 13 décembre, affirmant que « contrairement à ce que dit mon opposant, ce n’est pas lui qui a supprimé les emprunts toxiques, c’est M. Larcher et moi-même ».

Patrick Ginter, lui, se défend d’effectuer une manœuvre uniquement politicienne, soulignant que son cas n’est pas un épiphénomène et rappelant que « neuf élus sur 30 » ont quitté la majorité depuis 2016. Il insiste sur les mises en alerte formulées et restées sans suite. « J’avais posé quelques conditions pour continuer ensemble, notamment davantage de concertation, d’écoute des Plaisirois, de coconstruction, d’environnement, de proximité… », raconte Patrick Ginter.

Conditions non remplies, d’après l’ex-adjoint. « On a conclu que l’on n’allait pas continuer ensemble, ce qu’elle m’a confirmé, donc j’ai démissionné avec deux autres collègues (les anciens conseillers municipaux Brice Voirin-Métairie et Brice Fabry, Ndlr), pour dire que nous avons envie de mener le combat pour lequel nous avons été élus déjà en 2014. »

C’est ainsi que Patrick Ginter se retrouve à la tête d’une liste dont le nom reste encore à définir, « Remettons Plaisir en marche » n’étant qu’« un slogan que nous avons utilisé sur la première partie de campagne ». Déjà complète avec 39 noms, la future liste se veut « plaisiroise, citoyenne et écoresponsable, sans étiquette », assure Patrick Ginter qui, à titre personnel, est encarté chez LREM. Elle rassemblera des membres de « LR, LREM, des EELV mais surtout une majorité de personnes du milieu associatif et de la société civile », ainsi que d’actuels élus d’opposition, ajoute-t-il.

Il livre déjà les grands axes de son programme : environnement, démocratie participative, jeunesse et écoles, sécurité et tranquillité urbaine, solidarités et égalités, rayonnement de la ville dans divers domaines (sport, culture, intercommunalité), et proximité au sens large. Sur ce dernier point, il soulève notamment la question de la santé et du manque de médecins, renvoyant une nouvelle fois la responsabilité à la maire. Autre engagement de Patrick Ginter : il ne cumulera pas les mandats. « Je ne monterai pas au Département en 2021, il y a suffisamment de choses à faire avec la Ville et l’intercommunalité », promet-il.

Article mis à jour le 22/01/2020 à 13h15 : Dans la version précédente de l’article, l’étiquette politique de Patrick Ginter pouvait laisser penser que sa liste avait reçu l’investiture LREM. Cette liste est bien sans étiquette, et n’est pas investie par En marche.
Par ailleurs, Brice Voirin-Métairie et Brice Fabry étaient conseillers municipaux délégués et non adjoints comme nous l’indiquions par erreur.