Des quatre listes annoncées dans le département des Yvelines par l’Union des démocrates musulmans français (UDMF), Mabella Dekiouk est pour l’instant le seul candidat du parti à avoir déclaré sa candidature pour les élections municipales en 2020.

Ingénieur en informatique et également président de l’association Espoir et soutien sans frontières, Mabella Dekiouk fait donc son entrée dans la campagne. C’est donc la cinquième liste à Guyancourt, avec celles de Rodolphe Barry (SE), d’Olivier Pareja (SE), de Grégory Pape (LREM) et du maire sortant François Morton (DVG). « Cinq listes, c’est une première, affirme-t-il, [et ce serait révélateur ] d’un réel problème […]. L’équipe est au pouvoir depuis plus de 30 ans. Généralement, nous n’avions que deux ou trois listes. »

Mabella Dekiouk a pourtant été approché par deux listes, révèle-t-il à La Gazette : « J’ai refusé car je n’adhérais pas à leur vision de la politique », d’où son engagement à l’UDMF. Investi par le parti, il veut œuvrer pour une justice sociale et une égalité entre tous les citoyens. Mais la liste du candidat est pointée du doigt comme étant communautaire.

Certains ont d’ailleurs voulu interdire ces listes dites communautaires. Le président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau, avait annoncé « une proposition de loi pour contrer ce qui est forme de sécession », selon un article de Libération, publié le 21 octobre 2019. Mais ceci a depuis été écarté par le gouvernement. « Il n’existe pas de liste communautaire. Personne ne se revendique ainsi, avait déclaré Christophe Castaner, dans des propos rapportés par Libération. Et le fait d’avoir une religion ne vous empêche pas de faire de la politique. »

Ce que soutient le candidat de la liste de l’UDMF. Créé en 2012, ce parti se dit « non confessionnel » et « laïc », peut-on lire sur son site. « La dimension religieuse et culturelle ne nous concerne pas, nous laissons cela aux associations compétentes, affirme Mabella Dekiouk. Actuellement, il n’y a rien sur notre site internet ou sur nos réseaux sociaux qui fasse penser que nous soyons communautaristes. »

Alors pourquoi le terme « musulman » apparaît-il dans l’intitulé du parti ? Cette mention servirait à mettre le doigt sur « une partie de la population qui est stigmatisée, explique-t-il. Aujourd’hui on nous parle des grèves, des élections, des retraites, mais après tout cela, on va encore les stigmatiser. Si nous n’avions pas ce type de problèmes en France, ce parti n’existerait pas. » D’où leur slogan « à un problème politique, une réponse politique !  ».

En attendant, Mabella Dekiouk propose à Guyancourt un programme axé sur trois pôles : l’éducation, la sécurité et l’écologie. Contre le projet de numérisation des écoles élémentaires, il préfère « l’accompagnement à l’apprentissage […] pour que les enfants apprennent correctement et s’épanouissent », affirme-t-il, en faisant référence au soutien scolaire pour éviter que les élèves, arrivant au collège, ne sachent ni lire ni écrire.

Sur le volet sécurité, et tout comme certains candidats en lice pour les municipales, il souhaite le retour des maisons de quartier. « Quand on a entre 11 et 18 ans, il n’y a rien à faire l’été et la mairie ne propose rien pour ceux qui n’ont pas les moyens de partir en vacances. Les maisons de quartier sont fermées les unes après les autres », estime-t-il. Mabella Dekiouk veut également faire des partenariats avec les entreprises de Guyancourt pour multiplier les stages aboutissant à un CDI.

Et pour répondre au défi climatique, le candidat de l’UDMF compte sensibiliser les Guyancourtois à une consommation locale, afin de réduire l’empreinte carbone. Pour ce faire, il pense à la gratuité des cantines en maternelle, qui serviraient « des produits frais et bio de producteurs locaux », illustre-t-il.