Il y a six mois, se terminait la 8e édition du Mondial féminin de football, la 1re en France. Elle a suscité beaucoup d’espoirs chez les clubs amateurs, dont certains ont tablé sur l’événement pour « booster » leur politique de développement de la pratique du ballon rond chez les femmes. À SQY, plusieurs clubs semblent en avance sur d’autres sur ce point. Parmi eux, l’OSC Élancourt, l’AS Montigny-le-Bretonneux et l’ES Trappes.

Ce dernier a même reçu un label niveau or pour son école féminine de football, « au titre de la saison 2017-2018 », indique le District des Yvelines de football (Dyf 78) dans un communiqué du 30 avril dernier, ajoutant que seulement deux clubs en Île-de-France ont été labellisés à ce niveau. Ce label est décerné par la Fédération française de football en fonction de critères qui « portent notamment sur des éléments sécuritaires, sur des effectifs minima de jeunes pratiquantes, sur l’organisation d’entraînements, de plateaux et de journées ‘‘Découverte’’, sur un minimum d’équipes engagées, sur l’application du Programme éducatif fédéral, sur le niveau et la qualification de l’encadrement, parfois obligatoirement féminin », précise le communiqué.

Ce label, Élancourt l’a aussi reçu, au niveau bronze. Sa présidente, Mireille Lafon, a été mise à l’honneur par la Ligue de Paris Île-de-France en avril dernier avec « près de 300 femmes » qui « font le football francilien », selon un communiqué du Dyf78. « Il y avait 2 000 dirigeantes à notre arrivée en 2012, leur avait d’ailleurs déclaré à cette occasion le président de la Ligue, Jamel Sandjak, dans des propos relayés sur le communiqué. Vous êtes aujourd’hui 3 200. Grâce à cette évolution, nous allons dépasser le cap des 20 000 licenciées féminines en Île-de-France. »

De son côté, Montigny-le-Bretonneux devrait recevoir le label au niveau argent « très prochainement », d’après le journal municipal l’Ignymontain. Après avoir arrêté prématurément sa saison dernière faute d’un nombre suffisant de joueuses, l’équipe seniors est repartie en Régional 2 lors de cet exercice 2019-2020, ce qui en fait la seule formation yvelinoise, avec Poissy, à évoluer à un échelon aussi élevé.

De belles vitrines du football féminin qui tendent à se confirmer dans les chiffres. À Élancourt, qui œuvre depuis une décennie sur cette thématique, on compte « 93 adhérentes », soit « plus de 23 % d’augmentation par rapport aux engagées de l’année dernière, donc il y a eu un vrai retour Coupe du monde », fait savoir Mireille Lafon.

« On avait déjà pris cette température au mois de juin car on faisait des portes ouvertes, poursuit la présidente. Il y avait eu beaucoup de jeunes filles et on les a retrouvées au mois de septembre, plus des nouvelles. […] C’est de bon augure pour les années à suivre, et je pense que l’on va pérenniser. »

L’ES Trappes et ses 94 licenciées a également bénéficié de ce coup de « boost ». « Ce que l’on a ressenti, c’est que les inscriptions se sont déroulées beaucoup plus tôt, constate Rodrigue Mbizi, responsable foot féminin au club. On arrive à notre sixième année (dans le foot féminin, Ndlr) donc ça commence à rentrer dans les mœurs auprès des parents. […] Quand on avait monté la structure, on avait en ligne de mire la Coupe du monde féminine qui, pour nous, a eu des retombées extraordinaires, car ça nous a aussi permis de fidéliser certaines filles qui étaient déjà là. » Cet effet s’est notamment ressenti chez les U6 à U9. « J’ai même été obligé de créer un créneau pour elles car on a une forte demande », confie Rodrigue Mbizi. Cette tranche d’âge compte 27 joueuses, soit « une dizaine de joueuses en plus » par rapport à l’année dernière, d’après l’éducateur.

Quant à l’équipe une chez les seniors, elle évolue en Départemental 1 et a l’ambition de monter en Régional. Elle côtoie d’ailleurs, dans son championnat, Élancourt et une autre formation saint-quentinoise, Guyancourt. Dans d’autres clubs de SQY en revanche, le développement en est à ses balbutiements. Comme à l’AS Maurepas qui, pour l’instant, ne compte que 13 licenciées. Insuffisant pour monter une équipe de foot à 11 – il faut au moins 20 joueuses -, les adhérentes se contentant ainsi de football à 8. « Il y a trois ans que l’on a commencé à développer le foot féminin, on a été labellisé début décembre, expose Farid Kecir, référent foot féminin au sein du club. Petit à petit, on essaie de grandir. » Et d’évoquer la difficulté de fidéliser durablement les joueuses : « À partir des U11, on est obligé de les diriger vers d’autres clubs, où elles vont pouvoir trouver des sections U13 ou du foot à 11. »

« [L’effet Coupe du monde], on ne l’a pas senti, concède Farid Kecir. On ne cherche pas la quantité mais plutôt de se dire que si ces filles-là partent dans deux ou trois ans, qu’elles aient acquis un minimum d’apprentissage pour aller jouer dans un autre club ou éventuellement se diriger sur du foot à 11. » S’il reconnaît que le club a pris un peu de retard, il a « bon espoir que d’ici 4-5 ans, on ait au moins une équipe U14 à 11 » chez les filles.