Une réserve naturelle nationale grande de 310 ha doit bientôt voir le jour, d’ici 2020 ou 2021. Celle-ci englobera, à Saint-Quentin-en-Yvelines, la réserve naturelle nationale de l’étang de l’île de loisirs, l’étang des Noës et l’aqueduc de la Verrière. Appelée la réserve naturelle nationale des étangs et rigoles du Roi Soleil, elle s’étend sur plusieurs autres communes des Yvelines : Le Mesnil-Saint-Denis, Le Perray-en-Yvelines, Les Essarts-le-Roi, Vieille-Eglise-en-Yvelines, Les Bréviaires et Auffargis.

S’il s’agit surtout de protéger les étangs et rigoles, c’est parce que le projet « concerne plusieurs portions du système hydraulique […] créé autrefois pour alimenter les fontaines du château de Versailles », selon le dossier d’enquête publique du projet de réserve, qui a pris fin la semaine dernière. « En plus de ses dimensions historiques et paysagères, ce réseau présente aujourd’hui un fort intérêt écologique », poursuit l’enquête, d’où l’initiative de créer une réserve naturelle nationale.

En amont de sa création, une enquête publique a sollicité l’avis d’une trentaine d’organismes locaux. Actuellement, ce projet fait l’objet d’une consultation locales des collectivités, administrations, organismes et associations, concernées par la réserve, selon Jean-Marc Bernard, chargé de mission trame verte et bleue de la Direction régionale et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie (DRIEE). Cette dernière subventionne le projet porté par le Syndicat mixte d’aménagement des étangs et des rigoles à Versailles (Smager).

Alors quel changement pour les Saint-Quentinois et pour les étangs et rigoles ? Rien ne devrait changer, selon les affirmations de Jean-Marc Bernard. En créant cette réserve naturelle nationale, « on encadre et on inscrit ce qui se pratique déjà, précise-t-il. C’est une formalisation plus forte des règles d’usage. »

Cela fait plusieurs années que ce territoire est préservé. Sachant qu’une partie des étangs est déjà inscrite en sites classés, selon le chargé de mission trame verte et bleue de la DRIEE. Ce projet de réserve naturelle est une initiative de longue date. Dès 1972, « un projet de protection forte des milieux présents sur le réseau des étangs et rigoles a été envisagé, raconte l’enquête publique. Plusieurs propositions de réserve naturelle ont été faites mais n’ont jamais abouti, à l’exception de celle de la réserve naturelle nationale de l’étang de Saint-Quentin-en-Yvelines, d’une surface de 87 ha (en 1986, Ndlr). »

Il faudra attendre 2016, pour que le Smager engage des études pour valider en 2018 le projet de création d’une réserve naturelle, englobant notamment l’étang des Noës, la réserve naturelle de l’étang de SQY et l’aqueduc de la Verrière.

Les activités pratiquées dans le périmètre du projet vont donc rester les mêmes. Elles ont été jugées compatibles avec la réserve naturelle, selon le chargé de mission trame verte et bleue de la DRIEE. À l’étang des Noës, la pêche à pied, de jour comme de nuit, sera toujours autorisée en dehors de la partie Ouest de l’étang, selon le dossier d’enquête publique. La chasse sera interdite aux gibiers d’eau et le rempoissonnement de l’étang sera autorisé sous condition.

En revanche, pour la réserve naturelle nationale de l’étang de SQY, les activités telles que la chasse, la pêche ou encore le rempoissonnement sont et demeureront interdits. Enfin, en ce qui concerne l’aqueduc de la Verrière, le Smager va poursuivre sa politique de préservation des chauves-souris, en garantissant des espaces de refuge au sein de l’ouvrage, comme l’explique Jean-Marc Bernard.

La préservation de ces espaces pourrait donner lieu à l’arrivée de nouvelles espèces, sachant que la réintroduction d’animaux n’est pas prévue, selon Jean-Marc Bernard. Par exemple « si on coupe les saules trop envahissant, on va libérer les berges végétalisées, […] et ça sera favorable à la diversification des habitats naturels », explique le chargé de mission de la DRIEE.

Ce n’est qu’une fois la réserve créée, que le plan de gestion pourra donner lieu à des modifications ou à des réorganisations, si c’est nécessaire. En attendant, une police de l’environnement veillera au bon respect des règles déjà existantes. Finalement, le seul changement notable concernera les communes et leur image. « C’est valorisant pour une commune de dire qu’elle accueille un espace protégé », affirme Jean-Marc Bernard, faisant notamment référence à La Verrière et à Trappes.

Il ne reste plus qu’à attendre les résultats de l’enquête publique, qui s’est terminée le 28 novembre et qui aurait pour l’instant reçu des avis favorables à la création d’une réserve naturelle nationale.

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