« Faire revivre la ferme de Buloyer ». C’était en résumé le mot d’ordre de la mobilisation du samedi 23 novembre devant cette ferme inexploitée depuis le départ du Jardin de Cocagne fin 2016. Après un premier pique-nique en avril 2018 pour alerter l’agglomération, qui est propriétaire des lieux, et sans réponse depuis, le collectif SQY’pousse a réitéré l’opération le 23 novembre.

Ce collectif regroupant 32 associations saint-quentinoises a ce jour-là été rejoint par une cinquantaine de membres du groupe local d’Extinction rebellion. Le mouvement écologiste spécialisé dans la désobéissance civile a occupé la ferme pendant le samedi après-midi, et une dizaine de ses membres ont passé la nuit sur place avant de repartir le lendemain.

Les deux collectifs demandent surtout que la ferme ne perde pas sa vocation agricole, craignant à demi-mots un projet immobilier, et veulent donc savoir ce que l’agglomération envisage pour les lieux. « On déplore l’absence d’écoute et de dialogue des élus de SQY vers des associations comme la nôtre, alors qu’on est force de proposition depuis trois ans, explique notamment Philippe Tellier, porte-parole de SQY’pousse, assurant que deux maraîchers souhaitaient s’installer à Buloyer mais n’ont pas reçu de retour. Là, ce sont quatre campagnes agricoles qui sont foutues. […] Chaque jour qui passe coûte de l’argent à la collectivité. »

D’autant que pendant ce temps, cette « ferme emblématique » est laissée à « l’abandon » avec des « bâtiments vides, serres en chaos indescriptible, terrains en friche », ajoute SQY’pousse dans un communiqué. Le collectif d’associations demande donc notamment « la parution d’un appel d’offre à candidature d’installation agricole et projets d’agriculture périurbaine […] avant le 31 janvier 2020 et la garantie que tout nouveau report sera exclu ». Mais aussi un engagement écrit « visant à valoriser la prochaine campagne agricole 2020/2021 » et « une garantie écrite et argumentée que Buloyer restera agricole et bio ».

Dans un communiqué envoyé pendant son occupation de la ferme, le groupe local d’Extinction rebellion Yvelines Est Sud (Yes), fait des demandes similaires. « Nous estimons que tous les recours légaux et l’appel au dialogue sont restés lettre morte. Or, il est urgent de protéger l’agriculture nourricière dans ce contexte d’urgence climatique. Aujourd’hui, nous considérons que l’action de désobéissance civile s’impose […] », explique Extinction rebellion pour justifier son action. Sollicitée, Saint-Quentin-en-Yvelines n’a pas pu nous répondre avant la mise sous presse de cette édition.