Le 21 novembre, La république en marche (LREM) a décidé d’apporter son soutien à Guy Malandain (DVG), le maire sortant, pour les élections municipales de 2020. Une décision, prise sur proposition de la Commission national d’investiture (CNI) du parti, largement commentée par les observateurs de la vie politique locale comme des autres candidats. Si plusieurs ont affiché leur étonnement, selon l’une de nos sources bien informée, ce soutien aurait été appuyé par Alain Richard (LREM), co-président de la CNI, qui n’est autre que le frère d’un conseil municipal de la majorité de Trappes. Une information que dément Alain Richard.

C’est dans un communiqué de presse du 21 novembre que LREM a donc officialisé son soutien au maire de sortant de Trappes. « On trouve qu’il a fait du très bon travail à Trappes depuis quelques années, et il a des personnes qui font partie de son équipe municipale qui sont de notre sensibilité, dont la première adjointe, avance Nadia Hai (LREM), membre de la CNI et députée de la circonscription de Trappes. Nous pensons que la solution, aujourd’hui pour Trappes, reste au sein de l’équipe municipale actuelle. Mais l’idée n’est pas qu’il passe En marche, c’est qu’on travaille en collaboration et qu’on fasse les choses bien, dans l’intérêt des habitants de Trappes. »

Sollicité par La Gazette, Guy Malandain ne nous a pas répondu avant la mise sous presse de cette édition. Mais dans les colonnes du Parisien, le maire sortant a salué ce soutien, et voulu rassurer les Trappistes. « Je reste un homme de gauche et cela ne change pas mes idées ni mes opinions, explique Guy Malandain au quotidien francilien, indiquant être en accord avec certaines décisions du gouvernement mais pas avec d’autres. Je n’ai pas l’intention de changer et ce n’est pas En Marche qui fait mon programme. »

Mais du côté des autres candidats aux municipales, ce soutien de LREM au maire sortant a surpris. « Je cherche à comprendre à quel projet pour la ville ce soutien correspond, s’étonne Othman Nasrou (DVD), auprès du Parisien. Ce soutien n’est pas cohérent avec la philosophie de LREM. » D’autant que l’élu d’opposition Luc Dauvergne, ancien animateur du comité local de LREM avait demandé à ce que le parti appuie Othman Nasrou.

Un soutien taclé également par Ali Rabeh (Génération.s), membre de la majorité mais qui partira face au maire sortant en 2020. « Ce choix est surprenant, ce parti politique incarne tout ce que Guy Malandain a toujours combattu : une politique antisociale qui défend les intérêts des Français les plus riches au détriment des classes moyennes et populaires », estime Ali Rabeh dans un communiqué.

Si l’annonce de LREM a donc suscité l’étonnement dans les rangs des candidats aux élections municipales, l’explication ne serait pas seulement politique. Une source très bien informée assure à La Gazette que ce soutien au maire sortant aurait été appuyé par Alain Richard, co-président de la CNI de LREM et sénateur du Val d’Oise, qui est le frère de Jean-Claude Richard, conseiller municipal dans la majorité de Guy Malandain.

Sollicité par La Gazette, Alain Richard nous assure dans une réponse par courriel que l’« allégation » peut « être aisément démentie ». « Puisque mon frère est conseiller municipal à Trappes, je me suis tenu à l’écart de la constitution du dossier et de la délibération de la CNI sur ce cas local », nous écrit le co-président de la CNI, évoquant de la « déontologie élémentaire ». Nadia Hai, également membre de la CNI, confirme le démenti d’Alain Richard.

« Je peux vous garantir qu’Alain Richard n’a non seulement pas pris part au vote, et moi non plus d’ailleurs parce que c’est ma circonscription, mais il est carrément sorti du bureau, nous explique Nadia Hai. Donc il n’était même pas là, ni à la présentation du dossier, ni à la délibération finale. » Elle précise que « certaines personnes de la CNI ne savait pas » le lien familial qu’ont les deux élus et l’ont appris « quelques jours après ». Mais des discussions auraient pu avoir lieu en dehors du bureau de la CNI, avec des tractations en coulisse. Sur ce point, Nadia Hai répond catégoriquement : « Pas à ma connaissance, pas du tout. »

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