Perte d’adhérence et freinage d’urgence, les policiers patinent en voiture et s’arrêtent brutalement. Dans deux ateliers sur un terrain d’entraînement près de la route de la Minière à Versailles, la Direction départementale de sécurité publique (DDSP) des Yvelines a convié ses fonctionnaires de police à venir faire un stage de conduite en situation d’urgence, le 20 novembre.

Formés par un prestataire de la Matmut spécialisé en sécurité routière, les policiers sont sensibilisés à « la conduite défensive », selon Gilles Delhoume, formateur post permis. En d’autres termes, les formateurs leur apprennent à gérer, en situation réelle au volant, une perte d’adhérence de leur véhicule et un freinage d’urgence. « On les amène forcément dans un exercice comme ça […] pour montrer les limites de leurs interventions », explique le formateur.

Ce genre de situation fait surtout partie de leur quotidien. En service, les policiers peuvent être amenés à conduire à une vitesse au-dessus de celle autorisée pour escorter les pompiers ou encore pour prendre en chasse un suspect. Pour ce faire, ils sont autorisés à franchir les feux tricolores, selon l’affirmation de Gaëtan Coz, du centre départemental des stages et de la formation des Yvelines.

D’où l’utilité de cette formation qui les sensibilise également aux contraintes physiologiques, lorsqu’ils sont conducteurs. Par exemple, plus la personne conduit vite plus son champ de vision se rétrécit et elle perçoit de moins en moins les obstacles. En effet « des accidents peuvent arriver sur des interventions », confie Gaëtan Coz.

Pendant cette formation, le freinage d’urgence est l’un des ateliers proposés. Il vise à faire prendre conscience aux fonctionnaires de police de la distance parcourue lors d’un arrêt brutal. Ainsi, les policiers travaillent le temps de réaction et le freinage.

Sur le tableau de bord, un freinographe indique le temps de réaction, la distance de freinage et la distance d’arrêt total. « Les gens pensent qu’on s’arrête tout de suite au moment de freiner alors qu’on met plus de temps, constate Delphine Briffaud, formatrice en sécurité routière. Rien que le temps de réagir on peut parcourir 10 à 15 mètres. »

Quant à l’atelier perte d’adhérence, les fonctionnaires de police le testent dans des virages en conduisant des voitures mises sur roulettes. « Il ne faut pas freiner fort ou accélérer fort avec les roues tournées », conseille Gilles Delhoume, avant de poursuivre : « S’ils ont déjà vécu la situation, on essaye d’aller jusqu’au stress et on les met encore plus en capacité de réaction. » En plus d’arriver à gérer ce genre de situation sans stress, ce stage vise également à anticiper ces conduites d’urgence.

Les fonctionnaires sont satisfaits de cette formation. « C’est important d’avoir les bons gestes et les bons réflexes », témoigne l’un d’entre eux. D’autres regrettent que ce ne soit pas proposé plus tôt. « À l’école de police, on devrait avoir ce stage », affirme une fonctionnaire. Mais la DDSP organise de plus en plus de sessions comme celle-ci, selon Gaëtan Coz. C’est déjà la quatrième cette année.