Le quidditch, un sport qui parlera beaucoup aux fans de la saga Harry Potter. Mais en France, une trentaine de clubs permettent d’adapter sa pratique dans le monde des moldus. Parmi eux, les Headless hunt. Basé aux Clayes-sous-Bois, il s’agit du seul club yvelinois dans cette discipline. Un jeune club qui, après un an et demi d’existence, a accueilli et disputé sa première compétition officielle les 20 et 21 avril.

Sur le terrain du stade Beltramini, trois équipes se sont rencontrées lors de la coupe de la ligue de l’Est : le club hôte, les Titans de Paris, et une formation de Lorraine. « Après un an et demi de dur labeur, on a enfin pu jouer nos premiers matchs », se réjouit Gilles Guillou, entraîneur-joueur de l’équipe seniors. Chaque équipe se rencontrait deux fois. Face à des adversaires plus expérimentés, les Clétiens ont perdu leurs quatre rencontres.

Mais il s’agit déjà d’une « petite victoire », selon cet animateur périscolaire à Versailles, qui a co-fondé le club en juillet 2017 avec un ami et collègue, Geoffroy Cotonnec, actuel entraîneur de l’équipe juniors, et a découvert le quidditch il y a cinq ans après deux décennies de football américain. « Une amie m’a amené à la coupe de France à Viroflay en 2014, raconte-t-il. J’ai trouvé ça fun, on a essayé de trouver des clubs dans le coin. Du coup, je suis allé à Juvisy. »

Quelques années plus tard, lui vient une idée : « On discutait avec Geoffroy, il voulait se remettre au sport, je voulais monter ma propre équipe de quidditch », confie-t-il. Ainsi a germé dans leur esprit les Headless hunt. Le club compte aujourd’hui 16 adhérents chez les seniors, et une dizaine pour son équipe juniors, les Dragons (composée de joueurs de moins de 16 ans).

Une jolie genèse pour le club, due notamment à l’investissement de ses bénévoles, mais aussi au soutien des collectivités. « La mairie nous a beaucoup aidés au niveau matériel, assure Gilles Guillou. On a un terrain affilié, des vestiaires, des locaux. Cet hiver, ils nous ont prêté le gymnase Baquet au moins une fois par semaine (l’équipe seniors s’entraîne deux fois par semaine, les juniors une fois par semaine, Ndlr). »

Le club peut ainsi mener à bien son objectif : « faire découvrir aux gens ce sport ludique et mixte », d’après Gilles Guillou. « On ne peut pas avoir plus de quatre personnes du même genre sur le terrain en même temps (dans la même équipe, Ndlr) », relate Geoffroy Cottonec, interrogé lors d’un entraînement le 19 janvier et qui a commencé le quidditch à la création du club.

Composée majoritairement de Clétiens, l’équipe de Healdess hunt peut potentiellement intéresser tous les Yvelinois intrigués par la pratique du quidditch dans la vie réelle. Les pratiquants sont d’ailleurs adeptes ou non d’Harry Potter. Gilles Guillou avoue lui-même ne pas l’être, tandis que Geoffroy Cottonec confie lui avoir « une réplique à taille réelle du Nimbus 2000 dans [s]on salon ». Le club est en revanche sponsorisé par l’Armoire geek, boutique de produits dérivés de la célèbre saga, située à Versailles, et parrainée par l’acteur Stanislav Ianevski, incarnant Viktor Krum dans Harry Potter et la coupe de feu.

Une jolie reconnaissance pour Gilles Guillou, qui savoure : « C’est une fierté pour nous, et pour moi, c’est aussi une vengeance sur beaucoup de gens qui pensaient que le quidditch n’allait pas prendre l’ampleur que ça a pris aux Clayes. Il y a eu certaines moqueries, et on a toujours droit aux fameux  » Mais, vous ne volez pas ? » ou « Mais le vif d’or, c’est quoi ?  » ». Et de résumer : « En un an et demi, ce que l’on a fait c’est énorme ». Pour les personnes qui souhaiteraient rejoindre l’aventure, une licence au club coûte de 30 à 80 euros par an.

Le quidditch, mode d’empoi

Comme dans l’univers d’Harry Potter, une équipe est composée de sept joueurs : un gardien, trois poursuiveurs, un attrapeur et deux batteurs. En guise de souafle, les attrapeurs se passent un ballon de volley dégonflé et doivent le faire passer dans l’un des trois anneaux de l’équipe adverse. Le tout en courant avec un manche à balai entre les jambes (des tubes de PVC sont utilisés, Ndlr). Mais gare aux cognards, qui ne sont autres que des ballons de dodge ball. « Quand touché par un cognard, on lève notre balai, on court, on va toucher nos poteaux et on repart en remontant sur notre balai », précise Gilles Guillou, l’entraîneur-joueur des Headless hunt. Chaque but marqué vaut dix points.

Enfin, le vif d’or, lui, est un vif d’or humain. Il est généralement incarné par un joueur d’une autre équipe que les deux équipes face à face. Habillée en jaune, la personne préposée à ce rôle entre en jeu à la 17e minute. S’engage alors une course poursuite avec les deux attrapeurs, qui tentent de lui arracher une balle de tennis placée à l’intérieur d’une chaussette collée à son short. Le fait d’attraper le vif d’or rapporte 30 points (contre 150 dans la saga Harry Potter) à l’équipe y étant parvenue et provoque l’arrêt du match.

CREDIT PHOTO : AIR-C Droniste Professionnel