La campagne de publicité de la marque de jeans Le temps des cerises avait déjà fait parler d’elle en mars dernier. La jugeant sexiste, les municipalité des Lilas (Seine-Saint-Denis) et de Rezé (Loire-Atlantique) avait demandé le retrait de la publicité « Liberté, égalité, beau fessier ». Alors que deux de ces publicités étaient apparues la semaine dernière dans les rues de Guyancourt, le maire François Morton (DVG) a écrit à la société d’affichage JCDecaux le 4 novembre pour la faire retirer. La campagne de la marque prenant fin, la publicité a été enlevée en milieu de semaine dernière.

« Au-delà du slogan qui reprend de manière douteuse la devise républicaine, c’est bien le choix d’une publicité sexualisante montrant ici le fessier d’une jeune femme, là un homme nu, qui pose problème, écrit Guyancourt dans un communiqué. Ce constat est d’autant plus fort lorsque cette publicité est située à proximité d’une école. » Ce qui est notamment le cas dans le quartier des Garennes, le long du boulevard Beethoven. Alors que « l’éducation libérée des clichés sexistes » est l’un des grands sujets de 2019, la municipalité guyancourtoise regrette de voir « surgir çà et là des publicités qui n’ont certainement d’autre but que de surfer sur le buzz médiatique en utilisant ces clichés ». Rappelant les controverses de mars aux Lilas et à Rezé, Guyancourt estime que la marque « n’a pas fait évoluer son message depuis » : « Il ne suffit en effet pas de dire que l’on n’est pas sexiste, il faut le démontrer par les actes. »

Sur le site internet du Temps des cerises, une page est consacrée à cette campagne publicitaire, sur laquelle la marque se défend d’être sexiste. « Cette campagne a pour but de montrer que nous fabriquons des jeans qui vont à tous et à toutes, écrit la marque. Que vous soyez une femme, un homme, peu importe notre jeans est fait pour vous. Nous sommes fiers et fières de mettre en avant notre promesse : le jeans qui fait de belles fesses. » Et d’ajouter : « Cette campagne n’est pas sexiste. Elle ne peut l’être car nous ne le sommes pas nous-mêmes. »

Des arguments déjà utilisés en mars, qui ne semblent donc pas convaincre la Ville de Guyancourt. « Aussi, le Maire de Guyancourt, François Morton, a demandé le 4 novembre par courrier à la société JCDecaux de bien vouloir faire retirer cet affichage publicitaire et de veiller à l’avenir à ne pas diffuser de publicités de ce genre dans le mobilier urbain de Guyancourt, qui plus est à proximité des établissements scolaires nombreux dans notre ville », conclut le communiqué.

Dans les colonnes du Parisien, JCDecaux assure de son côté que le choix des lieux des publicités est toujours étudié et que « quand il y a des publicités choquantes, ou pour de l’alcool, on ne les met jamais près des écoles » et que « cette publicité n’est pas apparue comme sexiste puisqu’il y a une version femme et une version homme ». Quoi qu’il en soit, la campagne du Temps des cerises s’est achevée dans le courant de la semaine dernière et les publicités ont été enlevées.