Ils étaient une trentaine d’ouvriers et d’agents de maîtrise à manifester devant Kuehne + Nagel, le 31 octobre à Trappes. Représentés par l’Union départementale CGT des Yvelines et Force ouvrière, ces salariés, percevant environ un Smic, réclament une augmentation de salaire de 100 euros bruts contre la hausse de 1,3 % proposée par l’entreprise de transport et de logistique. « On perd en pouvoir d’achat. C’est en dessous de l’inflation », se révolte Sami Louiz délégué CGT de proximité et salarié chez Kuehne + Nagel.

Au début des négociations, les employés avaient demandé une augmentation de 70 euros bruts, mais suite au refus de l’entreprise, ils ont décidé d’augmenter leur demande. « Ils nous ont dit qu’ils n’avaient pas les moyens et qu’il fallait qu’on sache mieux gérer notre budget », lance, scandalisé, Manuel Teixeira, délégué Force ouvrière, qui espère rencontrer la direction pour négocier à nouveau. Ce matin, devant l’entrepôt, les manifestants attendent encore une vingtaine de personnes. Ils sont environ une cinquantaine d’ouvriers et d’agents de maîtrise à travailler dans l’entreprise selon Sami Louiz.

L’augmentation de salaire n’est pas leur seule préoccupation. Les employés de Kuehne + Nagel dénoncent également les mauvaises conditions de travail. « L’entrepôt est saturé et il se dégrade. Notre sécurité est mise en danger », alerte Alexis, délégué syndical à la CGT et salarié de l’entreprise. Selon plusieurs témoignages, les employés travailleraient dans un environnement vétuste et avec du matériel non adapté. « Les gouttières coulent sur les armoires électriques. Il y a une mauvaise isolation en général. Le toit est pourri. Les dalles au sol bougent », énumère le délégué de Force ouvrière. Les manifestants reprochent également à l’entreprise la mauvaise hygiène des sanitaires.

En plus de l’environnement de travail, les ouvriers affirment qu’ils seraient mal équipés. Ils n’auraient pas toujours la tenue de sécurité adéquate. Par exemple, Pepe Placktor, un salarié de l’entreprise, embauché en mai 2019, n’ a toujours pas reçu sa tenue de travail. Un collègue a lui est dans la même situation. « J’ai juste eu les chaussures de sécurité », affirme Pepe Placktor, pour le reste, il vient travailler avec ses vêtements de ville et manipule des pièces détachées de poids lourd, ou de bus. « On a des pièces de 60 kilos voire 100 kilos », illustre Manuel Teixeira.

Ces charges donnent lieu à des douleurs physiques. « On a tous des ceintures [pour le dos] ici. Tu peux pas bosser sans ceinture », assure Pepe Placktor. Tous se plaindraient de douleurs aux bras, au dos et aux articulations, selon les manifestants. « Ça fait des années qu’on se bat, affirme Alexis. On veut bien travailler mais avec des conditions décentes. » Cela faisait sept ans qu’ils n’avaient pas manifesté, selon le délégué CGT. Les ouvriers et agents de maîtrise envisagent de poursuivre leur lutte lors d’une autre journée de manifestation en décembre, selon Alexis, qui pense même passer à une journée par mois.

Contactée par La Gazette, Kuehne + Nagel n’a pas souhaité répondre à nos questions et n’a pas voulu faire de commentaires.