Ça bourdonne à Villepreux. Depuis le mois de juin, deux ruches sont installées dans le rucher situé juste à côté de la mairie. Elles sont gérées par Gérard Bos, un habitant de la commune, qui s’est lancé dans l’apiculture par un apprentissage via la société Ma ruche à la maison (MRM), gérée par l’apiculteur professionnel Alban Augé, et qui permet à des amateurs de s’initier gratuitement à l’apiculture (voir ci-contre).

« Il y avait déjà un apiculteur ici, un rucher qui existait, explique Gérard Bos, par ailleurs responsable du service informatique au lycée militaire de Saint-Cyr l’École. Il a laissé tomber, et la mairie souhaitait avoir quelqu’un d’autre. Alban [Augé] avait déjà plusieurs ruchers dans la région, donc ça ne lui disait pas trop d’en avoir un supplémentaire. »

Gérard Bos se tourne vers la municipalité villepreusienne. « Un jour, j’en ai parlé à Alban qui m’a dit ‘‘Ils m’ont contacté [à ce sujet], mais je n’ai pas le temps de m’en occuper’’, raconte-t-il. Je lui ai dit que je voulais bien [m’en charger]. »

Deux ruches ont ainsi vu le jour, et quatre autres sont attendues prochainement. « On espère pouvoir attraper quatre nouveaux essaims dans la nature, confie Gérard Bos. On les attrape dans des arbres, dans les jardins, chez des gens. Chaque année, il y a des colonies sauvages qui essaiment. […] Elle vont chercher des cavités dans des troncs d’arbres, des rochers. »

Gérard Bos travaille sur ces ruches fournies par MRM. D’une valeur de 350 euros la ruche (200 euros d’essaims et 150 euros de matériel, Ndlr), elles appartiennent à Alban Augé et sont implantées sur un terrain utilisé grâce à un droit d’occupation, dans le cadre d’une convention passée avec la mairie. « On a signé une convention pour avoir six ruches, et au mois de mai, on a mis en place deux colonies que l’on avait déjà sur un autre rucher (situé à Fontenay-le-Fleury, Ndlr), précise Gérard Bos. On les a implantées ici pour marquer le terrain. » En échange, la mairie réclame un kilogramme de miel par ruche et par an, qu’elle souhaite offrir aux nouveaux mariés.

Pour cela, il faudra attendre 2020, car les ruches ont été mises en place « un peu tard », concède Gérard Bos. « Les ruches ont été installées en plein été, donc la saison apicole était quasiment terminée, c’est pour ça qu’il n’y a pas eu de miel cette année, mais il y en aura l’année prochaine », assure-t-il.

Il devra, pour y parvenir, continuer à s’investir énormément dans ses abeilles, lui qui indique déjà y consacrer quatre heures toutes les trois semaines et a passé beaucoup de temps auprès d’Alban Augé. « Au départ, avant d’avoir mes ruches, j’ai passé un an sur ses ruches à lui », affirme-t-il. Il en a tiré de précieux conseils pour gérer les difficultés, nombreuses en apiculture, comme il le reconnaît. « Là, par exemple, on a un essaim qui est fort, glisse-t-il en montrant les ruches de Villepreux. Là, il est plus faible, Le troisième, là, est mort, je l’ai uni avec un autre essaim faible que j’ai d’un rucher-école, au lycée militaire. »

« Il faut vraiment être pro, être là tous les jours, veiller, insiste-t-il. Ce type de ruche, la ruche Dadant, demande beaucoup d’interventions et d’attention. Il faut y passer du temps, être là pour accompagner les abeilles. Vous faites de la production de miel, mais elles vous le font payer. » Mais, piqué par la passion, il ne souhaite en aucun cas abandonner et a d’autres projets apicoles, notamment un, avec un ami Antoine Thery, de sauvegarde d’abeilles locales, les abeilles noires sur le site du Centre éducatif et de formation professionnelle (CEFP), également à Villepreux.

S’initier gratuitement à l’apiculture grâce à Ma ruche à la maison

Ma ruche à la maison (MRM) est une société basée aux Clayes-sous-Bois et gérée par Alban Augé, apiculteur professionnel, qui propose à des amateurs de les initier gratuitement à l’apiculture. « Je vous apprends tout ce que je sais pendant trois ans, indique-t-il sur le site internet de sa société. Je fournis aussi tout le matériel, les abeilles et tout ce dont les abeilles ont besoin. Vous prenez le miel dont vous avez besoin et je rachète le reste. »

Gérard Bos a été apprenti à MRM. « L’extraction et la récolte sont faites dans sa miellerie, et il me rachète tout à un prix convenu, détaille ce Villepreusien. Lui, après, fait la mise en pot, l’étiquetage et revend ça. Ça me permet de pratiquer une apiculture qui ne me rapporte pas mais ne me coûte rien, c’est vraiment comme si je faisais du sport, c’est une détente, et quand je viens avec mes enfants, c’est un moment de passé avec eux. »

Et d’ajouter : « Il y a beaucoup d’amateurs qui souhaitent se lancer dans l’apiculture et abandonnent très vite. Là, vous êtes suivi par un professionnel, accompagné. » MRM vend également un certain nombre de produits dérivés (bonbons, nougats, gâteaux, …) à base de miel.