Le parvis de la gare de Villepreux-Les Clayes affichera dans quelques mois un tout nouveau visage. Le chantier du réaménagement du parvis est prévu pour démarrer en janvier 2020 et durer six mois. Il permettra de végétaliser le parvis qui sera agrandi, de redonner de la place aux piétons, et de créer des places de dépose minute notamment. Pour permettre ces aménagements, 16 places de stationnement devront être supprimées. Le parvis n’est cependant que la toute première étape d’un projet en cours visant à repenser l’intégralité du pôle gare.
Le futur parvis de la gare de Villepreux-Les Clayes a été présenté lors d’une réunion publique organisée le 24 octobre dernier en présence d’une trentaine d’habitants. Il s’agissait de la deuxième réunion sur le sujet après celle de mars dernier. « Nous avons souhaité créer un vrai parvis, apaisé et végétalisé, conforter les circulations en transports en commun et les modes doux, traiter le problème de l’aire de jeu, ouvrir la place, apporter des espaces verts […] dans le quartier Nord, où il n’y en a vraiment pas beaucoup », résume la maire des Clayes-sous-Bois, Véronique Coté-Millard (UDI).
Actuellement, le parvis de la gare n’offre en effet que très peu de place aux piétons, « on traverse un peu dans tous les sens, et avec la nappe de stationnement au milieu, les traversées ne sont pas sécurisées », décrivent les services de Saint-Quentin-en-Yvelines, présents le 24 octobre, qui pilotent l’aménagement du parvis. Ce dernier va donc être agrandi pour atteindre une profondeur de 16 mètres. « Ça donne un bel espace, mais qui n’est pas seulement un accès à la gare, ça peut être un lieu de vie, un lieu d’échanges et un lieu pour se poser », précise l’agglomération.
Justement, le futur parvis disposera de trois espaces végétalisés, un de 12 m² et deux de 20 m², avec un arbre au milieu de chacun. Autour de ces massifs, dix assises en tout seront installées pour permettre aux gens de se poser. Le sol du parvis sera quant à lui complètement refait, dans des tonalités de gris. Une place de taxi et cinq places de dépose minute vont aussi être créées. Pour mener à bien le réaménagement du parvis, 16 places de stationnement vont être supprimées puisque la nappe de stationnement face à la gare – autour de laquelle les voitures circulent actuellement – va disparaître.
Parmi les habitants présents à la réunion publique, quelques-uns ont regretté ces suppressions de places. « Plus vous faites de parkings, plus vous attirez de voitures », estime la maire des Clayes, prenant en exemple le parking public de la gare de Plaisir-Grignon. Véronique Coté-Millard espère par ailleurs une évolution du transport, notamment avec la restructuration du réseau de bus de l’an dernier, réduisant le nombre de voitures. D’autant que d’après SQY, « 70 % des véhicules qui viennent se garer au Nord et au Sud de la gare habitent à moins de 1,5 kilomètre ».
Le calendrier présenté par les services de Saint-Quentin-en-Yvelines prévoit une préparation du chantier en janvier 2020. Les travaux dureront ensuite de février à juin 2020. Le coût total de l’opération est estimé à 893 000 euros, financés en partie par l’agglomération. Mais il ne s’agit là que d’une première étape du vaste projet de réaménagement de la gare et de ses abords. Des études ont en effet commencé en juin 2019, portant sur un périmètre d’étude de 500 mètres autour de la gare, en vue d’un « contrat de pôle » qui associerait notamment Île-de-France mobilités, le Département et SQY.
« On va travailler toute l’année prochaine sur un contrat de pôle où on va réfléchir à toutes les fonctions de mobilités autour de la gare, explique Emmanuel Veiga, directeur des mobilités de SQY, citant en exemple le projet pour la gare de La Verrière. Là vont se poser les questions des parkings relais, des cheminements doux, des vélos, de l’ensemble de l’interface entre les différents modes de transport de la gare, et comment tout ça peut fonctionner de manière plus efficiente. » L’étude prendra également en compte la RD11 avec une étude en cours sur la possibilité de le faire passer en boulevard urbain.
Le diagnostic du fonctionnement de la gare est annoncé pour être finalisé l’année prochaine. En 2020, plusieurs scénarios d’aménagement seront définis, puis l’un sera approfondi avec l’objectif de signer le contrat de pôle dans le courant de l’année. Actuellement, Saint-Quentin-en-Yvelines prévoit la mise en œuvre des différentes opérations de ce contrat de pôle de 2021 à 2025.
Présent lors de la réunion publique, Nicolas Hue (DVG), conseiller municipal d’opposition et candidat à la mairie, s’est étonné « de l’empressement pour lancer » les travaux du parvis alors que l’ensemble du secteur va être étudié. « Il me semblerait intéressant d’avoir une vision globale avant de se lancer sur cette petite parcelle », estime Nicolas Hue.
« Nous avons déjà listé des éléments qui nous ont permis de voir que ce nouveau parvis, qui va redonner plus de place aux piétons et donner une visibilité à la gare, peut se faire dès à présent », a répondu Emmanuel Veiga. La maire des Clayes-sous-Bois a ajouté qu’il s’agissait également de profiter de « l’opportunité donnée avec SQY qui a débloqué des fonds pour ce projet ». Une mise en accessibilité de l’intérieur de la gare est également prévue par la SNCF.
Les riverains de la gare n’en peuvent plus
Comme lors de la réunion publique de mars dernier, le sujet de l’insécurité s’est une nouvelle fois invité lors de celle du 24 octobre. Les riverains de la gare sont excédés par des attroupements réguliers de personnes à proximité de la gare, tard le soir, qui feraient beaucoup de bruit sous fond d’alcool. « On a vécu un été d’enfer, témoigne une habitante du quartier. Tous les soirs, il fallait appeler la police. On n’en peut plus. »
« On fait un projet de gare, c’est bien, mais je pense que la sécurité de la gare et de son quartier en fait partie, abonde un riverain. On fait partie intégrante de la gare, le bruit des trains ne me pose aucun problème, ce que j’entends tous les soirs jusqu’à 1 h du matin, c’est dérangeant. Quand on rentre chez nous, on a des gens alcoolisés. » Tous déplorent également que leurs appels à la police ne mènent que rarement à des interventions.
Bien consciente de cette problématique, la maire des Clayes-sous-Bois, Véronique Coté-
Millard (UDI), a répondu qu’elle allait faire « remonter cette préoccupation » et organiser une réunion avec le commissaire de police. « Mais comme vous, quand j’appelle la police, on nous dit qu’il n’y a pas de voiture de libre, qu’ils sont ailleurs, concède Véronique Coté-Millard. Il y a de moins en moins de policiers. » Mais plus que de la répression, un habitant du quartier dit vouloir de « la prévention » et des réaménagements « qui ne leur permettent pas de squatter constamment ». Justement, un premier aménagement a été fait pendant l’été avec la suppression de la jardinière face à la gare, qui servait de banc.