Deux listes issues de la majorité de gauche se présenteront aux élections municipales de mars 2020. Alors que la maire sortante, Nelly Dutu (PCF), a annoncé fin septembre sa candidature pour un nouveau mandat, un groupe d’élus issu de la majorité en a fait de même la semaine dernière. Nelly Dutu affiche la volonté de continuer à mettre en place de nouveaux projets et de défendre la commune. Les élus dissidents pointent quant à eux un manque de communication de la maire actuelle avec eux, qui les pousse à se porter candidats.

Nelly Dutu a été la première à annoncer sa candidature, au cours d’une réunion publique fin septembre. Rencontrée la semaine dernière, elle évoque deux « dimensions » principales qui l’encouragent à briguer un nouveau mandat. « Je pense qu’on a encore plein de projets intéressants à mettre en place, que l’on va construire avec les habitants », avance la maire sortante, qui avait pris la succession d’Alain Hajjaj (PCF) en 2016, mentionnant également la poursuite des grands projets de la commune.

L’autre raison donnée est son « envie de défendre l’existence des communes » qui sont, selon elle, « en danger de disparition dans ce qu’elles ont de proximité avec les habitants », entre « la baisse des subventions » et des agglomérations « qui prennent de plus en plus de compétences ». La maire sortante sera donc à la tête d’une liste « avec des valeurs de gauche », dans laquelle seront présents des membres de la majorité actuelle, « mais il y aura un grand renouvellement de l’équipe avec des gens qui ont envie de participer à la vie de la ville », prévient-elle.

Le renouvellement devrait en effet être inévitable puisqu’une partie de sa majorité a décidé de se présenter face à elle. Fin 2018, 13 des 22 élus majoritaires avaient décidé de créer un nouveau groupe au sein de la majorité suite à des désaccords sur certains projets avec la maire. La suite logique est donc l’annonce de la constitution d’une liste également de gauche, « Ensemble La Verrière citoyenne », pour les municipales de 2020, annoncée officiellement le mercredi 16 octobre.

À la tête de cette équipe, avec de « fortes chances » qu’il soit tête de liste, se trouve le premier adjoint, Jean-Yves Blée (DVG), accompagné de 11 élus de la majorité dont quatre adjoints. « Ce qui nous pousse à lancer notre liste, c’est le manque de discussion avec la maire actuelle, assure Jean-Yves Blée. On est souvent amenés à découvrir des projets qui émanent de madame la maire sans qu’on n’en ait auparavant discuté, au minimum en bureau et plus largement avec la majorité. On est dans cette difficulté-là. » Dans cette même logique, il regrette de ne pas avoir été prévenu par Nelly Dutu de sa candidature.

Au-delà de cet aspect, en se présentant, « Ensemble La Verrière citoyenne » souhaite apporter une attention particulière aux deux grands projets de La Verrière, la rénovation urbaine du Bois de l’étang et le futur quartier Gare-Bécannes, et à « la gestion quotidienne de la ville et de ses espaces ». Jean-Yves Blée estime que la ville « était agréable, fleurie, propre » il y a plusieurs années et « s’est dégradée au fil de l’eau ». Les élus dissidents s’estiment en tout cas aussi « légitimes » que la maire sortante, nommée en cours de mandat par le conseil municipal, pour se présenter.

Une division que dit déplorer Nelly Dutu. « Les élus qui ont fait scission ont accompagné tout le projet communal. Jusqu’à il y a une petite année tout a été partagé, tout a été voté ensemble, s’étonne la maire. Il y a une scission qui ne se fait que par rapport à ma propre personne. Je trouve ça dommage. » Quant aux reproches sur son manque de communication, elle pense qu’il s’agit d’un « faux procès » : « Ça a convenu à tout le monde pendant un temps, et d’un seul coup ça ne convient plus et je deviens la femme à abattre. Je n’ai pas changé de manière de faire ou d’être depuis que je suis élue. »

Les élus de la liste « Ensemble La Verrière citoyenne » assurent quant à eux avoir « tiré la sonnette d’alarme à plusieurs reprises » sur ce manque de communication. « On a demandé une réunion pour en discuter avant la création de notre association, et on a fait deux courriers en disant qu’il fallait qu’on travaille ensemble sur les projets, raconte Monique Belot (DVG), adjointe aux affaires sociales. On n’a jamais eu de réponse à nos courriers, et dans les réunions il n’y a pas eu de discussions de fond. » Ils confirment donc que le dialogue est aujourd’hui rompu.

De son côté, la maire assure rester ouverte à la discussion. « Moi, jusqu’au dépôt des listes, la porte sera ouverte parce que je pense que même si on n’est pas d’accord sur un certain nombre de choses, il reste suffisamment de valeurs communes pour travailler ensemble », indique Nelly Dutu. Car le risque pour la gauche que représenterait une division aux élections municipales est sur les lèvres de chacune des deux équipes. Les deux listes de gauche se retrouveront en effet face à Nicolas Dainville (LR), candidat à la tête d’une liste sans étiquette, qui avait fait un score de 40,39 % en 2014 face à Alain Hajjaj.