Les travailleurs en situation de handicap, qui sont à la Mare Savin depuis plus de 20 ans, ont reçu une médaille d’honneur du travail, le 27 septembre à Trappes. Cette cérémonie était aussi l’occasion de fêter les 40 ans de cet Établissement et service d’aide par le travail (Esat). Créé en 1979, il permet à 145 personnes en situation de handicap d’exercer une activité professionnelle, tout en bénéficiant d’un soutien médico-social et éducatif. Ils étaient une trentaine ce vendredi à attendre leur récompense, mais seuls 15 d’entre eux ont reçu la fameuse médaille, en raison d’un problème de livraison.

Le doyen de l’établissement, Didier Julian, est le premier à être récompensé. Arrivé le 1er septembre 1986 à la Mare Savin, il a travaillé principalement dans la sous-traitance, selon Fouad Madec, directeur du pôle médico-social handicap et gérontologie au sein de l’Esat. Cet établissement compte en effet quatre grands pôles d’activité, que sont la restauration, les espaces verts et la décoration florale, la sous-traitance et enfin la blanchisserie. La plupart de ces ateliers envoient les personnes en situation de handicap travailler dans des entreprises dites « ordinaires ».

Pour faire sortir ses travailleurs handicapés, l’Esat possède donc des partenariats avec de grandes entreprises, afin qu’ils les intègrent pendant quelques jours. L’objectif étant de « ne pas les couper de l’Esat, mais de donner la possibilité à un grand nombre de profiter de cette expérience », explique Fouad Madec. C’est le cas chez Arquus, anciennement Renault trucks defense. Au sein de ce groupe, spécialisé dans les véhicules militaires, cinq travailleurs, accompagnés d’un moniteur, intègrent l’entreprise pendant une semaine, puis ils font un roulement avec les autres de la Mare Savin.

Mais les travailleurs handicapés de la Mare Savin ne sont pas tous détachés dans des entreprises dites « ordinaires ». Seuls une quarantaine, sur 145, bénéficient de cette opportunité.

Leur travail consiste à faire « de la bureautique, de la reprographie, préparer des courriers, ravitailler la machine à café, nettoyer et préparer des prototypes de véhicules », illustre le directeur. D’autres entreprises proposent également cette possibilité, comme la mutuelle MGEN, BMW ou encore Renault Technocentre information. De même pour l’atelier espaces verts et décoration florale, « ils (les travailleurs handicapés, Ndlr) se déplacent en entreprise ordinaire en autonomie et par binôme », détaille le directeur.

Mais les travailleurs handicapés de la Mare Savin ne sont pas tous envoyés dans des entreprises dites « ordinaires ». Seuls une quarantaine, sur 145, bénéficient de ce dispositif, en raison de « l’engagement des entreprises dans le cadre de la RSE (lResponsabilité sociale des entreprises, Ndlr) », précise le directeur. Les autres, comme le doyen Didier Julian, restent donc à l’Esat pour faire notamment de la sous-traitance. « Il confectionne des kits repas » pour le traiteur Cercle, illustre Khaly Niang, l’un des moniteurs de Didier Julian.

Et de manière générale, tous ces travailleurs handicapés quittent rarement leur Esat, pour intégrer définitivement une entreprise dite « ordinaire ». Cela représente « moins de 1 % des personnes », affirme le directeur : « Les entreprises ne sont pas adaptées, car il faut des personnes dédiées. Et c’est plus facile quand il s’agit d’aménager les locaux pour une personne à mobilité réduite. C’est plus difficile pour des personnes ayant un handicap psychique. »

Un nouveau restaurant rue Jean Jaurès tenu par des travailleurs handicapés

En mai 2020, ouvrira un restaurant, le 12 heures, rue Jean Jaurès, juste derrière la mairie. Les travaux devant commencer en octobre, ce restaurant viendra remplacer leur ancien buffet, qui juxtaposait l’Esat. Ce dernier a dû fermer « suite à un litige avec le propriétaire », raconte Fouad Madec. Le nouveau pourra accueillir jusqu’à 120 couverts tous les midis du lundi au vendredi, et sera ouvert à tous. Il y aura également une salle réservée pour les séminaires d’entreprises.

Trois personnes en situation de handicap s’occuperont « des préparations faites maison avec des produits en circuit-court », précise le directeur. Trois autres seront à l’accueil et au service et enfin deux moniteurs les accompagneront. Le prix du repas complet, entrée, plat et dessert avoisinera les 19 euros.