Un Maurepasien entrepreneur met au point des distributeurs connectés sur mesure
La société Elipas propose des casiers connectés aux entreprises et aux producteurs agricoles, pour vendre leurs produits ou envoyer des commandes. Tout peut y être stocké.
Commander de l’alimentaire ou du non alimentaire depuis une application ou un site d’e-commerce, et retrouver sa commande dans un casier doté d’un écran tactile. C’est ce que propose Elipas, l’entreprise créée par le Maurepasien Stephane Saveste. Grâce à ces armoires remplies de casiers connectés, certaines entreprises font même appel à l’entrepreneur pour mettre en place des épiceries entièrement autonomes et sans caissiers. Une tendance qui semble séduire de plus en plus les sociétés et les producteurs locaux. « Aujourd’hui, on a une nouvelle vision de la distribution automatique. Avec nos nouveaux modes de vie, on veut consommer à toute heure de la journée et consommer local », explique le Maurepasien.
Pierre Albrieux, président de la chambre syndicale nationale de vente et services automatiques (Navsa) est du même avis. Il confirme dans un article du Monde : « Le milieu est en pleine mutation : la distribution de colis et la vente directe aux particuliers par le biais d’automates pèsent encore peu mais seront, à l’avenir, les principaux axes de développement du secteur. »
L’entreprise Elipas, créé en mars 2015 à Maurepas, a d’ailleurs déjà un certain nombre de clients avec des idées de casiers plus innovantes les unes que les autres. Par exemple, l’entreprise de restauration collective, Elior, a fait appel à la société pour mettre en place des casiers chez ses clients, où elle s’occupe de la restauration. Avec l’application Time Chef, les salariés commandent leur repas le soir et les restaurateurs vont ensuite le déposer dans un des casiers.
Les équipements informatiques sont aussi des éléments qui peuvent être déposés dans ces armoires connectés. Une autre entreprise, dont l’entrepreneur ne souhaite pas communiquer le nom, a souhaité « faire gagner du temps au service informatique, explique Stephane Saveste. En cas de panne, le salarié récupère son ordinateur pré-configuré et dépose l’ordinateur qui ne marche plus dans l’armoire. »
La société attire également les producteurs et les agriculteurs. Pour favoriser le circuit-court entre ces derniers et le consommateur, un projet pilote est actuellement en place dans les Hauts-de-France avec la ferme Dedourge. Les clients confectionnent leurs paniers sur le site de e-commerce, Une question de goût, et viennent ensuite chercher leur commande dans l’automate.
C’est un avantage pour ces producteurs, qui n’ont pas toujours les moyens d’ouvrir une boutique. D’autant plus que les casiers « ne représenteraient pas un investissement trop lourd », selon l’entrepreneur. « Les producteurs payent un abonnement, plus une commission qui est prise sur leur vente », justifie-t-il. Sachant que les produits sont accessibles à n’importe quelle heure de la journée. Un modèle économique qui pourrait être rentable pour eux.
D’autres producteurs vont encore plus loin dans la démarche. Un agriculteur bio a contacté Stephane Saveste pour ouvrir une épicerie automatique. L’objectif est de conserver dans des armoires connectées, des produits bio, frais et transformés, comme des soupes. Et d’autres commandes dans le même esprit ont déjà été soumises à Elipas, comme un magasin avec uniquement du matériel de piscine, à la frontière Suisse.
Mais l’entreprise n’est pas la seule sur le marché en France. AST International Equipment, une société lilloise, spécialisée dans la fabrication d’automates sur mesure, intervient pour les grandes enseignes du luxe, de la cosmétique ou de la grande distribution, selon un article du Monde. Elle a par exemple déjà mis au point un distributeur de lunettes de lecture, ou encore de solaires, comme le relate ce même article du Monde.
D’autres armoires à casiers sont également répandues un peu partout dans les Yvelines, pour faciliter le circuit-court chez les producteurs. Mais Elipas ne s’est pas encore implanté dans le département. Cela ne saurait tarder pour ce Maurepasien, qui est actuellement en négociations avec un client près de Montesson.
