Dans un communiqué envoyé ce lundi 24 juin, Jean-Michel Fourgous (LR), maire d’Élancourt et président de Saint-Quentin-en-Yvelines, s’est félicité qu’une conseillère municipale élancourtoise d’opposition ait été condamnée pour le délit de « diffamation publique » à son encontre, par un jugement du tribunal correctionnel de Versailles le 17 juin. L’élue d’opposition en question, Gaëlle Kergutuil (Génération.s), nous fait savoir qu’elle a fait appel de ce jugement.

Cette affaire remonte à la campagne des élections législatives de 2017, au cours de laquelle « un tract gravement diffamatoire anonyme à l’égard de Jean-Michel Fourgous » a été diffusé début juin 2017 dans les boîtes aux lettres de la circonscription, d’après le communiqué de presse, qui estime que « ce tract a eu pour effet de faire perdre monsieur Fourgous ». Ce tract reprenait un article du Canard enchaîné où il était fait mention d’un contrôle de police dont a fait l’objet le maire d’Élancourt en 2016. Suite à la diffusion de ce tract, le maire d’Élancourt a porté plainte en juillet 2017 en se constituant partie civile.

Toujours selon le communiqué, « l’information judiciaire ouverte en décembre 2017 » a permis de démontrer que ce tract « avait été rédigé par madame Gaëlle Kergutuil », suppléante de Benoît Hamon aux législatives et conseillère municipale d’opposition à Élancourt. Ce tract aurait par ailleurs été livré à l’adresse des « Amis du Parti socialiste des Yvelines ». Gaëlle Kergutuil a donc été mise en examen et citée à comparaître le 20 mai dernier devant le tribunal correctionnel de Versailles.

« Le 17 juin, le tribunal correctionnel a jugé que ce tract portait gravement atteinte à l’honneur et à la considération de monsieur Fourgous, a reconnu madame Gaëlle Kergutuil coupable du délit de diffamation publique, l’a condamnée en répression à une amende de 2 000 euros, et à verser à monsieur Fourgous une somme de 3 000 euros au titre de dommages-intérêts, une somme de 2 000 euros au titre des frais d’avocats, ainsi qu’à la parution du jugement dans deux publications de presse dans la limite de 4 000 euros », poursuit le communiqué.

Une décision dont se félicite avec des mots forts le maire d’Élancourt. « Je me réjouis que la justice condamne symboliquement des agissements démocratiques d’une équipe d’extrémistes qui a fait beaucoup de mal sur notre territoire, réagit Jean-Michel Fourgous dans le communiqué. Au-delà de mon cas personnel, j’ai agi au nom de tous les élus républicains sincères qui en ont assez de ces méthodes lâches et violentes. »

Sollicitée par téléphone, Gaëlle Kergutuil nous explique que « c’est un jugement qui n’est pas définitif parce que j’ai fait appel, donc l’appel est suspensif sur toute la partie pénale ». « Ce n’est pas la première fois que monsieur Fourgous m’attaque [en justice], poursuit l’élue d’opposition. À chaque fois que j’ai fait un tract, j’ai été attaquée, la dernière fois c’était en 2016 et là-dessus, il avait été débouté. » Et d’ajouter : « Je pense que la stratégie de fond est de m’asphyxier financièrement, quand vous êtes attaqué en diffamation, vous êtes mis en examen systématiquement donc il faut forcement payer un avocat, que je paye sur mes deniers personnels. Donc c’est ça que je regrette, que finalement on en soit à régler des divergences politiques devant les tribunaux. »

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