Au rez-de-chaussée de l’un des immeubles du square Maurice Thorez à Trappes, une ressourcerie éphémère a pris ses quartiers. Le jour de son ouverture, le mercredi 22 mai, elle souhaite se faire remarquer par les Trappistes, et installe en extérieur un stand de vêtements de seconde main pour enfants. Cet après-midi, ils sont en effet quelques-uns à oser entrer dans la boutique improvisée.

À l’intérieur, ils y découvrent les étagères remplies de vaisselles et de livres, les portiques de vêtements, les tables de chaussures et de sacs à main. Tous les produits sont d’occasion et favorisent le réemploi. En d’autres termes, « il permet à des biens qui ne sont pas des déchets d’être utilisés à nouveau sans qu’il y ait modification de leur usage initial », selon le site du Réseau francilien du réemploi, à l’origine de cette initiative, et en collaboration avec la ressourcerie du Perray-en-Yvelines et la Fabrique A, une ressourcerie située à Gennevilliers (Hauts-de-Seine).

Mais au-delà de son rôle de revente, cette ressourcerie invite surtout les habitants de Trappes à leur rapporter les objets qui encombrent leurs domiciles. L’objectif étant de lutter contre les dépôts sauvages, qui mineraient ce quartier. « En trois heures, sept personnes nous ont déjà donné des objets. On a récolté 44 kilos au total », récapitule fièrement Paul Dumayet, chargé de projet actions sensibilisation pour le Réseau francilien du réemploi.

C’est le bailleur social Valophis Sarepa, très présent sur la commune, qui a fait appel à eux. « Les encombrants sont un problème majeur et un fléau pour l’ensemble des bailleurs partenaires du projet, (CDC Habitat, I3F, France Habitation, Les résidences Yvelines Essonne, et ICF Habitat la sablière, Ndlr) et pour la ville de Trappes, constate Sophie Vaugrenard, chef de projets territorial chez Valophis. Par exemple, l’électroménager qui doit être emporté à la déchetterie, les gens ne le font pas et le laissent au pied des immeubles. »

Pour y remédier, la ressourcerie éphémère a donc prévu de se rendre au pied des bâtiments, dès le 23 mai, avec le matériel adéquat, afin d’aider les Trappistes à se débarrasser de leurs encombrants. « Ils peuvent nous solliciter pour des collectes directement à domicile », précise Paul Dumayet.

D’ailleurs, en entrant dans la boutique, un habitant de Trappes, la cinquantaine, est intéressé par l’initiative. « Je déménage et j’ai pas mal de choses dans les placards, informe le trappiste. Et j’ai aussi une télé à réparer. Elle est tombée et l’image ne fonctionne plus. Et elle est trop lourde à transporter. » La ressourcerie lui a donc proposé ses services pour venir directement chez lui et l’aider avec toutes ses affaires.

Et ce n’est pas tout, le résident souhaite également faire réparer une trottinette électrique. Ce qui fait aussi partie des compétences de la ressourcerie. En plus de la vente et de la collecte, la boutique propose également des ateliers de sensibilisation pour réparer les vélos et les appareils électriques, évitant ainsi à ces derniers de finir sur le trottoir. Un atelier est d’ailleurs organisé le samedi 8 juin pour les appareils de cette nature, au 1 square Maurice Thorez de 15 h à 18 h, selon le programme de la ressourcerie.
Elle propose également d’autres ateliers créatifs pour donner une seconde vie à certains objets de récupération, comme la création de mini-jeux pour enfants (baby-foot, morpions, labyrinthe), création de sacs à l’aide de t-shirt, de pochettes en bâches, de jardinières… Elle va même plus loin dans la réduction des déchets, en proposant aussi la création d’éponges en tissus (tawashis), de lingettes démaquillantes et de Sopalin réutilisables.

À terme, cette ressourcerie souhaiterait devenir pérenne. « Nous sommes en discussion avec les pouvoirs publics pour l’obtention d’un plus gros local », confie Paul Dumayet. Actuellement leur boutique tient sur 100 mètres carrés. « En réalité une ressourcerie a besoin de beaucoup plus d’espace. Entre 500 et 600 m2 », précise le chargé de projet.

Valophis Sarepa soutient en tout cas l’initiative. « S’ils y arrivent, on sera partenaire, abonde Sophie Vaugrenard. Pour l’instant la communauté d’agglomération s’intéresse au projet et envisage de réfléchir. » En attendant, les Trappistes peuvent aller à la ressourcerie du Perray-en-Yvelines qui possède un local pérenne.

Article mis à jour le 6 juin à 12 h. Nous avons rajouté la liste de tous les bailleurs partenaires du projet à la demande de Valophis Sarepa et de CDC Habitat.