Un individu sur les voies, un malaise voyageur, un problème d’aiguillage, une coupure de courant… comment la SNCF gère-t-elle toutes ces crises ? L’entreprise ferroviaire a répondu à cette question le 17 mai dans le 15e arrondissement de Paris, lors de l’inauguration de sa tour de contrôle nouvelle génération pour les lignes N et U, le RER C et TER centre.
La priorité de ce nouveau centre opérationnel est l’amélioration de la gestion des crises. Et cette volonté passe par la coordination des différents services, à savoir la SNCF réseau et la SNCF mobilité. « L’organisation a été totalement revue ainsi que le positionnement de chaque équipe, pour optimiser les interactions et la collaboration », explique Charlotte Caillaux, attachée de presse de SNCF Transilien. Toutes les informations relatives aux voyageurs et les décisions en lien avec à la circulation des trains partent d’ici.
Cette nouvelle organisation a donné lieu à la création d’une salle de crise. « C’est une force que nous avons et qui est peu répandue dans l’entreprise, affirme Nicolas Ligner, directeur de la ligne C et de la région SNCF Paris rive-gauche. C’est un outil qui a un vrai potentiel, qui porte ses fruits et nous allons en tirer davantage. »
Située au cœur du centre opérationnel, cette salle comporte six écrans, affichant notamment la chaîne BFMTV en continue, une carte de France, avec les trains à l’heure et en retard, ou encore les caméras de surveillance de la gare Montparnasse. Ce dernier écran « permet de savoir si le trafic fonctionne régulièrement et si le flux de voyageur ne présente pas de risque », affirme le directeur de la tour de contrôle, Serge Collonge.
Alors en cas de crise, « les équipes locales, comme les équipes mobiles de ligne, nous font remonter les difficultés […]. On construit ensuite le diagnostic à l’aide d’une carte schématisée, sur laquelle on cherche le lieu de l’accident, détaille le directeur de la tour de contrôle. Puis on bascule les informations aux différentes entités qui vont prendre la bonne décision. » Ces services vont devoir appliquer une stratégie relative aux voyageurs, comme les informer du problème dans le cas d’un suicide par exemple, ou relative à la circulation des trains, comme de décider de le supprimer.
Il existe plusieurs niveaux de crise. Le niveau 1 n’a pas beaucoup d’impact sur les voyageurs. « Ca peut être le retard d’un train », donne pour exemple Serge Collonge. Les niveaux vont jusqu’à 4. Pour ce dernier, « c’est l’intérêt de l’entreprise qui est en cause. Et cela peut entraîner une grosse crise médiatique. Le cas de la fermeture de la gare Montparnasse en juillet dernier », illustre le directeur de la tour de contrôle.
Mais « nous rencontrons encore quelques aléas (dans le fonctionnement de cette nouvelle organisation, Ndlr), avoue le directeur Nicolas Ligner. Cela nous permet de tester le dispositif pour qu’il soit encore plus efficace. »