La rumeur avait déjà fait couler beaucoup d’encre à l’époque, mais finalement, cela ne s’était pas fait. Pendant un temps, dans le courant de l’année 2012, il avait été question que le prestigieux club de la capitale, le Paris Saint-Germain (PSG), puisse implanter son futur centre d’entraînement à SQY. Coup de pression, coup de communication, toujours est-il que l’option envisagée à l’époque était d’utiliser les terres situées au nord de l’Île de loisirs. Un terrain suffisamment vaste pour y installer ce fameux centre ultramoderne et excellemment positionné. En effet, l’accès à Paris par la route est direct, sans aucun feu tricolore et de nombreux joueurs du PSG résident dans les Yvelines. Finalement, c’est la ville de Poissy, alors dirigée par Karl Olive (aujourd’hui député Renaissance de la 12e circonscription) qui avait décroché le Graal, douchant au passage les espoirs de SQY.

Une option crédible

Il semblerait, donc, que quelques années plus tard, l’histoire se répète. Le journal L’Équipe révélait, voilà quelques jours maintenant, que les dirigeants du Paris Saint-Germain envisageaient l’option de construire un nouveau stade… à Montigny-le-Bretonneux, à l’endroit même où leur centre d’entraînement aurait pu s’implanter. Et il faut bien reconnaître que le contexte, à plus d’un titre, est particulièrement favorable, même s’il ne faut pas écarter l’hypothèse d’une possible stratégie de négociation pour le PSG.

Depuis quelques années maintenant, le club parisien cherche un stade à la mesure de ses ambitions. À l’étroit dans le mythique Parc des Princes, comme d’autres grands clubs européens avant lui tels qu’Arsenal, le Bayern Munich ou encore Liverpool, le club de la capitale a largement affiché sa volonté d’agrandir son stade, en devenant propriétaire du Parc des Princes. Mais, malgré des demandes répétées à la mairie de Paris, dirigée par Anne Hidalgo (PS), les dirigeants parisiens se sont systématiquement heurtés à une fin de non-recevoir. La maire de Paris arguant, pour refuser la vente, qu’il s’agit là « d’un patrimoine exceptionnel des Parisiens ». L’option du Stade de France a un temps également été évoquée, mais elle a fait hurler les plus fervents supporteurs ainsi que tous les représentants des autres sports qui investissent le stade de Saint-Denis lors de leurs événements majeurs, sans oublier les équipes de France. L’option semble avoir été finalement écartée.

S’il ne parvient pas à acquérir le Parc des Princes, pour lequel il s’est jusqu’ici heurté à un refus de la maire de Paris, le PSG pourrait bien construire un nouveau stade à SQY.

Alors, pour continuer à écrire l’histoire du club parisien et un jour décrocher la mythique coupe aux grandes oreilles, la Ligue des Champions, les responsables du PSG n’ont pas perdu de vue l’idée de trouver ou de construire un stade à la mesure de cet objectif ultime.

« Ne boudons pas notre plaisir ! Quand le PSG, l’un des plus grands clubs de la scène française et européenne, qui rayonne sur le football, l’une des disciplines sportives les plus populaires, pense à vous, explique Lorrain Merckaert, le maire DVD de Montigny-le-Bretonneux, dans un communiqué. Nous sommes évidemment favorables à discuter et travailler sur un projet ambitieux pour le territoire, les habitants et les fans. Cela fait maintenant plusieurs mois que ce dossier avance. Nous sommes dans un ‘‘mercato’’ avec différentes options, nous devons donc être mesurés mais fiers de la valorisation de nos atouts dans ce dossier. »

Et effectivement, Montigny-le-Bretonneux présente des atouts non négligeables. Dans quelques mois maintenant, Saint-Quentin-en-Yvelines va accueillir des épreuves de l’événement sportif le plus regardé au monde, les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Sur son territoire, Montigny-le-Bretonneux recevra les épreuves de cyclisme sur piste au Vélodrome national, les épreuves de BMX dans le Stadium situé à deux pas de là, ou encore une partie des épreuves de cyclisme sur route.

De véritables atouts

« Je ne suis pas surpris à l’évocation de ce choix, poursuit Lorrain Merckaert. Notre localisation a été reconnue par le comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques, qui ne s’y est pas trompé en choisissant Montigny et l’Agglomération pour installer le Vélodrome national, en vue des Jeux olympiques. Plusieurs championnats de niveau mondial s’y sont déroulés et ont confirmé l’intérêt de cette localisation. Nous sommes par ailleurs une ville sportive, avec une densité d’équipements, d’espaces sportifs de proximité et de pratiquants enviés et enviables. » Et de préciser : « Soulignons également que les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 ont été un formidable accélérateur de nos projets, en particulier la rénovation à venir de l’Hypercentre. En résumé, nous offrons un bassin de vie parfait pour générer de la passion autour d’un club de la dimension du PSG et pour tous les amoureux de cette fabuleuse équipe. »

Avant tout, il faut y voir la reconnaissance de l’attractivité de la ville et de l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines. Autre atout, et non des moindres, Montigny-le-Bretonneux n’est située qu’à 20 minutes de voiture de Paris. Elle est particulièrement bien desservie par d’importantes infrastructures routières comme l’autoroute A12, l’autoroute A13 et la Nationale 12 sans aucun feu rouge. La commune est proche du nouveau centre d’entraînement du PSG à Poissy.

Le terrain en question se situe au nord de l’Île de loisirs de SQY. Il fait partie des trois ou quatre options envisagées par le club de la capitale pour son futur stade.

Enfin, pour les supporteurs et pour les fans, l’accessibilité en transports publics est facilitée, avec les interconnexions du RER C, des lignes N, U du Transilien, voire du TER à la gare de Saint-Quentin-en-Yvelines. La gare a d’ores et déjà fait l’objet d’importants travaux d’aménagement, notamment avec la pose de deux nouveaux escalators et des accès aux quais simplifiés. Les extérieurs vont bénéficier d’une profonde mutation. Les travaux de déconstruction du fameux Anneau rouge, immeuble qui ceinture entièrement la place de la gare, devraient bientôt débuter. Il laissera la place à des constructions plus modernes, un espace repensé et ouvert et une présence accrue de la nature en plein centre-ville.

Un projet structurant

Propriétaire des 12 Îles de loisirs de la région parisienne, et donc de celle de Saint-Quentin-en-Yvelines, la région Île-de-France, par la voix de sa présidente, Valérie Pécresse (Libres), a donné son accord pour que la communauté d’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines et la ville de Montigny-le-Bretonneux mènent directement les discussions avec le club parisien. « Si cette hypothèse venait à se confirmer, la municipalité et l’Agglomération seront vigilantes à préserver l’écrin naturel que constitue l’Île de loisirs, a conclu le maire, Lorrain Merckaert. Cet état d’esprit est partagé par les équipes du PSG qui en font une ambition forte de leur cahier des charges sur ce site. Plus qu’un stade, nous avons exprimé notre souhait de voir aboutir un projet structurant et bénéfique à ses habitants et au territoire. »

Une vigilance d’autant plus grande qu’une partie de l’île de loisirs de Saint-Quentin-en-Yvelines est classée en zone Natura 2000. Cette zone humide gérée par le Syndicat mixte d’aménagement des étangs et rigoles à Versailles (Smager) accueille de nombreuses espèces d’oiseaux, notamment lors des grandes migrations.

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