Le Règlement local de publicité intercommunal (RLPI) ne sera pas voté avant la fin de l’année mais continue d’avancer à bon rythme. Le conseil communautaire du 21 février a ainsi débattu sur les grandes orientations de ce document qui doit réglementer l’affichage publicitaire sur l’ensemble de l’agglomération (à l’exception de Magny-les-Hameaux qui fait partie du parc naturel régional de la haute vallée de Chevreuse, Ndlr). Si ces orientations générales, qui d’après l’agglomération seront plus strictes que le règlement national (voir notre édition du 20 novembre), ont plutôt fait consensus au sein des élus, la question des publicités sur écrans numériques a été plus discutée.
Les premières orientations concernent les publicités et les préenseignes. Selon Grégory Garestier (LR), vice-président à la stratégie commerciale de SQY, rapporteur du RLPI et maire de Maurepas, elles doivent notamment permettre de « réduire la densité publicitaire », limiter la dimension maximale des panneaux publicitaire à « 8 m² hors encadrement », ou encore supprimer « les bâches publicitaires dans les zones d’habitat ».
Concernant les publicités lumineuses, « le RLPI doit fixer une plage d’extinction de 22 h à 6h », indique-t-il, précisant qu’elle pourrait « peut-être » aller jusqu’à 7 h (le mobilier urbain, dont les arrêts de bus, n’est pas concerné, Ndlr). Elles seront par ailleurs interdites sur les toitures et les publicités numériques ne seront autorisées qu’en zones d’activités économiques. Le long des grands axes routiers, tel que la RN 10, au bord desquels figurent de nombreuses publicités, une distance de « 200 mètres » devrait être imposée entre chaque panneau, poursuit Grégory Garestier. Ce qui devrait en réduire considérablement le nombre.
Du côté des enseignes, ces panneaux sur un immeuble relatifs à l’activité qui s’y exerce, le RLPI prévoit entre autres de limiter le nombre d’enseignes perpendiculaires à une par façade d’un même commerce, d’interdire les petites enseignes sur « les lieux qualitatifs » tels que les arbres, ainsi que sur les clôtures, et d’intégrer une déclaration préalable obligatoire sur les enseignes temporaires dont font partie par exemple les panneaux « à louer ». Une plage d’extinction de 22 h à 6 h est également envisagée pour les enseignes numériques.
S’ils ont semblé d’accord sur les orientations générales, les maires de Coignières et de Guyancourt, se sont inquiétés d’un RLPI moins contraignant que leurs actuels règlements de publicité (qui sont cependant obsolètes depuis une loi de 2010, comme pour toutes les communes à l’exception de Plaisir, Ndlr). « Évidemment, on est en accord avec ce que vous proposez, mais il faut que ça s’adapte à certaines communes où il y a ce problème », souligne Didier Fischer (SE), maire de Coignières, craignant de « revoir fleurir des panneaux publicitaires ».
Un point sur lequel Grégory Garestier a voulu se montrer rassurant. « Déjà, il faut rappeler que le règlement qu’on envisage interdit l’ensemble des publicités et préenseignes dans les zones d’habitats, en dehors du mobilier urbain », insiste-t-il, concédant que le zonage prévu doit être adapté pour éviter « une inflation des panneaux ». Et d’ajouter : « C’est bien de pondre un RLPI, mais il va falloir que chaque maire, au travers de son pouvoir de police, fasse respecter la réglementation. »
Avant même le conseil communautaire, où les publicités numériques ont été pointées du doigt pour leur caractère « agressif » par plusieurs élus, le collectif Champ libre avait publié une lettre ouverte pour demander l’interdiction totale de ces dispositifs. Ce collectif, créé dans le cadre de l’élaboration du RLPI, regroupe plusieurs associations saint-quentinoises, dont l’antenne locale de l’association Résistance à l’agression publicitaire (Rap) qui est particulièrement active sur le sujet de la publicité.
« Notre objectif principal consiste à sensibiliser nos élus sur le rejet, par une grande partie de la population, de la pression publicitaire dans l’espace public, écrit Champ libre dans sa lettre ouverte. Ce rejet concerne en particulier, mais pas seulement, ces dispositifs agressifs que sont les écrans numériques […]. » Le collectif a également rédigé un document complet de propositions qu’il aimerait voir être intégrées au RLPI, logiquement bien plus strictes que le projet actuel de l’agglomération.
A l’issue du conseil communautaire, Grégory Garestier a quant à lui souligné la nécessité de rédiger un texte « équilibré ». « Le RLPI touche au cadre de vie, à notre quotidien et à l’activité économique, explique-t-il, donc il faut qu’on arrive à trouver un texte qui fasse consensus, […], qui fasse qu’on puisse maintenir notre objectif de lutter contre la pollution visuelle et lumineuse, respecter le cadre légal, tout en préservant le dynamisme économique de notre territoire. »
Les orientations du RLPI débattues par le conseil communautaire, un bilan de la consultation doit désormais être fait lors de l’un des prochains conseils, et les règles exactes devraient être arrêtées avant l’été. Cette étape sera suivie d’une enquête publique, puis le texte définitif serait voté « soit fin 2019, soit courant 2020 », prévoit le rapporteur du RLPI.