Le entreprises de Pariwest sont excédées de l’installation illégale de gens du voyage. Mercredi 20 février, elles ont pu le faire savoir aux services de la préfecture, au cours d’une réunion organisée au cœur de la zone commerciale avec la Ville et Saint-Quentin-en-Yvelines. Réunion qu’appelaient justement de leurs vœux le maire de Maurepas, Grégory Garestier (LR), ainsi que le sous-préfet de Rambouillet, Michel Heuzé, il y a tout juste un mois (voir notre édition du 22 janvier). Si les médias n’ont pu assister à cette entrevue, ils ont pu échanger avec plusieurs participants à son issue. Ils font état d’un chiffre d’affaires en baisse, et comme la mairie, continuent de demander à l’État d’agir.
« Depuis le jour où ils se sont installés, j’ai perdu 60 % de mon chiffre d’affaires en B to C (commerce avec les clients, Ndlr), témoigne un chef d’entreprise, souhaitant garder l’anonymat de « peur de représailles », sans toutefois n’avoir jamais eu d’altercation avec la communauté des gens du voyage. Ils ne sont pas agressifs, mais envahissants. C’est une porcherie. Les gens ont peur de traverser la zone, […] ça nuit à notre image. »
Benoît Herault, président de l’Association zone d’activités Coignières-Maurepas (Azacoma), assure que certaines entreprises « peuvent être en difficulté à cause du manque de fréquentation dû à la présence des gens du voyage ». Il pointe également « un problème de sécurité » à cause des « branchements d’eau et d’électricité faits de manière anarchique ». Et face à cette situation qui dure depuis plusieurs mois, Benoît Herault explique que « les commerçants ont l’impression d’une inaction de l’État ». Pour lui comme pour les chefs d’entreprises, la « priorité est qu’ils s’en aillent et qu’on puisse de nouveau travailler sereinement ».
Grégory Garestier, à l’issue de la réunion, comme dans son communiqué de janvier, adresse la même demande. S’il a l’intention « d’accélérer les procès verbaux pour faire comprendre qu’il n’y a pas d’impunité », il estime que « l’État n’accompagne pas la collectivité et les commerçants pour faire respecter la loi » et assure que « le préfet peut engager la force publique pour procéder aux évacuations ».
Il y a un mois de cela, le sous-préfet comme le maire soulignaient la difficulté juridique d’ordonner l’expulsion des gens du voyage installés illégalement sur des terrains privés. Mais en s’appuyant sur une récente loi, Grégory Garestier assure désormais que cela est possible. « Aujourd’hui, la loi du 7 novembre 2018 permet d’expulser les gens du voyage occupant illégalement un terrain privé ou public » pour les communes qui, comme Maurepas « remplissent leurs obligations » en terme d’aires d’accueil, insiste-t-il.
Ce que semble en effet confirmer le texte de loi. « Le texte réforme les procédures d’évacuation des stationnements illicites de gens du voyage et prévoit qu’une commune remplissant ses obligations en matière d’accueil des gens du voyage est en droit d’évacuer les campements illicites, indique le site gouvernemental vie-publique.fr. Cette possibilité est ouverte au maire y compris si l’EPCI (Établissement public de coopération intercommunal, soit Saint-Quentin-en-Yvelines pour Maurepas, Ndlr) auquel la commune appartient n’a pas rempli ses obligations. »
Le maire de Maurepas souhaite par ailleurs qu’une fois les « parcelles libérées, chacun puisse les sécuriser pour éviter de nouvelles intrusions ». Il y a un mois, lorsque La Gazette avait rencontré des membres de la communauté du voyage installés à Pariwest, ceux-ci avaient dénoncé le manque de places pour les accueillir dans la région, et regretté que les aires d’accueil soient constamment occupées par les mêmes familles. Ils assuraient alors que cette installation illégale à Maurepas était leur « dernier recours ». Sollicités, les services de la préfecture ne nous ont pas répondu avant la mise sous presse de cette édition.