Instaurée en janvier, la nouvelle organisation du travail des agents des pôles enfance jeunesse, qui assurent des missions de protection de l’enfance, a suscité le mécontentement de certains d’entre eux. Dans une motion votée par 35 agents le 5 février, et dont le contenu est relaté par un communiqué de la CGT, les salariés déplorent ainsi une « dégradation » des conditions de travail du personnel et du service rendu. Le conseil départemental fait pour sa part état d’un bilan « positif » pour cette réorganisation.

Depuis début janvier, le mode de fonctionnement des pôles enfance jeunesse du conseil départemental a changé. « Jusqu’à fin 2018, un protocole dit ‘‘protocole parquet’’ répartissait les missions d’urgence de protection de l’enfance entre les services enfances départementaux en journée et soirée, et les services de police et de gendarmerie de nuit », explique la CGT dans un communiqué. Ces missions d’urgence consistent souvent à emmener un enfant, dont la sécurité n’est pas assurée à son foyer, vers un lieu d’accueil.

Ces astreintes de nuit et des week-ends doivent à présent être assurées par les agents du Département. « Cela conduit par exemple des TSE (Travailleurs sociaux enfance, Ndlr) à travailler en journée (parfois de 8h30 à 21h30) pour enchaîner sur une astreinte de nuit avec des interventions jusqu’à 3 h du matin, indique la CGT. L’un des problèmes majeurs est l’absence de moyens mis en place pour effectuer cette nouvelle mission. » Cette forte mobilisation des agents conduirait à une baisse de la qualité du travail d’écoute et d’accompagnement.

Selon Olivier Brun, le vice-président au conseil départemental en charge de l’enfance, ces déclarations doivent être temporisées : « La police est de moins en moins mobilisable sur les missions qui consistent à prendre en charge des enfants la nuit et le week-end, donc cette charge incombe maintenant aux agents du territoire. Mais dans les faits, l’astreinte la plus tardive depuis janvier a eu lieu à 21 h. »

Le vice-président met également en exergue le système de rotation des astreintes sur le département : « Chaque mois, ce sont les agents d’une certaine partie du territoire qui prennent en charge les astreintes. En janvier, c’était Saint-Germain-en-Laye, et en février c’est Saint-Quentin-en-Yvelines. Donc la charge des astreintes n’est pas permanente ». Dans leur motion adoptée le 5 février, les agents qui ont pris part au débat demandent néanmoins le renfort des équipes et des moyens matériels, notamment avec des véhicules de service, et « la mise en œuvre d’une astreinte opérationnelle […] par une équipe dédiée consacrée expressément à cette mission ».

Des requêtes qui, aux yeux du vice-président au conseil départemental en charge de la famille, paraissent compliquées à satisfaire : « Il est difficile d’envisager une équipe spécifiquement dédiée aux astreintes, qui travaillerait parfois le soir puis plus du tout pendant trois ou quatre jours, juge Olivier Lebrun. Pour l’instant, on a mis en place le dispositif sans faire de changements et le bilan est positif, mais une évaluation est prévue au bout de dix mois. »

Marie Lombard