Un soutien juridique et psychologique pour les victimes d’islamophobie. Créée en septembre 2018, l’antenne yvelinoise du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) a pris ses marques sur le territoire et mène ses premières actions de lutte contre les actes islamophobes, qui se définissent selon le responsable de l’antenne départementale du CCIF, Réda Choukour, comme les « actes de discrimination visant une personne en raison de son appartenance réelle ou supposée à l’islam ». Il indique que sur le terrain, les bénévoles du collectif ont pu constater la « fatigue » et la « solitude » des victimes yvelinoises de ce type de discrimination.

« Le CCIF accompagne, juridiquement et psychologiquement, les victimes d’islamophobie, explique Réda Choukour. Des signalements sont faits, auprès du siège ou directement auprès de l’antenne, et les juristes du CCIF évaluent si la situation présente un caractère islamophobe ou non. » Selon le résultat de cette concertation, une conciliation ou un procès peuvent être engagés, une aide psychologique peut également être proposée. L’antenne yvelinoise, quinzième créée sur le territoire français, est formée d’une dizaine de bénévoles qui se réunissent régulièrement.

« Dans les Yvelines, on a étudié le terrain et on s’est trouvé face à l’inquiétude de personnes qui, victimes d’islamophobie, ne savent pas vers qui se tourner, explique Réda Choukour. Des personnes qui sont fatiguées de vivre des situations qui pèsent sur leur quotidien. » Parmi ces situations, le responsable du CCIF évoque des cas de discrimination à l’entrée à l’université : « Il y a une saisonnalité dans les actes islamophobes, on sait déjà qu’à la rentrée scolaire, certaines femmes voilées vont avoir des soucis d’entrée à l’université dus à leur photo d’identité, sur laquelle elles sont voilées. »

Les femmes portant leur voile feraient également face à des difficultés dans les salles de sports, où on leur demande de retirer leur voile, au moment de l’inscription ou de l’entraînement. Le responsable de l’antenne du CCIF revient également sur la période d’État d’urgence, où de nombreuses personnes relataient des perquisitions abusives ou des assignations à résidence sur simple acte de délation.

« On a organisé un débat autour de ce qu’est l’islamophobie, pour faire prendre conscience de ses réalités, explique Réda Choukour. En ce moment, on prépare pour février une formation d’auto-défense juridique, qui se décantera en plusieurs volets. Le but est d’expliquer aux gens comment réagir à une situation islamophobe, et ce que dit la loi. On veut mettre le citoyen dans une situation d’acteur. » Une conférence sur l’islamophobie était par exemple prévue le 5 janvier à la mosquée de La Verrière.

L’antenne du CCIF tournera en premier lieu ses efforts vers le Sud des Yvelines, territoire dont la majorité des bénévoles sont issus, et donc plus facile à appréhender dans un premier temps. « L’idée c’est d’instituer un dialogue avec les acteurs locaux : élus, associations pour les droits de l’homme, pour travailler ensemble dans la lutte contre l’islamophobie, indique le responsable. On voudrait également organiser une course contre l’islamophobie. »