Théâtre masqué, chansons ou conférence gesticulée, les animations ne manquent pas, jeudi 22 novembre à l’espace Philippe Noiret. Plus de 35 associations et fondations qui luttent quotidiennement contre les différentes sortes de discrimination se sont rejointes ce jour-là, sur invitation de la Fédération yvelinoise des centres sociaux, qui organise ce forum de la lutte contre les discriminations. Parmi les entités présentes, se trouvent la Croix-Rouge, le délégué des défenseurs des droits Ali Fathi, le Planning 78, la chargée de mission yvelinoise à l’égalité entre les hommes et les femmes Marielle Savina, etc.

L’enjeu pour les acteurs du combat est de taille : il s’agit de trouver des partenaires et de présenter et découvrir des méthodes ainsi que des outils pour sensibiliser les publics aux différents critères de discrimination. « Il y a l’âge, le sexe, les origines, le handicap, le look, l’orientation sexuelle… énumère Caroline Migot, présidente de la Fédération des centres sociaux des Yvelines. Il faut faire connaître tous ces critères. »

Si les centres sociaux, qui participent déjà à un forum sur ce thème au niveau régional, ont souhaité organiser cette rencontre aux Clayes-sous-Bois, c’est pour capter le plus d’acteurs yvelinois possible : « Il y a une logique d’éloignement, explique Caroline Migot. On avait du mal à mobiliser les associations yvelinoises car aller sur Paris n’est pas facile pour tous. » Le pari semble réussi puisque plus de 235 personnes, membres d’associations et citoyens, se sont inscrites à l’évènement.

Parmi les acteurs présents, la chargée de mission yvelinoise à l’égalité entre les hommes et les femmes, Marielle Savina, est venue avec un quiz avec 24 critères de discriminations qu’elle a pu identifier : « Le but c’est de sensibiliser le public, explique-t-elle, car on est parfois victimes de plusieurs discriminations et on en n’a pas conscience. »

Elle engage à « repenser l’espace public sous le prisme du genre » à la veille de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, le 25 novembre. Les inégalités hommes-femmes sont également le credo du Collectif Masques, qui organise un théâtre masqué, durant lequel les participants travaillent sur la posture : « Les femmes peuvent avoir tendance à se positionner ‘‘ en creux ’’, c’est à dire en retrait, et les hommes ‘‘ en pointe ’’, c’est-à-dire en avant, l’idée c’est de rétablir une égalité par la posture », explique Mariana Araoz, co-directrice du collectif.

L’association est également à l’origine d’un jeu « En quête des femmes » en Île-de-France. « On est partis du constat que très peu de noms de rues dans les villes ont un nom de femme, certaines femmes ont disparu de l’histoire », indique Mariana Araoz Le jeu consiste donc pour les participants à trouver dans leur ville des rues avec des noms de femmes, puis à proposer des femmes célèbres qui n’ont pas encore donné leur nom à une rue.

Ensuite, une exposition itinérante avec les photographies des lieux nommés d’après une femme célèbre a lieu dans plusieurs ville. « On a fait la demande aux Clayes-sous-Bois, explique Mariana Araoz, on attend la réponse. » Au forum, se retrouvent également des associations qui œuvrent contre les discrimination vis-à-vis des handicapés, tels que APF France handicap. « On intervient dans les écoles, et dans des entreprises aussi, raconte le bénévole Christian Mauduit, on met en avant la compréhension du handicap. »

L’association a amené trois fauteuils roulants pour mettre le public en situation. Le bénévole, magnycois, est optimiste : « Il y a beaucoup de choses faites dans l’agglomération en matière d’accessibilité, et en règle générale le handicap est bien accepté. Là, on est également à la recherche de partenaires avec qui agir, notamment pour le Téléthon. » Également dans le viseur du forum, les discriminations à l’embauche.

« Beaucoup de jeunes yvelinois viennent vers nous pour nous raconter qu’ils se sont sentis discriminés de par leur nom, leur adresse ou leurs origines », raconte Caroline Migot, de la fédération. « La plus grande discrimination à l’embauche, c’est celle qui est liée au réseau de contact, renchérit Mohamed Mandouri, directeur de la Fondation agir contre l’exclusion (Face Yvelines) qui facilite l’arrivée ou le retour à l’emploi de personnes pouvant être sujettes à des discriminations.

« Nous travaillons avec un réseau d’entreprises de Saint-Quentin-en-Yvelines, telles que Thales, Sodexo, la Banque populaire et la Caisse d’épargne, mais aussi des PME et des TPE socialement engagées », détaille-t-il. Les candidats à l’emploi sont ainsi directement mis en contact avec des employeurs engagés à ne juger que sur la base des compétences. La journée s’est poursuivie avec des saynètes sur les thèmes du sexisme et des stéréotypes, des chansons et du théâtre, ainsi qu’un café Kawa, activité qui consiste à débattre d’un thème en personnifiant son discours par l’utilisation du pronom « je ».