Les syndicats du Centre hospitalier n’ont pas obtenu gain de cause, dans la lutte qui les oppose à la direction et a entraîné plusieurs jours de grève depuis le 16 octobre dernier. Au centre du désaccord : la charte de travail de l’hôpital psychiatrique Charcot et celle de l’Hôpital gérontologique médico-social (HGMS), établissements dont la fusion s’est opérée en janvier dernier pour créer le centre hospitalier de Plaisir. A compter du 1er janvier 2019, la direction veut faire passer tout le personnel sous l’égide de la charte de travail de l’HGMS, considérée par les syndicats comme très défavorable aux employés.
Si des réunions ont eu lieu entre les syndicats et la direction, les avancées restent minimes, selon les syndicats. Ceux-ci appellent au rassemblement mardi 4 décembre. A ce stade des négociations, la direction de l’hôpital n’a pas souhaité s’exprimer. « L’enjeu est celui-ci : la charte de travail de l’hôpital Charcot prévoit 20 jours de Récupération du temps de travail (RTT) pour le personnel ayant des repos fixes, et 22 jours de repos compensatoires ainsi que cinq jours de RTT pour le personnel soignant n’ayant pas de repos fixe, explique Corinne Le Pape, déléguée syndicale CGT. Là, ils veulent faire passer tout le monde sous la charte de l’HGMS qui prévoit, elle, 15 jours de RTT. »
« 130 personnes de l’hôpital Charcot vont perdre plus de dix jours de repos, calcule Valérie Louis, déléguée syndicale SUD, la direction cherche à économiser sept à dix postes. » Les déléguées disent craindre des « burn out, congés maladies et suicides » dans le personnel surchargé. L’intersyndicale demande donc l’adoption de la charte de l’hôpital Charcot pour tout le personnel des établissements fusionnés. Six réunions ont eu lieu depuis le début de la grève en octobre, mais n’ont mené qu’à de faibles victoires, selon les syndicats.
« Ils n’ont pas bougé de leurs positions, c’est des réunions stériles, s’indigne Corinne Le Pape, ils ont juste concédé oralement le maintien du fonctionnement de certains services précis. » Parmi ceux-ci, comptent l’externat médico-pédagogique et le service d’éducation spécialisée et de soins à domicile, dédiés au enfants, qui doivent s’adapter aux rythmes scolaires. L’équipe rapide d’intervention de crise, service psychiatrique d’urgence fonctionnant en trois fois huit heures, conservera également son fonctionnement.
« Mais attention, tout ça a été dit à l’oral, précise Valérie Louis. Pour le moment on n’a encore pas vu la couleur de la nouvelle charte, qu’on est censé signer vendredi 7 décembre. » L’intersyndicale appelle à se mobiliser mardi 4 décembre à 13 h devant l’hôpital Charcot rue Marc Laurent, pour rappeler ses revendications qui ciblent, outre les RTT et jours de repos, « l’externalisation à outrance », la « fusion de tous les services administratifs, techniques et logistiques » ainsi que « le manque de lisibilité du budget de l’hôpital », détaille Corinne Le Pape.
« Ils ont rogné les budgets partout où cela pouvait être fait, on nous explique qu’il n’y a plus d’argent mais la direction a décidé par exemple d’installer un scanner IRM très coûteux, alors qu’on ne sait même pas s’il y aura du monde pour le faire fonctionner ! », s’insurge la déléguée syndicale. Contactée par La Gazette, la direction de l’hôpital ne souhaite pas pour l’instant commenter ces allégations : « Dans un souci de clarté et de cohérence, la direction du Centre hospitalier de Plaisir attend la finalisation du dialogue social (qui sera marqué notamment par le comité technique d’établissement) ainsi que les dernières mises au point techniques, pour communiquer sur la charte du temps de travail de l’établissement. »