Ceux qui circulent régulièrement dans l’agglomération les auront sans doute croisées. Du 18 octobre au 13 novembre, une campagne d’affichage a été déployée sur le territoire de SQY. Celle-ci fait la promotion du marché de Maurepas via des affiches « sur un ton décalé, avec différentes thématiques liées aux produits vendus », d’après les mots du maire LR de Maurepas, Grégory Garestier, interrogé sur le sujet le 17 novembre lors d’un point rencontre avec les habitants et les commerçants. Cette campagne s’inscrit parmi les actions menées pour relancer l’attractivité d’un marché qui était en perte de vitesse.
On retrouve sur les affiches, des slogans originaux, faits de jeux de mots en lien avec les produits trouvés sur le marché, comme « Au marché de Maurepas, on ramène sa fraise » ou « Au marché de Maurepas, on en fait tout un fromage ». « L’objectif était de marquer les esprits pour dire qu’il existe aussi un marché à Maurepas, dynamique, dont les parkings sont gratuits, avec une soixantaine de commerçants le mercredi et le samedi », explique Grégory Garestier, qui dresse un bilan positif de l’opération.
« On parle du marché de Maurepas, assure-t-il. J’ai des élus des villes de SQY qui m’en ont parlé, la dernière fois à une réunion publique sur le RLPI on en a parlé. […] C’est un atout fondamental pour la ville de Maurepas, et avec la concurrence qui se développe dans les zones commerciales, il faut aussi que les Villes réagissent lorsqu’elles ont des marchés. Nous, on soutient notre marché, nos commerçants, nos artisans, car c’est vital pour Maurepas. »
Gilles Barbe, président de l’association des commerçants du marché, va dans son sens. « C’est juste parfait, se félicite ce fromager. C’est une très bonne idée, ça a été porteur sur la région, on a eu des retombées. On a demandé aux clients samedi [17 novembre], des gens qu’on ne connaissaient pas, d’où ils venaient. On a vu qu’il y avait du SQY, Rambouillet, des gens venant d’autres horizons et qu’on n’avait pas l’habitude de voir depuis la campagne [d’affichage]. »
Il faut dire que le marché nécessitait urgemment d’être relancé, car il était en perte de vitesse depuis quelques années. « C’est un marché qui en 2017 a énormément souffert, relate Gilles Barbe. On était en baisse de chiffre d’affaires avec des commerçants, dont moi d’ailleurs, qui se posaient la question de savoir si on allait rester ou pas. »
Il affirme qu’outre la campagne publicitaire, l’« expérience menée par la commune d’ouvrir une vingtaine de places tournantes au niveau du parking sur le devant du marché » a été « très porteuse ». « Là, on n’en entend plus parler (des problèmes de stationnement, Ndlr), souligne-t-il. En général, les gens ne vont pas dire que c’est bien, mais à partir du moment où ils ne vont plus se plaindre, c’est que c’est bien. »
Même son de cloche chez un maraîcher de l’entreprise Leroy. « No parking, no business, ça a été long de le faire comprendre à la mairie mais ils ont compris, avance-t-il. Ça a fait gagner 10 %. » Pour rappel, fin juin, la Ville avait décidé de déplacer la partie textile du marché de la place Riboud à l’allée du Bourbonnais le samedi, libérant ainsi 19 places de stationnement, comme le rapporte La Gazette dans un article datant du 19 juin dernier.
Une initiative qui ne semble cependant pas avoir convaincu Maya, fleuriste depuis six ans sur le marché. « Ça nous a perturbé, juge-t-elle. Avoir divisé le marché en trois (place Riboud en intérieur et extérieur, et allée du Bourbonnais, Ndlr), c’est pas terrible. » Elle concède néanmoins qu’ « il y a un petit peu de monde dernièrement ».
Comme elle, d’autres commerçants et clients restent sceptiques après la baisse de fréquentation des dernières années. « C’est bien mort, confie Maryse, qui a l’habitude de faire quelques emplettes sur les lieux tous les samedis. Les deux derniers mois, c’était terrible. Il n’y a pas les marchands habituels, j’ai l’impression qu’ils ont déserté. Il ne fallait pas attendre qu’ils désertent. » « Ça fait plus de 35 ans que je suis ici, raconte Eddy, maraîcher. On a connu le marché qui tournait. Ça devrait être embouteillé, les allées. » Son collègue, lui, lance : « A Maurepas, ça meurt pas. »
Pour ce faire, la commune affirme poursuivre les actions en faveur de ses petits commerçants, notamment à l’approche des fêtes. Elle prévoit prochainement de créer « une forte dynamique entre le marché de noël qu’elle organise (14, 15 et 16 décembre, Ndlr), les commerces de proximité et les commerçants du marché, nous a-t-elle fait savoir par courriel. Les forains qui le souhaitent ont été invités à prolonger le marché du samedi matin 15 décembre en s’installant dans l’enceinte du marché de noël le samedi après midi. Par ailleurs, il a été décidé cette année de particulièrement soigner le décor lumineux du marché couvert : un grand ciel étoilé […] surplombera les stands pendant toute la période des fêtes. Enfin, l’association des commerçants du marché, avec le soutien de la municipalité, organise une animation spéciale pour les clients samedi 15 décembre au matin. »