Depuis que vous avez été élu maire d’Élancourt en 1996, quelles ont été vos priorités pour la commune ?
On a fait un gros effort sur l’éducation. Ça a été un chantier très important, qui a ouvert le chantier de la transformation numérique dans la pédagogie. À tel point qu’aujourd’hui, Élancourt est un peu considérée comme le laboratoire d’expérimentation de l’Éducation nationale. Ici, les enfants ont tous une tablette, ils rentrent avec, ils n’ont plus le cartable de 12 à 17 kilos, ils ont plus de 100 robots dans l’école primaire, ils apprennent l’anglais par vidéoconférence, ils ont tous des tableaux numériques, et surtout, les professeurs sont formés, par l’Éducation nationale mais aussi par des organismes privés. À tel point d’ailleurs que d’autres Villes nous piquent nos professeurs pour essayer de transformer aussi leur ville.

Après, on a lancé un gros chantier sur la sécurité. Il y avait trois policiers municipaux quand on est arrivé ici, aujourd’hui il y en a 30. Élancourt fait partie des 5 % des villes les mieux sécurisées avec un poste de police national, une brigade canine, une brigade équestre, une police municipale qui est armée, etc. Vous avez aussi ici un système de vidéosurveillance assez performant avec 70 caméras, rien que pour la partie municipale. On a baissé l’insécurité de 30% depuis qu’on est là.

Après il y a plein de choses : on a été classé plusieurs fois comme l’une des villes les mieux gérées, on a diminué la dette de 50 % et on fait attention aux impôts, surtout en ce moment. Bien sûr, le point faible de tout ça c’est qu’on vit, comme tous les maires de France, une situation très difficile avec la chute des dotations, la péréquation, et l’inquiétude qu’on a sur la suppression de la taxe d’habitation. Le point positif, c’est qu’on est dans un réseau assez puissant qui nous permet d’avoir des projets ambitieux puisqu’on est dans l’Europe, la région Île-de-France, le Département des Yvelines, Paris-Saclay, et Saint-Quentin-en-Yvelines.

Quels sont les grands projets qui vont faire évoluer la ville ?
La piscine, le gymnase Lionel Terray, le projet de commissariat du futur, la rénovation des quartiers, qui correspondent à des vraies attentes prioritaires. Sur l’éducation, maintenant qu’on a réussi sur le primaire, toute cette révolution pédagogique, on l’étend aux 12 communes progressivement, et au secondaire et à l’enseignement supérieur avec le projet d’université Paris-Saclay. On a aussi labellisé sept écoles privées « école du numérique », pour des employés qui veulent renforcer leur culture numérique.

A partir du bilan sur la sécurité, il y a le projet de commissariat du futur qui va voir le jour à Élancourt avec la toute dernière génération des moyens de sécurité. Puisqu’on est assez avancé [à Élancourt], on passe à l’étape supérieure, avec, là, les moyens de l’agglomération, de la Région et du Département.

Après, vous avez les transports avec un projet de transport semi-aérien qui arriverait sur Élancourt : Supraways. Sur la partie Sud d’Élancourt, on est en train de refaire la gare de La Verrière, ainsi que le pont Schuler et le pont de la Villedieu, pour lequel, à priori, on est en train de débloquer la situation avec le Département et la Région. Il y a aussi les travaux prévus pour la Malmedonne, et l’enfouissement de la RN10.

On a aussi un pôle sportif qui est quand même assez fort. La Ryder cup, même si c’était Saint-Quentin, ça rebondit sur la notoriété de toutes les villes. Nous, derrière, on a les Jeux olympiques puisque Élancourt devient ville olympique. Ça fait des années qu’on cherche un projet pour la fameuse colline d’Élancourt, là vous êtes en plein dedans : vous avez un projet qui est extraordinaire avec un restaurant « d’altitude ».

Quelle place a Élancourt au sein de Saint-Quentin-en-Yvelines, que vous présidez ?
À un moment donné il a fallu choisir un président après le départ de monsieur Laugier. La candidature d’Élancourt a été retenue, certainement parce que j’étais le plus ancien maire et que j’ai été trois fois député. Pour présider une agglomération comme Saint-Quentin, il faut un réseau puissant de partenaires et avoir leur confiance.

Il faut savoir que l’intercommunalité de Saint-Quentin est l’une des plus mutualisées de France. Ça a des avantages et des inconvénients, parce que du coup c’est l’intercommunalité qui prend la moitié des décisions sur les communes. Mais elle le fait, et je le fais, en accord avec les maires. Mais c’est vrai qu’on met les mairies dans une cogestion de l’intercommunalité.

Et Saint-Quentin apporte réellement les financements à tous ces projets, et c’est vrai pour les 12 communes. Sans, on ne pourrait pas avoir ce niveau de service public ou même de commerces et d’équipements de qualité. Nous pour l’instant, on se porte bien, à part les chutes des dotations, de la péréquation et de l’inquiétude sur la taxe d’habitation. Ce serrage budgétaire a des conséquences sur les travaux de voiries, la rénovation des écoles, on ne renouvelle pas certains départs.

Serez vous candidat à votre succession en 2020 ?
Oui. Bien sûr que je me représenterai, avec mon équipe, toujours un peu renouvelée. Il y a un bon climat, je ne suis pas contesté. En plus, je suis renforcé parce que je suis dans un réseau important, donc j’ai une légitimité qui m’aide à obtenir des moyens, et pour Élancourt, et pour l’agglomération. Je pense que les gens me reconnaissent une compétence, une légitimité, une expérience, et une culture entrepreneuriale pour les projets à venir.

Pourquoi vous représenter ?
D’abord parce que nous on souffre aussi et parce qu’on a des projets exceptionnels : les projets d’éducation du futur, de sécurité du futur, de transport du futur, des JO, le projet culturel… Il y a des très beaux projets ici qui sont enthousiasmants.