Les jeunes millenials sensibilisés au cyberharcèlement. En 2019, le département yvelinois va devenir un terrain « test » pour l’application Protect (Programme territorial d’éducation à la cybertranquilité) pensée par la gendarmerie yvelinoise et prévue pour être développée au niveau national.

Présentée dans les classes de 6e dès janvier 2019, elle a pour but de sensibiliser les jeunes collégiens aux risques du web, tels que l’usurpation des données personnelles, le cyberharcèlement et le complotisme.

« On est partis d’un triple constat, indique le colonel Barras, qui commande le groupement départemental de la gendarmerie des Yvelines, à l’origine du projet Protect. On voit dans les Yvelines que l’utilisation des réseaux sociaux commence plutôt à l’arrivée au collège. Les enfants découvrent seuls les possibilités du smartphone. Donc même si nous avons mis en place le permis internet en CM2, un besoin de sensibilisation des 6e a émergé. »

Autre constat à la souche de la nouvelle application : l’augmentation des cas de cyberharcèlement dans les enquêtes judiciaires. « Entre 2016 et 2017, il y a eu une hausse de 30 % des cas de ce type au niveau national », détaille le colonel Barras. Enfin, la création de Protect est motivée par la volonté d’avoir des outils plus modernes et adaptés que ceux existants.

La nouvelle application, en cours de développement, sera proposée durant le premier semestre 2019 en test dans les classes de 6e yvelinoises, dans des zones géographiques sous autorité de la gendarmerie et dans certaines zones sous autorité de la police nationale. « Des intervenants de la gendarmerie et de l’association E-enfance vont se déplacer devant les classes, avec une dizaine de tablettes sur lesquelles est installée l’application Protect », explique le général Barras.

Réunis en petits groupes, les enfants devront, durant cette séance de deux heures, guider un avatar campant le rôle d’un nouvel élève dans son utilisation du web, et lui enseigner les règles de protection des données, de prévention contre le cyberterrorisme et le complotisme. Le jeu pédagogique sera entrecoupé d’explications et de recommandations des intervenants.

« L’idée, c’est d’intervenir en amont des risques liés à internet, de sensibiliser dès les premiers contacts de l’enfant avec les réseaux sociaux », conclut le colonel qui rappelle que le cyberharcèlement est un délit, punissable d’un an de prison et de 15 000 euros d’amende. Le projet Protect, d’un coût global de 80 000 euros, a été financé par la région Île-de-France et le comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation. A la fin de l’étape « test » dans les Yvelines, un bilan sera présenté avant le lancement au niveau national du dispositif prévu pour octobre 2019.

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