Trois collèges saint-quentinois vont être construits ou reconstruits. En septembre dernier (voir La Gazette du 15 septembre), le conseil départemental des Yvelines, chargé des collèges, avait annoncé sa volonté de reconstruire 15 collèges d’ici 2026 « avec un haut niveau d’exigence environnementale », mais gardait encore secrète la liste des établissements concernés. Elle a été dévoilée le 3 mars, lors d’une conférence de presse à Buc.

Ces 15 collèges, répartis sur l’ensemble du département, vont donc être construits ou reconstruits entre 2023 et 2026, pour un programme d’investissement de 525 millions d’euros. Dans cette liste, figurent trois établissements de Saint-Quentin-en-Yvelines : la Mare aux Saules à Coignières, Albert Einstein à Magny-les-Hameaux, et un projet à Trappes.

Les collèges de Coignières et Magny-les-Hameaux, datant du début des années 80, seront reconstruits sur leurs emplacements actuels. Ils présentent exactement les mêmes objectifs chiffrés. Pour chacun, il s’agit d’un investissement global estimé à 30 millions d’euros, pour une date prévisionnelle de réalisation entre 2023 et 2025. Leur reconstruction permettra de faire grimper leur capacité de 500 à 600 élèves, avec une diminution moyenne des consommations d’énergie des bâtiments estimée entre 60 et 70 %.

Trappes toujours en débat

Du côté de Trappes cependant, le projet n’a pas encore été arrêté, même si une enveloppe de 30 millions d’euros est déjà bloquée par le Département. Le futur des collège Gagarine et Courbet (voir La Gazette du 21 janvier 2020), avec une réflexion sur leur fermeture pour créer un collège innovant sur le modèle de Mantes-la-Jolie, n’a donc pas encore été tranchée. Ce qui fait dire à Pierre Bédier (LR), président du conseil départemental, que, pour Trappes, « nous ne savons pas si nous construisons ou nous reconstruisons ».

« Nous avons un débat avec la mairie de Trappes pour savoir si la construction d’un collège neuf et la fermeture de deux collèges ne ferait pas sens, mais je peux comprendre qu’un maire, et un élu, cherche à maximiser l’offre éducative dans sa commune […] », résume Pierre Bédier. Il assure vouloir trouver une solution partagée, tout en précisant qu’une décision devra être prise dans le courant de l’année.

Le désaccord subsiste donc entre le Département qui pousse pour un seul collège, et la municipalité de Trappes qui souhaiterait conserver les deux établissements. Les deux collectivités ne semblent également pas d’accord sur la question des effectifs.

« Ce que parfois, nous, élus, nous avons du mal à comprendre, c’est qu’un collège avec 250 enfants est moins efficace qu’un collège avec 500 ou 600 enfants, parce qu’il offre moins d’options », poursuit le président du Département. Il concède que fermer un collège est une décision « compliquée » qui « entraîne des discussions, y compris avec les parents » : « Tout ça, il faut l’assumer parce que c’est dans l’intérêt des enfants. Quand on ferme un collège, c’est pour en construire un beaucoup plus beau, beaucoup plus cher, y compris en fonctionnement. »

Pierre Bédier avance cependant que, « naturellement, il ne faut pas refaire la bêtise, en particulier dans les secteurs ‘‘politique de la ville’’, de faire des collèges gigantesques ». Sollicitée, la municipalité de Trappes ne nous a pas répondu avant la mise sous presse de cette édition.

Les collèges ne seront plus en béton

Comme annoncé en septembre, et répété le 3 mars, le conseil départemental a décidé que la question environnementale serait au cœur de la reconstruction des 15 collèges. En 2020, le Département avait fait réaliser son bilan carbone, qui avait démontré que les collèges était le deuxième poste le plus énergivore dans son empreinte environnementale. Décision avait donc été prise en février 2020 de relancer les appels d’offres concernant les collèges pour ajouter des critères environnementaux.

Les collèges reconstruits auront donc, entre autres, la caractéristique d’être en matériaux biosourcés, par exemple en bois ou en brique. « […] C’est tout sauf le béton en d’autres termes, ou alors il faut du béton recyclé », tranche Pierre Bédier (LR), président du conseil départemental. Il estime qu’il s’agit d’un tournant radical dans la politique bâtimentaire du conseil départemental : « Il n’y aura pas de dérogation. Nous ne construirons plus dans les Yvelines en béton. »

Globalement, le Département s’est fixé comme objectif pour les collèges que 30 % de la consommation d’un équipement soit apportée par les énergies renouvelables, une réduction de 25 % des émissions de gaz à effet de serre par rapport aux procédés standard de construction, une réduction de 50 % de l’impact carbone du fonctionnement des bâtiments, et une réduction de 40 % de la consommation d’énergie par rapport à l’actuelle.

Mais la question environnementale n’est pas le seul enjeu de ces 15 nouveaux collèges. Comme le rappelle Cécile Dumoulin (LR), vice-présidente du conseil départemental déléguée aux collèges, les collèges actuels en question sont « vieillissants » et « ne fonctionnent pas » : « On se doit de donner les meilleures conditions à nos élèves. »

« Aujourd’hui, la pédagogie, les outils mis à la disposition des enseignants, sont différents et on doit organiser l’espace différemment, poursuit Jean-François Raynal (LR), vice-président du Département délégué au patrimoine. On doit faire des [collèges] compacts, faciles à gérer […]. Les circulations, la surveillance des élèves, toutes ces choses qui peuvent être facilitées si elles sont bien pensées. »

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