Trois semaines après la Ryder cup, Saint-Quentin-en-Yvelines accueillait un autre grand événement sportif international. L’étape inaugurale de la Coupe du monde de cyclisme sur piste se déroulait pour la première fois au Vélodrome national, du 19 au 21 octobre.

Forcément, la délégation française, composée d’anciens au palmarès considérable et de jeunes talents très prometteurs, était attendue. Le public rêvait peut-être d’une belle moisson de médailles à domicile, comme ce fut le cas dans ce même Vélodrome national lors des championnats du monde en 2015 ou d’Europe en 2016 ; la France avait alors terminé première au classement des médailles. Il devra finalement « se contenter » de trois breloques : un argent, deux bronze et aucun or, à l’issue d’une dernière journée totalement vierge de podiums pour les tricolores.

Au rang des déceptions, on peut notamment citer François Pervis. Le pistard de 34 ans au palmarès impressionnant (sept médailles d’or en championnats du monde et une de bronze aux JO, entre autres, Ndlr) est passé à côté dans cette antre saint-quentinoise où il avait décroché deux titres mondiaux il y a trois ans et demi. Il ne s’est même pas qualifié pour la finale du keirin le samedi.

Une journée lors de laquelle Mathilde Gros a vécu un scénario cauchemardesque. La Française de 19 ans a d’abord cru ramener une médaille de bronze à son pays lors de l’épreuve de vitesse individuelle (elle s’était classée 6e par équipe la veille). Vainqueur de ses deux manches face à Shmeleva, elle a finalement été disqualifiée lors de la deuxième pour être sortie de son couloir et avoir coupé la route de son adversaire. Il a donc fallu disputer une belle, remportée par la Russe, qui s’empare donc de la 3e place.

Le lendemain, Gros n’a pas dépassé les demi-finales du keirin, elle qui avait pourtant été sacrée championne d’Europe de la spécialité cet été. Au micro de la chaîne L’Équipe à l’issue du week-end, elle s’avouait « déçue » mais affirmait avoir « tout donné » et ne rien regretter.

Sébastien Vigier a lui aussi connu la disqualification, dès les 16es de finale de vitesse. Il a néanmoins décroché l’argent dans l’épreuve par équipes (remportée par les Pays-Bas) en compagnie de Grégory Baugé et du Plaisirois Michaël d’Almeida. Finalement, ce sont d’ailleurs les locaux de l’étape qui ont le plus brillé puisque, outre d’Almeida, Adrien Garel, formé au Vélo club Élancourt-Saint-Quentin-en-Yvelines (VCESQY), s’est paré de bronze en scratch, derrière l’Autrichien Matzner et l’Australien Howard. « C’est le bonheur, devant la famille, les amis, mon ancien club, il y a plein de gens que je dois remercier, a déclaré le coureur de 22 ans à L’Équipe. Si je suis ici, c’est avant tout grâce à eux. » On notera aussi la 3e place de Benjamin Thomas à l’omnium, derrière Torres Barcelo (Espagne) et Wood (Grande-Bretagne).

Quelques jolis rayons de soleil dans le ciel français, donc, mais on attend forcément beaucoup plus. Cette statistique, révélée par le journal L’Équipe, est notamment criante : cela fait quatre ans chez les hommes et sept chez les femmes que la France n’est pas montée sur la plus haute marche du podium dans une épreuve de sprint en Coupe du monde. Il faudra donc faire mieux lors des prochaines étapes : dès le week-end prochain à Milton (Canada), puis à Berlin, Londres, Cambridge (Nouvelle-Zélande) et Hong Kong.