A partir de janvier 2019, plusieurs gares de la Ligne N du transilien pourraient se retrouver sans agents commerciaux ou d’accueil de la SNCF à partir d’heures moins tardives qu’auparavant, suite à un plan de suppression de 35 postes. D’après un communiqué de la CGT des cheminots de Versailles datant du 19 septembre, certaines gares de Saint-Quentin-en-Yvelines sont concernées.

Ce serait notamment le cas en gare de Villepreux où le service commercial fermerait à 20 h 30 au lieu d’1 h 30, à Trappes avec une fermeture à 23 h au lieu d’1 h 30 « et même 21 h 15 les dimanches et fêtes ». Toujours d’après la CGT, les gares de Plaisir-Les Clayes, Villepreux et Coignières « seront totalement fermées au service les samedis, dimanches et fêtes ». Contactée, la SNCF n’a pu répondre à nos sollicitations avant la mise sous presse de cette édition.

Matthieu Bollet-Reddat, secrétaire général yvelinois de la CGT cheminot, raconte que ce plan nommé « Amélioration du service pour nos clients » a été présenté aux organisations syndicales « il y a deux semaines ». Et de détailler l’impact de la mesure : « En gare, il n’y aura plus personne […], il n’y aura plus d’agent, ni pour ouvrir un guichet, ni même pour orienter, conseiller, informer les usagers, qui seront dans des gares désertes. » Il estime que cela pourrait mener à « des problèmes d’insécurité » et à « une déshumanisation » des gares.

La raison de ces changements est « un vaste plan de suppression de 35 postes d’agents commerciaux et d’accueil à partir de janvier 2019 sur les gares de la Ligne N », explique le communiqué du syndicat. Il ne s’agit pas de fermeture de gares, les trains continueront bien à passer, mais Matthieu Bollet-Reddat dénonce « une réduction très importante du service public ferroviaire pour les usagers » et souhaite la présence d’agents « du premier train au dernier train ».

Pour entraver cette mesure, la CGT des cheminots entend mobiliser l’ensemble des usagers, élus et associations. Pour informer les premiers, le syndicat a notamment tracté en gare de Trappes le 18 septembre. « Quand on a distribué à Trappes, les gens étaient très émus, notamment des jeunes femmes qui nous disent ‘‘moi le soir, seule dans une gare, je me sens en danger s’il n’y a pas d’agent’’ », relate Matthieu Bollet-Reddat.

Ce dernier indique également avoir écrit « à tous les maires de chacune des communes, aux députés, aux sénateurs » et annonce avoir déjà reçu le soutien de certains élus. Le secrétaire général de la CGT des cheminots espère que la mobilisation permettra d’arrêter la mise en œuvre de ce plan, comme cela a déjà été fait l’an dernier pour « un projet sensiblement le même » dans les Hauts-de-Seine. « Les élus locaux se sont battus, les usagers se sont battus, et ont fait reculer la direction », insiste Matthieu Bollet-Reddat.

Le syndicat CGT des cheminots appelle à la grève le 9 octobre à ce sujet et une pétition en ligne s’opposant à cette mesure a déjà récolté près de 800 signatures en une dizaine de jours. Le communiqué du syndicat détaille qu’au total, 13 gares yvelinoises seront touchées par des réductions plus ou moins importantes du temps de présence d’agents.

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