Saint-Quentin-en-Yvelines fait-elle fuir les jeunes ? Au terme d’un an de réflexion, le Conseil de développement de Saint-Quentin-en-Yvelines (Codesqy), s’apprête à lancer un questionnaire auprès des jeunes, afin de comprendre pourquoi la population des 18-30 ans est en baisse. Il devrait être diffusé à la fin du mois.

« Début 2017, on est parti d’un sentiment, celui que la jeunesse de Saint-Quentin est moins attachée au territoire que la population plus âgée, explique Yves Fouchet, président du Codesqy. Après 18 ans, les jeunes vont voir ailleurs plutôt que de rester. » Un ressenti confirmé au second semestre de l’année 2017, lors de la parution des chiffres de l’Insee, qui attestent du décroissement de la population des 18-30 ans, toujours moins nombreux dans chacune des 12 communes.

« En 2018, on a donc monté un groupe de travail, chargé de comprendre pourquoi les jeunes quittent Saint-Quentin-en-Yvelines, détaille Yves Fouchet. Le groupe a suggéré d’organiser une plénière ouverte en juin, à laquelle une poignée de jeunes est venue nous dire ce qu’elle pensait de l’agglomération (voir notre édition du 19 juin 2018, Ndlr). » La réunion a été fructueuse puisque trois problèmes majeurs ont été isolés : les possibilités de sorties après 18 h, la problématique du logement pour les étudiants et jeunes actifs, et enfin la mobilité le soir.

« Il est apparu que les jeunes étaient en demande de possibilités de sorties, de logements moyens, peu chers et locatifs […] et de transports en commun le soir après 23 h, après une séance de cinéma par exemple », résume Yves Fouchet. Pour obtenir plus de points de vue sur ces trois problématiques, le Codesqy réalise donc actuellement un questionnaire, qui sera diffusé le plus largement possible.

« La question qui se pose, maintenant, c’est de savoir si les trois problématiques dégagées lors de la plénière en juin sont généralisées, et comment y remédier, tranche Yves Fouchet. Le questionnaire devrait être mis en ligne sur le site de agglomération fin septembre, on va communiquer dans les lycées, à l’université. On espère la plus large participation possible. » Les conclusions de cette étude seront ensuite présentées en fin d’année aux élus lors d’une réunion annuelle.

Trappes : La mairie veut attirer les seniors vers les animations municipales

Si Saint-Quentin-en-Yvelines déplore le départ de ses jeunes, les élus trappistes cherchent pour leur part à capter l’attention de leurs seniors, qui rechignent à se joindre aux animations proposées par la municipalité… Quand ils ne disparaissent pas tout bonnement des radars de la mairie. Se basant sur une étude de la Caisse centrale d’activités sociales (CCAS) menée en 2017, la mairie s’apprête donc à proposer un « Plan d’action seniors », pour capter l’intérêt des plus de 65 ans.

« Selon les chiffres de l’INSEE publiés en 2017, environ 3 500 personnes âgées de plus de 65 ans vivent à Trappes, indique Jean-Claude Richard, conseiller municipal délégué à la santé et aux seniors. Nous, en recoupant les listes électorales et les animations proposées par la mairie, on en identifie 1 400. » Le conseiller s’est donc légitimement demandé où se cachaient les autres seniors, et comment les amener à participer aux animations proposées par l’administration trappistes. 

« En 2017, le CCAS a diffusé très largement une enquête auprès des seniors, pour comprendre quels sont les freins à leur participation aux activités organisées par Trappes », explique Rachel Egal, directrice du CCAS. Des réponses à ce questionnaire, la municipalité a tiré trois conclusions. En premier lieu, la nécessité de moderniser, via internet et les réseaux sociaux, la communication autour des animations, le journal bi-mestriel paraissant insuffisant.

En second lieu, le besoin de diversifier les activités proposées, « pour la plupart sportives aujourd’hui, ce qui convient bien au personnes de 65 ans mais nettement moins aux personnes de 85 ans », glisse Jean-Claude Richard, qui rappelle l’hétérogénéité de la population à laquelle il s’adresse.

Et enfin, la possibilité d’une réflexion autour de la politique tarifaire, les activités étant parfois trop coûteuses pour les seniors. Confronté au manque de subventions de l’État, le conseiller résume : « On doit maintenant faire mieux avec des moyens équivalents.» Le plan d’action seniors devrait être mis en place avant les élections, début 2020.

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