Ce vendredi 24 août, devant la gare de Versailles rive gauche, de nombreux passants et touristes sont intrigués par un cube jaune de 2,3 m², rempli de 15 trottinettes électriques. Depuis début août, la start-up Wetrott’, dont les bureaux sont situés dans la pépinière d’entreprises saint-quentinoise Promopole, y a installé sa première station de trottinettes électriques en libre-service, comme l’ont annoncé Le Parisien et Toutes les nouvelles de Versailles fin juillet. Si pour l’instant, une seule station existe dans les Yvelines, Wetrott’ envisage déjà son futur déploiement, notamment à Saint-Quentin-en-Yvelines.

Alors que les trottinettes électrique en libre-service ont le vent en poupe, avec notamment des arrivées à Paris plus tôt dans l’année, il débarque donc sur le département sous l’égide de l’entreprise yvelinoise Wetrott’. « On répond au besoin stratégique des derniers et premiers kilomètres, de la gare à l’entreprise par exemple, et à la rupture de trajet », résume Christophe Basset, co-fondateur de Wetrott’ avec Grégory Hanquet, présent le 24 août devant la station pour répondre aux questions des potentiels utilisateurs.

Le concept de Wetrott’ est simple : l’utilisateur télécharge l’application pour smartphone Android ou se rend sur le site internet de Wetrott’ (l’application n’est pas encore disponible sur Iphone, Ndlr), s’y inscrit et indique son mode de paiement. Il n’a ensuite qu’à sélectionner le nombre de trottinettes qu’il souhaite louer, pour la somme de 2 euros de l’heure. En station, les trottinettes se débloquent alors et un casier s’ouvre avec casques et cadenas à disposition. L’utilisateur est maintenant libre de circuler en trottinette et a juste à signaler à l’application quand il la redépose.

A Versailles, le concept suscite l’intérêt des passants, et parmi les quelques curieux qui lisent les informations présentes sur la station, certains se lancent. En fin d’après-midi ce 24 août, Christophe Basset aide par exemple deux jeunes touristes étrangers, souhaitant se promener dans les rues de la ville royale, à louer leurs trottinettes. « C’est une très bonne idée », sourit en anglais l’un d’eux, avant de s’élancer sur son véhicule tout juste emprunté, après quelques conseils d’utilisation fournis par le co-fondateur de la start-up.

Si la gare de Versailles rive gauche bénéficie du premier prototype de Wetrott’, ses fondateurs voient déjà plus loin. « Nous sommes ici pour six mois pour l’instant, explique Christophe Basset. L’idée est de pouvoir déployer un réseau, un peu à l’image du Vélib’, disponible 24h/24. » Car c’est actuellement le seul bémol de cette phase de test : les utilisateurs ne disposent que de la station de Versailles pour prendre et redéposer leur trottinette.

Si la période de test porte ses fruits, la start-up espère pouvoir se développer à Versailles, mais pas que. Avec les communautés d’agglomération de Versailles grand parc ou de Paris-Saclay notamment, le territoire de Saint-Quentin-en-Yvelines fait partie des secteurs où Wetrott’ envisage un déploiement. « Une étude d’implantation à Saint-Quentin-en-Yvelines débute en septembre, avec l’agglomération et la SNCF (avec qui Wetrott’ a conventionné pour l’expérimentation en gare de Versailles, Ndlr) », annonce le co-fondateur de Wetrott’. Et la station de Wetrott’ ne manque pas d’arguments pour une installation rapide et facile.

« La station est entièrement autonome, elle a juste besoin d’une prise électrique, donc on peut la mettre en intérieur ou en extérieur », explique Christophe Basset. Une implantation également facilitée par la modeste taille de la station de 15 trottinettes électriques, qui a d’ailleurs été l’un des challenges de l’entreprise. « Depuis un an et demi, nous avons cherché une solution pour prendre le moins de place possible avec le plus de trottinettes possible », souligne-t-il, en train de corriger les dernières anomalies de la station prototype.

A Saint-Quentin-en-Yvelines, Christophe Basset confie que plusieurs entreprises commencent à s’intéresser au concept développé par Wetrott’, qui recherche d’ailleurs des investisseurs. Pour continuer son développement, la start-up prévoit d’ailleurs « une levée de fonds à partir de fin septembre », annonce son co-fondateur. Alors que le marché de la location de trottinette électrique est en plein essor, Wetrott’ estime avoir sa carte à jouer. « Les concurrents américains arrivent, prévient Christophe Basset, en référence aux déploiements parisiens. On veut montrer que le savoir-faire français existe déjà. »