Wetrott’, Smooving, et Supraways sont les lauréats du challenge mobilité. Ils étaient quatre start-up yvelinoises et un institut, en lice pour répondre à l’appel à candidature organisé par l’association d’entreprises Delta SQY. Ainsi le 3 juillet dans le 15e arrondissement de Paris, l’association, en collaboration avec la communauté d’agglomération et la Chambre de commerce des Yvelines, ont récompensé ces trois start-up pour avoir proposé une nouvelle forme de déplacement en transport pour les habitants et les entreprises à Saint-Quentin-en-Yvelines.

Dans le restaurant parisien les Turbulentes, elles sont passées à tour de rôle devant les jurys membres des organes organisateurs, pour présenter leur solution innovante, pendant 10 minutes.

Et Wetrott’ semble avoir convaincu le jury avec sa solution de station de location pour trottinettes électriques (voir La Gazette du 4 septembre 2018). Surtout lorsqu’on connaît « la problématique des trottinettes aujourd’hui », rappelle le cofondateur Christophe Basset. Lauréate du prix « réenchanter les trajets du quotidien », la start-up yvelinoise propose de stocker 15 trottinettes électriques dans un conteneur entre 2 et 3 m². Et sur le côté de ce dernier, des casiers mettent à disposition des utilisateurs, un kit de sécurité avec un gilet, un casque et un cadenas.

Mais ce qui semble avoir vraiment séduit le jury, c’est sa collaboration avec l’autre start-up, Omni, qui offre la possibilité à des personnes en fauteuil roulant de faire de la trottinette. Wetrott’ a donc développé un accès privilégié à sa station et à son application pour ces personnes à mobilité réduite. Et pour que ce projet voit le jour, Christophe Basset a annoncé, à la suite de la récompense, offrir la subvention de 5 000 euros à Omni.

Proposant un service de mobilité complètement différent, la start-up Smooving a quant à elle reçu le prix : « Valoriser l’offre de services de mobilité ». Celle-ci met à disposition un « mobilofis » aux entreprises. En d’autres termes, il s’agit d’un bus, électrique ou hydrogène, transformé en espace de travail, qui fera le trajet Paris-Saint-Quentin-en-Yvelines, soit environ 1 h de transport.

Pendant ce temps, les collaborateurs auraient à leur disposition « un bureau, un espace de réunion, mais aussi une kitchenette ou encore une alcôve pour s’isoler », détaille le fondateur Jacques Willems. L’objectif affiché est d’optimiser l’espace, de rentabiliser le temps de transport et de le rendre plus agréable. Sachant que « les espaces de travail sont en pleine mutation, […] et que le temps de déplacement devient du travail », affirme le fondateur. À la remise des prix, la start-up reçoit un prêt de 50 000 euros et une place au sein de l’incubateur de SQY.

Le dernier lauréat est un coup de cœur du jury. Le transport urbain automatique semi-aérien de Supraways a convaincu le jury avec son projet futuriste. À l’image d’un téléphérique urbain, les cabines automatiques seraient composées d’une dizaine de places (voir notre édition du 26 mars 2019) suspendues à environ 10 mètres du sol et roulant à une vitesse de 50 km/h.
Ce projet répond a un problème d’espace pour les véhicules et à des frustrations des usagers liées aux limitations de vitesse, selon le fondateur, Claude Escala. À priori plus agréable, ce nouveau mode de transport « serait à la demande », et « sans correspondance », explique-t-il. Et les utilisateurs pourront le prendre en mode partagé ou en mode privé, « pour ceux qui refusent le transport public », ajoute-t-il.

Futuriste mais pas impossible. Une étude réalisée sur SQY a révélé que « c’était techniquement insérable » et d’« une faisabilité technique ». Le fondateur a d’ailleurs annoncé la construction d’un centre d’essais en 2021 pour « la première mondiale ».

Et pour finir, même si l’institut Vedecom – l’institut français de recherche partenariale publique-privée et de formation dédié à la mobilité individuelle décarbonée et durable – n’a pas reçu de prix, le jury a néanmoins promis de mettre en place son projet sur SQY. L’institut propose en effet d’organiser un rallye urbain pour sensibiliser les personnes aux différentes mobilités existantes, afin de faire évoluer leur comportement.

Ce jeu par équipe consiste a rallier en un temps donné plusieurs lieux avec le plus de moyens de transport différents. Existant déjà en Belgique, l’institut souhaite l’importer en France. Et Vano, qui n’a en revanche reçu aucun prix ni aucune promesse, propose pourtant un projet tout à fait louable. La start-up a pour projet de développer des vans VTC partagés dans les villes moyennes, entre 20 000 et 60 000 habitants, pour aider les habitants à rejoindre plus facilement les centres-villes et les centres d’affaires. Il souhaite expérimenter son projet sur Guyancourt, Élancourt et Trappes, mais cela nécessite 120 000 euros d’investissement par commune.

Guyancourt : Une navette autonome expérimentale à SQY en 2020

Véronique Coté-Millard (UDI), la vice-présidente en charge de la mobilité et des transports de SQY, a annoncé l’arrivée d’une navette expérimentale sans chauffeur à Saint-Quentin-en-Yvelines à la fin du 1er trimestre 2020. À la clôture d’une journée animée par quatre tables rondes, sur les enjeux sociétaux des véhicules autonomes, à Guyancourt, le 4 juillet, la vice-présidente, également maire des Clayes-sous-Bois, affirme à La Gazette que « l’appel d’offres sera lancé à la rentrée ». Sachant que ce projet est également co-géré avec Île-de-France Mobilités. 

Déjà expérimentée à Saclay-Satory, la navette de SQY devrait être mise en circulation en janvier 2020, dans les rues de Montigny et de Guyancourt, « à marche blanche », en d’autres termes, sans passager, selon Emmanuel Veiga, directeur de la mobilité à SQY. Et c’est seulement après trois mois d’expérimentation, que la navette devrait être accessible aux Saint-quentinois pendant trois ans.