Les usagers de certaines lignes de bus vont devoir prendre de nouvelles habitudes. Annoncée depuis plusieurs mois (voir notre édition du 24 avril) et à l’étude depuis près de deux ans, la première phase de la restructuration du réseau de bus de Saint-Quentin-en-Yvelines entre en action à partir du lundi 3 septembre. Elle concerne une vingtaine de lignes, situées sur trois zones de l’agglomération : le Nord (les Clayes-sous-Bois, Plaisir, Villepreux), le Sud-Est (Magny-les-Hameaux) et l’Ouest (Coignières, Élancourt, Maurepas).

Dans son communiqué consacré à cette restructuration, SQY affiche l’objectif de favoriser « l’utilisation des transports en commun », et de proposer « une offre optimisée, plus proche des usagers, plus performante et plus adaptée ». L’agglomération annonce sur son site internet que ce nouveau réseau entraînera « 2 100 courses supplémentaires par an », ainsi que 10 % de courses supplémentaires le week-end et après 20 h. Même si la modification de lignes a entraîné le mécontentement de certains usagers (voir encadré).

Le communiqué de presse de l’agglomération ajoute que « les parcours seront optimisés avec des liaisons plus directes, une fréquence de passages attractive (15 minutes en heures de pointe, 20 à 30 minutes en journée et le week-end), des correspondances facilitées avec le train … » Après deux années de travail, cette refonte du réseau prendra ainsi effet dès lundi prochain dans les sept villes nommées précédemment. « Ce sont les communes les plus carencées en termes de transports », indiquait en avril Véronique Coté-Millard, maire UDI des Clayes-sous-Bois et vice-présidente aux transports à SQY, pour expliquer la décision de commencer la refonte du réseau par ces zones.

Le directeur des mobilités de la communauté d’agglomération, Emmanuel Veiga, annonçait alors qu’entre « 70 et 100 % des lignes de ces sept communes » seront impactées. Saint-Quentin-en-Yvelines a mis en ligne un site internet dédié à cette restructuration, sqy.fr/reseaubus2018, sur lequel toutes les modifications des lignes de bus via une carte interactive, comme les nouveaux horaires, sont disponibles. Ce site internet rappelle par ailleurs que « les lignes régulières à vocation scolaire ne sont pas modifiées ». S’il s’agit là de la première phase de la restructuration de l’ensemble du réseau de bus du territoire, d’autres suivront, conditionnées par les projets d’infrastructures de chaque ville.

La restructuration ne convainc pas tout le monde

Si l’agglomération attend une amélioration globale du réseau de bus avec cette restructuration, les usagers de certaines lignes ne se sont pas montrés convaincus par les changements les concernant. Suite à l’annonce des modifications, La Gazette avait par exemple relaté les protestations du collectif « Plus de bus à Plaisir ». Des habitants d’autres villes ont depuis exprimé leur mécontentement. Sollicitée, Saint-Quentin-en-Yvelines a répondu pour chacun d’eux, dans un long argumentaire où elle explique ces décisions et donne des solutions alternatives. Ces cas ont par ailleurs souvent menés à des rencontres entre élus et Saint-quentinois concernés.

Parmi ces mécontents, figurent trois habitantes d’Élancourt qui, comme le relatait Le Parisien fin juillet, empruntent quotidiennement la ligne 10 de la Clef Saint-Pierre à Versailles Rive Gauche. Sauf qu’à compter du 3 septembre, la ligne 10 sera terminus en gare de Saint-Quentin-en-Yvelines. « A nous de prendre alors une correspondance, le 401 ou les trains pour nous rendre sur Versailles », regrette Aurélie Tijoux, enseignante à Versailles, qui assure que d’autres usagers de cette ligne sont aussi inquiets. D’après elle, suite à plusieurs essais, « le temps de trajet est alors doublé » car les horaires des deux lignes « ne sont pas compatibles ». Aurélie Tijoux estime aussi que « le train n’est pas forcément une solution non plus » car l’arrivée se fait à Versailles Chantiers et non à Rive Gauche.

De son côté, Saint-Quentin-en-Yvelines s’appuie sur une enquête des déplacements des usagers de la ligne 10 pour expliquer que « le maintien du tronçon de la ligne 10 entre SQY et Versailles, en doublon avec d’autres solutions, ne répond pas aux besoins de déplacement du plus grand nombre ». Mais se veut rassurante : la correspondance entre la ligne 10 et la 401 allongera le temps de parcours, en heures de pointe, « en moyenne de 9 minutes le matin et de 12 minutes l’après-midi ». L’agglomération assure que ce temps peut être optimisé en empruntant d’autres bus desservant la Clef Saint-Pierre, ou encore le train, qui « constitue une alternative crédible ».

A Maurepas, c’est le redéploiement de la ligne 36-12 (qui devient les lignes 423 et 424, Ndlr), et surtout la fin de la desserte de certains hameaux en raison de sa très faible fréquentation, qui a été soulevée. Le sujet s’est invité lors du conseil communautaire du 26 juin. Le maire de Maurepas, Grégory Garestier (LR) a alors confirmé que « 2 000 habitants » se trouvaient « privés de ligne de transport », mais a annoncé la mise en place de navettes municipales dès la rentrée. La Ville a depuis dévoilé cette « Navette des hameaux » d’un montant de 40 000 euros sur l’année 2018 : avec 14 trajets quotidiens, elle effectuera une boucle dans les hameaux privés de ligne 36-12 et permettra une correspondance avec les nouvelles lignes de SQY.

Lors du dernier conseil communautaire, le maire de Villepreux, Stéphane Mirambeau (DVD), est pour sa part revenu sur l’arrêt de la branche de la ligne 45 entre Villepreux et Saint-Nom-la-Bretèche, « qui permettait d’aller vers Saint-Lazare ». Sollicitée, l’agglomération explique que cet itinéraire « n’a jamais rencontré le succès escompté » avec « un voyageur par course en moyenne ». En plus des « nombreux kilomètres à parcourir » représentés par cette branche, son maintien n’a donc « pas été validé par IDF mobilité (ex-Stif) », détaille SQY. Elle estime que la ligne 23 « reste une alternative crédible pour rejoindre Saint-Nom depuis Villepreux », et que la ligne 45 reconfigurée permettra un « accès plus rapide » à la gare de Villepreux-les-Clayes.

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