Le laboratoire de recherches cliniques Risq, affilié à la Fondation de l’Université Versailles Saint-Quentin (UVSQ), travaille en ce moment à la création d’un kit de diagnostic pour les femmes atteintes d’endométriose, maladie qui entraîne la migration de cellules de l’endomètre, tissu qui tapisse l’utérus, via les trompes. Selon le site internet d’Endofrance, « le tissu […] qui se développe hors de l’utérus provoque alors des lésions, des adhérences et des kystes ovariens ». Celles qui en sont atteintes font état de grandes douleurs et seraient exposées à un risque accru d’infertilité.

Le kit, distribué aux médecins, devrait aider à reconnaître la maladie chez leurs patientes en évitant de prescrire systématiquement des dépistages par IRM. Cette année, quatre étudiants de l’Uvsq ont choisi d’organiser une collecte dont les fonds sont allés aux recherches du laboratoire Risq. « Il s’agit de mesurer la douleur des femmes, explique le professeur Arnaud Fauconnier, directeur du laboratoire et médecin à l’hôpital Poissy-Saint-Germain. On passera par cette voie pour conclure à une éventuelle endométriose chez les patientes, il faut permettre un temps de diagnostic plus court. »

Car la maladie restant encore peu connue, le temps de diagnostic moyen est aujourd’hui de huit ans. « Les douleurs de règles sont souvent banalisées par les médecins, précise Arnaud Fauconnier, et chez certaines femmes, elles sont effectivement sans gravité, mais pas toutes. » Le kit de diagnostic sera donc constitué d’un questionnaire de demandes précises pour aider les médecins à identifier les patientes dont la douleur est anormale, et qui nécessiteront des examens complémentaires voire un IRM. « Le but est d’aider le médecin à ne pas laisser partir comme ça des patientes qui ont un vrai problème », précise le professeur.

Pour aider aux recherches du laboratoire, quatre étudiants de l’UVSQ ont choisi de faire de l’endométriose leur sujet de projet de fin d’études et ont ouvert une collecte sur le site de la fondation UVSQ, avec le projet d’organiser une journée de sensibilisation sur le sujet et d’aider le laboratoire Risq. « Malheureusement, la journée Endoday, prévue en février, n’a pas pu se faire à cause de sévères intempéries, indique Laure, l’une des étudiantes. Des élèves de l’année prochaine l’organiseront. » Tout l’argent récolté par les quatre étudiants, soit 1 452 euros, est donc allé au laboratoire Risq. « On a remis le chèque au professeur en mai », précise Laure.

Quant à savoir quels seront les effets bénéfiques d’un dépistage précoce de la maladie, le professeur Fauconnier reste prudent : « A priori, l’endométriose est une maladie qui n’évolue pas, qui ne va pas s’aggraver avec le temps. Donc un diagnostic après un an ou huit ans ne changerait rien […]. Tout se joue au niveau de la souffrance, un dépistage précoce permettant à la femme de souffrir moins en se faisant soigner chirurgicalement ou par médicaments. » Si le kit « existe déjà », selon le professeur, les patientes devront cependant attendre encore un peu avant d’en bénéficier. « On monte en ce moment une étude de validation, indique Arnaud Fauconnier. On fait aussi des appels à financement car tout cela a un coût, ça peut prendre quelques années… »

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