L’allée Basile Levraud accueille, au grand dam d’habitants qui possèdent des jardins privatifs à cet endroit, une décharge sauvage depuis maintenant deux ans.
L’allée Basile Levraud, à Trappes, est le théâtre d’un bien triste spectacle. En effet, depuis maintenant deux ans, une décharge sauvage a pris place le long de cette allée. Rencontré par La Gazette, Michel, un habitant de Trappes, nous explique la situation.
« Moi, ça fait 40 ans que j’habite à Trappes. J’ai un jardin ici et je viens quasiment tous les jours pour m’en occuper, mais depuis deux ans la situation est infernale », nous explique-t-il en nous montrant les raisons de sa colère. En effet, pour pouvoir accéder à son jardin, où cet habitant cultive sa terre, il doit se frayer un chemin parmi les nombreux déchets qui s’amoncellent le long de l’allée, bloquant parfois l’accès à la quinzaine de jardins partagés, qui jouxtent celui de Michel. « Au début, il n’y avait pas grand-chose, juste quelques déchets, puis ça a augmenté au fur et à mesure et là, c’est de pire en pire », ajoute l’un de ses amis, qui vient constater régulièrement la situation.
Pourtant, selon eux, la situation, il y a quelques années, n’était pas la même. « Il y a un an et demi, quand des déchets étaient entreposés ici, il y avait des camions de la Ville qui venaient nettoyer. Maintenant plus rien. Et puis ici, nous sommes à moins de 1 km du Vélodrome national. Cet été il va y avoir les Jeux olympiques donc ce sera tout beau, tout propre, et juste à côté nous avons ça », se désolent-ils.
Une situation qui empire selon les riverains rencontrés
Pourtant, selon eux, la présence d’YPREMA, entreprise indépendante experte en transformation de matériaux de déconstruction du bâtiment et des travaux publics, en transformation des mâchefers et des terres inertes, au bout de l’allée, est complètement étrangère à ce problème. « Ce ne sont pas du tout des déchets appartenant à YPREMA. Eux, ils respectent. Ce sont des gens et des entreprises de l’extérieur qui viennent et entreposent ça ici parce qu’ils ne veulent pas payer pour aller à la déchetterie », pointe l’ami de Michel. Mais alors qui est responsable de la bonne tenue de cette allée ? La ville de Trappes ? L’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines ? Ou encore… le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires ? D’après les habitants rencontrés sur place, tous semblent se renvoyer la balle.
« Moi, j’ai contacté une personne responsable de la gestion de ces questions-là de l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines, qui est venue constater sur place la situation. Mais ce ne sont pas eux qui gèrent cette allée m’ont-ils dit. La mairie de Trappes (qui n’a pas répondu à nos sollicitations avant la mise sous presse de notre édition, Ndlr) nous indique que ce n’est pas non plus de son ressort. Elle ne souhaite plus s’en occuper. Aux dernières nouvelles, il semblerait que ce soit le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires qui [soit] chargé de l’entretien de cette allée. Vu l’état, vous voyez l’ironie ? », fustige l’ami de Michel.
« Des gens qui résident dans des immeubles ont la chance d’avoir un jardin ici, mais cette situation, ça gâche tout. Si on ne nettoie pas nous-mêmes, personne ne le fait. Et puis on trouve de tout ici, comme des seringues ou des préservatifs, c’est répugnant », concluent, amers, les deux amis, qui souhaitent que les choses changent.
