Joueuses majeures blessées, absence de l’entraîneur pour raison de santé, et mauvais résultats sportifs, avec notamment quatre défaites de suite. L’équipe féminine de l’AS Montigny-le-Bretonneux handball (ASMB) traverse une crise. Une situation amplifiée par la dernière défaite en date, le 20 janvier à domicile face à l’avant-dernier de la poule, Harnes (21-19). Une défaite d’autant plus frustrante que Montigny menait de 5 points à la pause, et même de 6 points à la 31e minute. Mais les Ignymontaines ont connu un gros trou d’air en début de 2e mi-temps, encaissant 8 buts en dix minutes, sans en marquer aucun, et permettant ainsi à leurs adversaires de passer devant. Elles ont eu beau reprendre l’avantage au score à deux reprises (18-17 puis 19-18), le mal était fait, et elles ont de nouveau craqué dans les deux dernières minutes, laissant les visiteurs prendre un avantage de un puis deux buts, alors que le score était de 19-19.

« On n’a pas l’habitude de jouer le bas de tableau »

« À la mi-temps, on était plutôt dans le timing, on était bien, on aurait même pu être un peu mieux en écart de buts. On a plutôt été bons sans plus en 1re mi-temps, par contre, en 2e mi-temps, on s’est complètement écroulés, autant en attaque qu’en défense », soupire Philippe Agostini, qui préside le club depuis cette saison, succédant à Christophe Reding, qui a lui pris la présidence générale de l’ASMB. Je ne sais pas si c’est la pression ou autre chose. »

Il faut dire que l’équipe, jeune et inexpérimentée, est privée de joueuses d’expérience, comme l’arrière droite Romane Damiens, blessée et « qui revient dans une semaine », et, depuis novembre, de l’entraîneur Didier Creuzot-Mausoléo qui, pour cause de soucis de santé, « ne peut plus œuvrer pour l’instant », fait savoir le président. En attendant, c’est David Stavaux, coach des moins de 18 ans féminines, qui le remplace. « L’absence de coach a un peu déstabilisé le groupe, le temps qu’on se réorganise, nous confiait Philippe Agostini avant le match de ce week-end. Et puis, on a un groupe très court, de 10 à 12 joueuses maximum, ce qui ne permet pas d’avoir un turnover important. On essaie d’amener de temps en temps des petites jeunes qui jouent en équipe 2, mais il faut le temps qu’elles s’aguerrissent, ça ne performe pas tout de suite au niveau national. »

Le président estime que c’est le manque d’expérience qui est le plus préjudiciable à son équipe. « On n’a que 5 ou 6 joueuses qui ont une expérience de niveau-là. Ce n’est pas suffisant en N2. Les matchs sont très accrochés, les équipes sont très solidaires, très bagarreuses dans le bon sens du terme, analyse-t-il. Nous, mentalement, on est un peu friables. On cherche les solutions, on cherche comment s’en sortir. »

Et il va falloir trouver, car la situation au classement inquiète. L’ASMB est 9e de sa poule de 12 équipes, à trois points du 8e, Tourcoing. Or, les trois derniers, mais aussi les quatre moins bons 9es descendent. « Et pour l’instant, on est le moins bon 9e, concède Philippe Agostini, qui attend beaucoup des deux prochaines rencontres, face à des concurrents directs, à Tessy, le 10 février puis contre Tourcoing le 17 février. Il faut impérativement gagner ces deux matchs et essayer de faire [un exploit] contre un gros. L’équipe a la qualité pour, mais il y a un truc qui ne va pas, donc à elles de trouver la solution pour s’en sortir. »

Le président en appelle à une révolte de ses joueuses pour se sortir d’une situation assez inhabituelle au club. « J’espère qu’elles ont peur de descendre, que ça va les rebooster. Il y a forcément cette inquiétude, depuis quelques années on joue le milieu de tableau, affirme-t-il. On n’a pas l’habitude de jouer le bas de tableau. » Mais il assure croire en son équipe. « Je crois que les filles peuvent le faire, le groupe a cette qualité-là. Maintenant, il faut qu’on se débloque », prévient Philippe Agostini, espérant « un match référence qui permettrait de nous prouver à nous-mêmes qu’on peut le faire ».

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