La période est rude en ce moment pour les handballeuses de l’AS Montigny-le-Bretonneux (ASMB). Handicapées par plusieurs blessures, opposées au leader Rosières Saint-Julien le 28 octobre, les Ignymontaines se sont montrées impuissantes devant leur public (défaite 36-30), lors de la 7e journée de N2.

« L’idée, sur ce match, c’était de limiter la casse, a réagi l’entraîneur ignymontain, Didier Creuzot-Mausoléo, interrogé par La Gazette après le match, et qui rappelle les nombreuses absences dans l’effectif. On joue sans notre demi-centre habituelle, on a une gardienne, la meilleure au niveau des pourcentages, qui n’est pas là, une jeune qui est absente sur le poste d’arrière […]. En gros tout le secteur central, gardien, demi-centre, pivot. C’est très embêtant, car en général, la charnière centrale, c’est très important. Toutes les grandes équipes ont un très bon gardien, un très bon demi-centre et un très bon pivot. »

Objectif top 5 ?

Le technicien nourrit malgré tout des regrets sur le match du jour. « [À Rosières], il y a d’anciennes joueuses pro, ça joue pas mal. On leur a proposé une défense qui, je savais, allait leur poser problème. C’est une équipe qui, depuis le début du championnat, met des taules à la plupart des équipes. Nous, six buts, ça va, surtout quand on voit nos loupés à six mètres. Elles sont supérieures à nous sur certaines phases de jeu, mais j’aurais aimé qu’elles soient vraiment supérieures à nous pour qu’elles gagnent le match et qu’on ne dise pas nous ‘‘On fait des pertes de balle encore, des passes en touche, des passes dans les pieds, des immanquables à six mètres, des buts qu’on marque d’habitude hors cadre’’, déplore-t-il. J’aurais bien aimé qu’on n’ait pas ça à se dire et qu’on n’ait pas forcément de regrets à un moment donné. […] Je pense qu’on aurait peut-être perdu, mais d’un peu moins [sans ces ratés]. »

Outre ces défauts, l’ASMB devra corriger « un gros souci sur l’assiduité aux entraînements », selon le coach. « On a entre un et deux entraînements [par semaine] par joueuse, précise-t-il. C’est une réalité par rapport à Montigny. Quand c’est plus central par rapport à Paris, les joueuses arrivent dans leur club de manière plus facile. À Montigny, si les joueuses ne sont pas du coin, tout de suite, il faut faire de la distance. […] Il y en a quatre ou cinq [qui viennent de l’autre bout de l’Île-de-France] sur un groupe de 14 joueuses plus trois jeunes, pour l’équipe une. » « On marque beaucoup par rapport à l’année dernière, par contre on prend beaucoup de buts », note-t-il également.

Miser sur « les jeunes du coin »

Didier Creuzot-Mausoléo affirme que « normalement, cette année, on va se maintenir » et mise sur le développement de jeunes joueuses. « Nous, l’idée cette année, c’est de pérenniser les jeunes de l’Entente de SQY, avec Trappes. Pour moi, le salut pour Montigny, c’est miser là-dessus, sur les jeunes du coin, estime-t-il. Ce n’est pas possible qu’on compte sur des joueuses de l’extérieur. Les réalités géographiques, sur le contexte ici, ce n’est pas une bonne idée, d’autant qu’on n’a pas une structure qui permet de faire venir des jeunes, ce que d’autres clubs ont, même dans cette poule. Pour l’instant, c’est très compliqué, financièrement ou structurellement. On ne peut pas rivaliser avec certaines équipes. »

Il poursuit : « Donc, nous, l’idée, sur les deux ou trois ans, c’est d’avoir des jeunes qu’on va mettre au niveau, c’est pour ça que là, il y avait deux joueuses de l’équipe 2 et une moins de 17 ans en plus. Préserver, c’est une bonne chose, mais à un moment, il faut arrêter de préserver, car sinon les filles ne seront jamais prêtes. Donc on essaie de faire en sorte que les petites jeunes aient du temps de jeu, pour que l’année prochaine, on ait une équipe qui ait gravi peut-être une marche. »

Avec donc beaucoup de jeunes qui s’aguerrissent et un mercato équilibré en nombre d’arrivées et de départs (sept) – Didier Creuzot-Mausoléo a notamment attiré des joueuses qu’il avait au PSG – l’entraîneur vise « la 1re partie de tableau, car sportivement, ce sera compliqué d’aller au-dessus ». « Ce que j’aimerais, c’est qu’on se batte pour la 5e voire la 4e place », ambitionne-t-il.

Deux victoires, un nul et quatre défaites

Montigny pointe toutefois actuellement à la 8e place de sa poule de 12 équipes, avec deux victoires, un nul et quatre défaites. Pour rappel, seuls les 1ers de poules montent en N1, tandis que les trois derniers ainsi que les moins bons 9es sont relégués. Les Ignymontaines doivent donc remonter au classement, mais outre les absences, le calendrier du moment n’aide pas. Après avoir reçu le leader, l’ASMB se déplacera chez le 2e, Sainte-Maure-Troyes, lors de la prochaine journée, le 5 novembre.