Située à côte de la mairie de Coignières, l’église Saint-Germain d’Auxerre, datant du xiie siècle, pourrait bien être reconnue aux Monuments historiques. La Ville avait reçu en janvier 2023 la Direction régionale des affaires culturelles (Drac), en vue d’une inscription ou d’un classement aux Monuments historiques, souhaité par la municipalité.

« Ils ont un rapport à faire. Ensuite, il faut que ça passe devant la commission régionale [du patrimoine et de l’architecture] », a expliqué le maire de Coignières, Didier Fischer (DVG), lors d’un point presse en octobre. Il rappelle alors que trois options sont possibles. La 1re, un rejet du dossier. 2e option, une inscription à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques. Enfin, 3e possibilité, un classement au titre des Monuments historiques. Le dossier est alors transmis à la Commission nationale du patrimoine et de l’architecture, qui « donne un avis sur le classement, et ensuite, ça part sur le bureau du ministre pour signer », rappelle l’édile.

Didier Fischer se montre optimiste pour « au moins une inscription ». Il faut dire que l’église présente un certain nombre d’atouts. « On a fait un petit debriefing [après le passage de la délégation venue inspecter le monument]. Ils nous ont dit que notre église était vraiment intéressante, que l’on ne trouvait pas, dans les églises environnantes, ce que l’on trouvait ici, rapporte le maire. Ce qui reste du xiie siècle, c’est quelques murs de la nef, le reste remonte à la Renaissance, au xviie, et au xixe siècle. » Mais « c’est la partie Renaissance de l’église, c’est-à-dire le chœur et la chapelle », qui les a particulièrement intéressés, évoque l’élu, mentionnant par exemple des sculptures « qu’on ne trouve qu’au château de Chambord ».

L’église possède aussi des éléments ayant eux-mêmes déjà été classés : un vitrail et un tableau du xvie siècle. Didier Fischer, également historien, insiste notamment sur les vitraux : « On a notre vitrail du xvie siècle, et on a tous les autres vitraux, qui ont été refaits au milieu des années 1970. […] C’est quand même un grand maître-verrier, Gabriel Loire (né en 1904 et mort en 1996), qui est un des verriers contemporains les plus connus en France et dans le monde, qui a fait la restauration des vitraux de la nef, et il a fait les vitraux du chœur et de la chapelle. » Une inscription ou un classement offriraient de sérieux avantages à la Ville, d’abord dans l’objectif d’une restauration de l’église. « [Ça] nous permettrait, si c’est une inscription, d’obtenir jusqu’à 20 % de subventions […]. Il y a une restauration intérieure à faire. Si c’est un classement, ça peut nous permettre d’aller jusqu’à 40 %. »

Autre atout : la protection du quartier. « On peut appliquer le principe d’un périmètre de 500 m où, pour toute transformation, il faut l’avis des architectes des Bâtiments de France, précise Didier Fischer. Tout ce qui est le plus ancien du centre sera pris dans le périmètre pour que ce soit protégé. Pour l’instant, il n’y a rien de protégé. […] Il y a des promoteurs qui seraient prêts à nous refaire un centre-ville. »

La décision concernant une éventuelle inscription ou un éventuel classement est attendue fin 2024-début 2025. La mairie a fait appel à une architecte des Bâtiments de France pour mettre tous les atouts de son côté. En cas de décision favorable, il faudra encore attendre avant de voir l’église restaurée. « À mon avis, on n’aura pas une rénovation avant le prochain mandat. Mais au moins, tout sera prêt, il n’y a plus qu’à lancer », conclut le maire.

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