Le 13 octobre dernier, un nouvel attentat terroriste a frappé la France. Dominique Bernard, un professeur de lettres âgé de 57 ans, qui enseignait au collège Gambetta, situé à Arras, a lâchement été assassiné par un ancien élève de l’établissement, radicalisé. Le professeur a été nommé chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume par le président de la République, Emmanuel Macron. à l’appel de l’Association des maires de France, des rassemblements citoyens ont été organisés, notamment à SQY, pour lui rendre hommage ainsi qu’aux trois blessés de l’attaque.

À Trappes, le maire Génération.s, Ali Rabeh, a prononcé un discours suivi par La Gazette, devant de nombreux Trappistes rassemblés sur la place de la République. « Un héros est mort. Il s’appelait Dominique Bernard. Il avait 57 ans et était le père de trois filles », a introduit l’édile, avant de rappeler le sort funeste qu’ont connu d’autres « héros », comme Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie assassiné dans des circonstances tragiques, ou le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, tué par un terroriste dans un supermarché à Trèbes (Aude), en 2018. Interrogée par La Gazette, une habitante de Trappes ayant assisté à l’hommage s’est confiée, émue : « C’était important pour moi de venir ici, d’assister à cet hommage. Il faut être uni face à l’obscurantisme. L’école est très importante. »

L’édile a poursuivi son discours : « Dominique Bernard n’est pas mort par hasard, il est mort parce qu’il a agi en héros, mais aussi et surtout parce qu’il était un enseignant. Lui, l’agrégé de lettres, aurait pu choisir d’enseigner au lycée au sein des classes préparatoires. Il avait le choix et il avait fait le choix moins confortable d’enseigner au collège, à cet âge trouble où se forgent les caractères, les opinions et les destins […]. Il y a trois ans, quasiment jour pour jour, un enseignant mourait sous les coups du fanatisme religieux. Il s’appelait Samuel Paty. Et à travers ce rassemblement, nous honorons également sa mémoire. »

« Je voudrais conclure en citant René Char, que Dominique Bernard aimait tant. ‘‘Au plus fort de l’orage il y a toujours un oiseau pour nous rassurer. C’est l’oiseau inconnu, il chante avant de s’envoler’’ », a conclu le maire avant d’inviter les Trappistes à respecter une minute de silence et d’entonner La Marseillaise.

Au même moment, Nicolas Dainville, le maire LR de la commune voisine de La Verrière, s’est lui aussi exprimé : « Comment accepter que la moitié de nos enseignants soient aujourd’hui contraints à l’autocensure ? Que certains thèmes comme l’enseignement de la Shoah soient aujourd’hui tabous et très difficiles ? […] Le ‘‘pas de vagues’’, les renoncements, minent notre école. Cette institution qui doit pourtant rester coûte que coûte ce sanctuaire de la liberté d’expression et ce cœur battant de notre République. »

Et d’enchaîner : « C’est pourquoi, aujourd’hui, permettez-moi aussi de tirer la sonnette d’alarme. Il y a quelque chose de pire que l’horreur, c’est la répétition de l’horreur. » Des mots forts prononcés avant de rappeler de nombreuses victimes d’actes terroristes. Des victimes « dont on ne se souvient parfois même plus [le] nom, [le] visage », a déclaré l’édile sur un ton grave avant de respecter une minute de silence et de chanter l’hymne national.

À Guyancourt, le maire, François Morton (DVG), a prononcé un discours devant les habitants rassemblés sur le parvis de l’hôtel de ville : « Vendredi 13 octobre, l’indicible s’est de nouveau produit. Dominique Bernard, professeur de lettres à Arras, a été assassiné et la République perd de nouveau l’un des siens, a-t-il commencé par rappeler. Le terrorisme islamiste a de multiples visages, de très (trop) nombreux bras, mais le même mode opératoire : attaquer par surprise pour créer le chaos, nous paralyser, nous diviser […]. S’en prendre aux enseignants en est le signe le plus évident […]. Les valeurs de la République que sont la liberté, l’égalité, la fraternité et la laïcité sont un bagage absolument indispensable […]. Et je le dis, moi, aux enseignants : ne lâchez rien, chers collègues. Vous n’êtes pas seuls. »

Joséphine Kollmannsberger, l’édile LR de Plaisir, visiblement émue lors de son discours, a rappelé le nom des professeurs tués depuis une trentaine d’années : « En 30 ans, cinq professeurs ont perdu la vie. C’est énorme, c’est affreux […]. En parallèle de cela, il se passe des choses très graves dans le monde […]. C’est une période très difficile, on n’arrive pas à être sereins, à être détendus avec ce qu’il se passe […]. Albert Camus disait : ‘‘la paix est le seul combat qui vaille la peine d’être mené’’ », a conclu l’édile avant de respecter une minute de silence et de chanter La Marseillaise.