Dès 2024, l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines comptera une Maison de santé pluridisciplinaire (MSP) de plus. Le jeudi 12 octobre dernier, la ville des Clayes-sous-Bois a posé la première pierre de sa maison de santé. Un projet qui s’installera dans l’ex-centre de sécurité sociale (lire notre édition du 29 mars 2022), qui aboutira dans le courant de l’année prochaine et qui tient notamment à la volonté du maire, Philippe Guiguen (DVD).

Car après avoir touché essentiellement les zones rurales, la question de la désertification médicale touche désormais également les zones urbaines comme Saint-Quentin-en-Yvelines. Un phénomène constaté partout ailleurs en France et qui s’explique en particulier par le contexte général de vieillissement de la population. Face à ce besoin de prise en charge en matière d’accompagnement à l’autonomie, des politiques d’intervention volontaristes facilitant le financement des projets immobiliers des MSP et cabinets médicaux regroupés ont été développées par l’Agence régionale de santé (ARS), le conseil régional d’Île-de-France, le conseil départemental des Yvelines et Saint-Quentin-en-Yvelines.

Des partenaires fidèles

Un partenariat essentiel, notamment pour les financements, et qui a permis l’installation de maisons de santé sur le territoire. Car, comme le souligne le maire des Clayes-sous-Bois, « malgré ma volonté, malgré notre volonté, ce projet n’aurait jamais vu le jour sans le soutien indéfectible de nos partenaires financeurs qui eux aussi y ont cru et [le] portent à nos côtés : la communauté d’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines à hauteur de 1 million d’euros, le département des Yvelines à hauteur de 900 000 euros et la région Île-de-France qui vient très récemment de nous rejoindre avec un soutien d’un montant de 250 000 euros ».

La Maison de santé « sera un espace moderne et accueillant, équipé des dernières technologies médicales », affirme le maire des Clayes-sous-Bois, Philippe Guiguen.

Après Montigny-le-Bretonneux, Guyancourt, Trappes, Plaisir ou encore Maurepas, c’est donc les Clayes-sous-Bois qui va faire partie du club des MSP avec pour seul objectif de répondre aux besoins de la patientèle. « La maison de santé pluridisciplinaire leur offrira de multiples solutions dans la recherche de professionnels de la santé, qui s’apparente de plus en plus à un casse-tête au quotidien, a poursuivi Philippe Guiguen lors de son discours de la pose de la première pierre. Elle devra être à même de créer les conditions nécessaires pour attirer les professionnels de santé, et notamment de jeunes médecins. »

Un élément fondamental dans la réussite du projet, comme l’a rappelé Michel Laugier (UDI), sénateur des Yvelines fraîchement réélu, et ex-président de SQY, de 2014 à 2017 : « En tant que président de Saint-Quentin-en-Yvelines, j’avais fait voter un fonds de concours pour la construction de ces MSP. […] Nous avons il y a quelque temps inauguré la maison de santé universitaire. Il faut bien penser les choses en amont pour avoir les professionnels. Il faut accompagner la santé aujourd’hui sinon on ne s’en sortira pas. Les déserts médicaux sont à nos portes », a déclaré celui qui a aussi été maire de Montigny-le-Bretonneux.

Et Philippe Guiguen de donner quelques précisions sur la MSP : « Elle sera un espace moderne et accueillant, équipé des dernières technologies médicales. Le 4e étage que nous avons souhaité ajouter au bâtiment d’origine nous permet de compléter le parcours de soins pour répondre aux enjeux de la médecine moderne. Il accueillera toute une unité de radiographie et d’imagerie médicale à des fins diagnostiques et thérapeutiques, dotée des dernières technologies en la matière. Elle regroupera des médecins généralistes, des spécialistes, des infirmiers, des kinésithérapeutes et bien d’autres professionnels de santé. Cette maison de santé représente bien plus qu’un simple bâtiment. C’est un symbole de progrès, de solidarité et de soins de qualité pour tous les bénéficiaires. Elle incarne notre volonté, commune, de prendre soin de nos proches. »

Une MSP moderne

Conscientes de l’accentuation de la désertification médicale et de la difficulté de monter des projets dans le contexte actuel, les différentes institutions partenaires n’ont donc pas hésité à mettre la main à la poche. « C’est important aujourd’hui de voir une commune, une Agglomération, un Département qui soutient puissamment ses communes et une Région qui permettent de faire émerger ce genre de projet », a souligné Othman Nasrou (LR), 2e vice-président de la Région, chargé de la jeunesse, de la promesse républicaine, de l’orientation et de l’insertion professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche, représentant Valérie Pécresse lors de la cérémonie.

« En disant cela, je salue le maire des Clayes-sous-Bois, Philippe Guiguen, qui me disait très récemment la difficulté pour les communes de porter des investissements à un moment où l’État fait porter l’essentiel de l’effort sur le bloc communal, où l’État donne des explications malhonnêtes sur les marges de manœuvre des uns et des autres, poursuit-il. Le levier de l’investissement public est du côté des collectivités et dans ces logiques partenariales qui se développent ici, dans un sujet aussi important. Nous sommes dans une région où plus de 1 700 000 Franciliens n’ont plus de médecin traitant, c’est la réalité aujourd’hui de la désertification médicale, alors nous avons financé plus de 600 structures de ce type-là, parce que nous avons besoin de renforcer l’attractivité des professionnels de santé. »

L’équipement « regroupera des médecins généralistes, des spécialistes, des infirmiers, des kinésithérapeutes et bien d’autres professionnels de santé », énumère Philippe Guiguen.

Cofinanceur du projet, Jean-Michel Fourgous (LR), président de Saint-Quentin-en-Yvelines, a précisé qu’il attend « beaucoup de ces maisons de santé : apporter une solution concrète et efficace à la crise de la santé et aux déserts médicaux ; elle permet de rassembler de nombreuses offres de soins tout en créant de la proximité et du travail ensemble. Elle permet de créer une émulation et des interactions entre les professionnels de santé, c’est fondamental. On sait que les grands modèles les plus performants sont ceux qui réunissent dans un même lieu différents acteurs qui peuvent travailler en interconnexion. Cette maison de santé donnera enfin aux professionnels une infrastructure et un environnement de travail porteur ». Et d’annoncer : « Il faut augmenter les budgets en termes de formation de médecins. Nous y contribuons avec notre futur campus santé en lien avec la faculté de médecine. »

Une lutte coordonnée et active

Enfin, Pierre Bédier (LR), le président du département des Yvelines, particulièrement actif dans ce domaine de la santé, a rappelé que « nous sommes dans une zone blanche en matière de santé, et le Département a décidé d’agir comme aucun département en France. Nous avons décidé d’investir dans 23 maisons médicales, selon tous les types, soient 32 millions d’euros. Plus de la moitié ont été réalisées et, comme elles ne sont pas totalement pleines (85 %), nous faisons une pause avant de lancer un autre programme pour les remplir à 100 % et évaluer ce que l’on a fait de l’argent des Yvelinois. On voit que la qualité de vie des gens change. La santé est devenue un des piliers de la promesse républicaine et nos concitoyens ne comprennent pas que ce pilier s’effrite. »

Ainsi, Philippe Guiguen a conclu cette pose de première pierre en assurant sa « conviction que cette maison de santé sera un “véritable atout” pour notre territoire et ses habitants. Elle renforcera notre tissu social, favorisera l’accès aux soins pour tous et contribuera à améliorer la qualité de vie de chacun. »

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