À Voisins, la rentrée scolaire s’effectuera pour la première fois sans l’école du Bois de la Garenne. L’équipement, accueillant à la fois des élèves de maternelle et d’élémentaire, et vieux de 45 ans, ferme ses portes à compter de septembre et une réflexion a été entamée pour donner une nouvelle vie au site, situé dans le quartier du Plan de l’Église et d’une surface de 20 000 m², dont environ 10 000 aménageables. Après des marches exploratoires par petits groupes en mars, la municipalité avait convié les habitants à des ateliers de l’avenir, sortes de tables de travail, les 11 et 13 mai, avant une restitution de la concertation le 4 juillet dernier, à laquelle ont assisté une quarantaine de personnes.

Et parmi les souhaits unissant les riverains, un projet en harmonisation avec l’architecture du quartier, ouvert sur l’extérieur, des places de stationnement supplémentaires mais en sous-sol, un renforcement de la végétalisation du site et de la protection des arbres, une protection des habitations voisines par une bande non construite, des sentes traversantes, des aménagements respectueux de l’environnement et économes en ressources énergétiques, voire producteurs d’énergies renouvelables, des circulations douces, un lieu (placette, parvis…) favorisant la vie, les échanges et les rencontres, une maison médicale-paramédicale, des habitations accessibles financièrement aux jeunes, ou encore un habitat spécifique pour les seniors avec espaces privatifs et partagés. Ce dernier est « ce qui est sorti majoritairement » des préconisations des habitants, selon la maire, Alexandra Rosetti (UDI), affirmant que cela « correspond à un besoin de la commune ».

Il a aussi été exposé ce que les Vicinois ne veulent surtout pas voir à la place de la désormais ex-école. Une opération immobilière massive, un projet dense et compact et/ou qui induirait des nuisances sonores, visuelles, olfactives, font partie des pistes rejetées par les riverains, qui ne souhaitent pas non plus un projet mono-activité, fermé sur lui-même, ou d’une verrue architecturale dans le quartier. Et les habitants ne veulent pas non plus que le projet remette en cause le PLUI actuel (Plan local d’urbanisme intercommunal).

La peur d’un projet immobilier a été évoquée par plusieurs riverains lors de la réunion, notamment lorsqu’a été prononcé le mot d’opérateur. « Qu’est-ce que vous entendez par opérateur ? » a interrogé une habitante. « C’est une entreprise extérieure, privée, qui a les moyens de réaliser le type de projet qui a été présenté. Ça peut être un promoteur, mais [aussi] un ensemble de personnes qui se réunissent pour travailler sur un projet multifonctions, une SEM (Société d’économie mixte) », répond Patrick Norynberg, chargé du processus de concertation. La base sur laquelle on lance un appel d’offres, vous l’avez coécrite, on ne leur dit pas :‘‘Venez, il y a un terrain, proposez-nous quelque chose’’, [on leur dit] ‘‘Voilà les grandes directions auxquelles on tient pour l’avenir de ce terrain, proposez-nous des choses qui vont dans ce sens-là’’. »

La crainte de voir du logement social arriver dans le quartier est aussi ressortie. La maire ne s’est pas cachée à ce sujet : « Le Plan de l’Église est le seul quartier de Voisins où il n’y a pas de logements sociaux. […] Par contre, l’habitat spécifique senior, la plupart du temps, c’est du social. C’est ce qu’on appelle du PLS (Prêt locatif social), donc en général, le social le plus haut. » Elle tient aussi à souligner que le projet devra être un projet privé, dans lequel la mairie n’interviendra pas. Concernant le calendrier, « on aimerait arriver à rédiger la feuille de route dans l’été », a-t-elle indiqué lors de la réunion du 4 juillet. Après, il faut laisser deux ou trois mois aux opérateurs pour travailler. Peut-être qu’après les vacances de Pâques de l’année prochaine, on aura choisi, Et si ça se déroule comme ça, c’est jouable qu’en milieu d’année 2024 on ait un projet arrêté. »

D’ici là, le rôle du comité de pilotage, élargi et devenu comité de suivi, sera essentiel. Son effectif passe de dix à 13 personnes, avec donc trois nouveaux membres, en plus des trois élus de la majorité, trois de la minorité, les représentants des conseils de quartier, et un représentant de l’association Sens civique, qui le composaient déjà. Après la rédaction d’un cahier des charges par la Ville, le comité pourra amender certains points. « Ensuite, présentation au conseil municipal, développe Patrick Norynberg. Ensuite, on proposera au comité de suivi de suivre le travail des opérateurs, de les recevoir, d’échanger avec eux et de préparer avec eux une restitution de leurs propositions. […] C’est le conseil municipal qui choisira in fine [l’opérateur]. »