Un rassemblement s’est tenu le 6 juillet devant l’école élémentaire Paul Fort, à Montigny. Environ 20 parents s’étaient donné rendez-vous pour s’opposer à la fermeture à venir d’une classe et pour l’affectation d’un coordonnateur Ulis (Unités localisées pour l’inclusion scolaire, dispositif à destination d’élèves en situation de handicap) au sein de l’établissement. L’annonce de la fermeture, inattendue et tardive selon eux, ferait passer le nombre de classes de huit à sept, avec des sureffectifs dans certaines. « On nous a toujours assuré que la classe serait maintenue, et, le 29 juin, information de la fermeture », évoque Dorothée Pichaud, représentante de parents d’élèves.

Elle rappelle notamment : « Il y a une norme, la Noder, qui définit les seuils d’ouverture et de fermeture de classes. […] À partir de 189 élèves, on ferme une classe à la rentrée. […] On vient d’avoir de nouvelles inscriptions, donc on est remontés à 183, et si on ajoute les neuf Ulis, on va passer à 192. » Elle souligne que seuls les effectifs hors Ulis sont pris en compte, mais que « la directrice académique doit avoir une attention particulière pour les écoles qui accueillent un Ulis quand ils font des opérations de carte scolaire ».

Avec cette fermeture , la crainte des sureffectifs se précise. Emmanuel Macron avait annoncé en 2019 des classes à maximum 24 élèves en grande section, CP et CE1. Mais des classes continuent de fermer dans de nombreuses écoles. « Donc […] toutes les autres classes vont monter à 27-28 élèves auxquels on va rajouter trois élèves [Ulis] », prédit Dorothée Pichaud. Selon un tableau fourni par les parents, représentant « la répartition des élèves sur sept classes validée par l’inspectrice », quatre classes se retrouveraient avec chacune 29 à 31 élèves, en comptant les Ulis. Elles seraient aussi, pour deux d’entre elles, à double niveau.

De tels effectifs amènent les parents à redouter un manque d’intégration des élèves d’Ulis aux classes. «  Aujourd’hui, [ils] sont très bien intégrés, ils ont tous des copains, fait remarquer Dorothée Pichaud. L’année prochaine, ils risquent de se retrouver à neuf entre eux. »

La situation est d’autant plus dramatique que les Ulis n’ont déjà pas de coordonnateur à temps plein depuis mars, ce dernier étant en arrêt maladie. « Le coordonnateur n’a été remplacé qu’à hauteur de 30 % de temps scolaire, et pas tout le temps par la même personne, alors que les enfants Ulis qu’on accueille sur l’école […] ont des troubles cognitifs ou du comportement, explique Dorothée Pichaud. [Ils] ont besoin de stabilité, de points de repère, de calme, de petits groupes. » Elle rapporte le cas d’une maman, dont le fils « avait régressé depuis mars », ou d’autres enfants ayant « arrêté de venir car ce n’était plus des situations compatibles avec leurs troubles ».

Et même pour les élèves en général, les conséquences pédagogiques risquent d’être considérables. « On a […] une directrice […] qui a mis en place plein de projets, avance Dorothée Pichaud. C’est des choses qui prennent du temps à la directrice, les maîtres et maîtresses y mettent du temps perso. L’année prochaine, le temps perso, ça va être essayer de faire marcher la classe. La crainte, c’est qu’on ait des enfants qui auront un enseignement à l’ancienne, entre quatre murs. »

Les parents ont adressé un courrier à la directrice académique avec le soutien des trois fédérations de parents d’élèves et de la municipalité. Ils ont aussi lancé le 3 juillet une pétition papier ayant récolté 208 signatures au 6 juillet, et une en ligne sur Change.org (472 signatures au 10 juillet). Dorothée Pichaud prévient : « Les ouvertures de classes peuvent se décider dans la 1re semaine d’école, donc on sera très mobilisés. » Sollicitée, l’Éducation nationale ne nous a pas répondu avant la mise sous presse de cette édition.

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