La décision ne passe plus. Au groupe scolaire Satie, à Montigny, l’Éducation nationale avait fermé en fin d’année dernière une classe de maternelle à la suite d’une baisse d’effectif. Mais depuis, sont arrivés, juste après la rentrée, 13 élèves ukrainiens, ce qui a finalement conduit à des sureffectifs dans certaines classes, selon les parents d’élèves. Ces derniers se sont mobilisés devant l’établissement le 8 septembre, afin de dénoncer cette situation et demander le rétablissement de la classe fermée, et donc le maintien à l’identique du nombre de classes de l’année dernière.

« Un centre d’accueil a été ouvert […]. Il y a une capacité de 150 personnes. Pour l’instant, 80 personnes sont arrivées, dont 13 enfants scolarisés [à l’école Satie]. On demande, puisqu’avec l’arrivée de ces enfants on a des effectifs supérieurs à l’année dernière, à ce qu’on revienne à la situation de l’année dernière, […] donc à rouvrir la classe qui a été fermée à la rentrée, puisque des enfants sont arrivés depuis, et d’autres vont arriver puisque, avec 80 personnes, le centre n’est pas complètement plein », évoque une représentante de parents d’élèves FCPE de l’école, rencontrée lors du rassemblement.
Les 168 élèves du groupe scolaire sont actuellement répartis en six classes, contre sept donc l’année dernière. Et selon une autre représentante de parents d’élèves, une classe de double niveau de maternelle serait composée de 32 enfants, et une autre classe de CP-CE2 en élémentaire en compterait 30. L’année dernière, les classes, en grande section ou en CP pouvaient culminer à 27 ou 28, selon les deux mamans interrogées. « Le risque, c’est que les enseignants craquent et qu’on ne puisse pas les remplacer après », redoutent-elles, rappelant également que « dans les directives gouvernementales, il était question que les classes de grande section, CP, CE1, ne dépassent pas 24 élèves ».

Ouverture d’une UPE2A

La mairie de Montigny soutient leurs revendications, et a même voté un vœu en ce sens en conseil municipal fin juin. Des annonces sont finalement survenues le 9 septembre, 12 jours après un courrier envoyé par les parents à la nouvelle Directrice académique des services de l’Éducation nationale (Dasen), Sandrine Lair, en fonction depuis le 28 août. Cette dernière a choisi de ne pas ouvrir de classe mais de mettre en place un dispositif pour les élèves étrangers, en l’occurrence ici ukrainiens, de l’école.

« Il n’y a pas eu de classe qui a été fermé l’année dernière, il y avait un moyen provisoire qui avait été affecté, et ce moyen provisoire n’a pas été réitéré, tient-elle d’abord à préciser, jointe par La Gazette. […] La décision de non-reconduction du poste, je l’ai prise avant l’arrivée des élèves ukrainiens. » Et de poursuivre au sujet des conséquences de l’arrivée de ces Ukrainiens dans l’école : « Il y avait deux solutions : ouvrir une classe, ce qui permettait de réduire toutes les classes, mais ça mettait les élèves ukrainiens dans toutes les classes et c’est des élèves non francophones, soit ouvrir une UPE2A (Unité pédagogique pour élèves allophones arrivants) provisoire qui prend en charge spécifiquement ces élèves […], donc ça allège les classes. »

Elle a opté pour cette solution, expliquant que « sur l’ensemble et probablement sur les autres disciplines fondamentales, [les Ukrainiens] seront entre eux », avec « une partie importante de cours de français », et que « de temps en temps ils vont travailler avec les autres ». Si la mairie semble satisfaite, les représentants de parents estiment que ça « ne règle pas la question des effectifs ». Autre annonce de la Dasen : un enseignant de l’établissement, qui « parle russe », va « prendre en charge dans un premier temps cette classe, et je vais demander […] un renfort sur la formation de l’enseignant et des autres enseignants. »

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