L’Éducation nationale va fermer, à la rentrée prochaine, des classes dans trois écoles des Clayes-sous-Bois : une à René Coty (élémentaire), une à Henri Prou (maternelle), et une à La Brétechelle (maternelle), où était organisé un rassemblement le 29 juin, auquel a assisté La Gazette. Devant cet établissement, parents d’élèves, enseignants et élus s’étaient réunis pour dire non à la fermeture d’une classe.

Une décision annoncée de manière soudaine et tardive, selon les parents et enseignants. « On l’a appris la semaine dernière », raconte Loïc Croizer, papa d’une fillette scolarisée à la Brétechelle. L’établissement, qui accueille 94 enfants, verrait son nombre de classes passer de quatre à trois. Indra Charpignon, la directrice et enseignante de l’école, évoque l’avoir « appris de manière non officielle » le 21 juin. « Toute l’année, on me dit ‘‘Ne vous inquiétez pas, […]’’. Et là, le coup de téléphone […] pour m’annoncer ça et me dire ‘‘Mais de toute façon, vous vous en doutiez’’. Bah non, je ne m’en doutais pas. »

À l’école La Brétechelle, la directrice veut démissionner

L’inspectrice, qui a annoncé la nouvelle, « n’a jamais eu l’honnêteté d’appeler ma collègue et de lui dire ‘‘Votre classe va fermer’’ », ajoute la directrice. L’enseignante en question, « ils vont la remettre ailleurs, mais elle veut démissionner », rapporte Indra Charpignon, qui elle aussi annonce son intention de quitter l’Éducation nationale, dégoûtée des méthodes. « De me dire que je ne dois pas le dire aux parents, aux collègues… Ça me révolte qu’on m’oblige à mentir », s’indigne-t-elle, au bord des larmes, elle qui n’en est qu’à sa 4e année comme titulaire.

Avec la suppression, certaines classes risquent de passer de 23-24 élèves à une trentaine. « Ça va avoir un impact sur notre fonctionnent, notre pédagogie, car on faisait des décloisonnements pour mettre en place plein de choses pour les élèves en difficulté, et du coup, ça, on ne pourra plus le faire du tout, car on se partageait les élèves, explique Marie-Christine Uhlrich, qui enseigne elle depuis 30 ans dans l’établissement, et n’a pu contenir son émotion lors du rassemblement. « Je serais capable de le faire, estime, elle, Indra Charpignon, au sujet de l’augmentation des effectifs par classe. Mais si j’accepte ça, ça veut dire que je serai capable d’accepter d’autres choses après. Par exemple, je suis persuadée qu’ils vont vouloir fermer la maternelle pour qu’on rassemble nos écoles. »

La mairie affiche son soutien aux parents et enseignants. « Des classes de 31 élèves à double niveau, c’est inadmissible », juge le maire, Philippe Guiguen (DVD), présent lors du rassemblement, accompagné de son adjointe à l’éducation, Christiane Bontemps, qui fut aussi la directrice de l’école. « Il faut aller sur le terrain, il ne faut pas faire de l’éducation avec des tableurs Excel, et en plus des tableurs Excel à règles variables en fonction des villes », poursuit l’édile. L’IPS (Indice de position sociale), sur lequel s’appuie l’Éducation nationale pour décider de fermetures de classes, est ainsi pointé du doigt. « On est considéré comme une école où les parents ont une bonne situation professionnelle. On va dire ‘‘Eux, ils ont les moyens, donc on peut facilement fermer dans leur école’’. Mais […] ça ne veut pas dire que quand vous avez les moyens, vos enfants ont pleine capacité ou sont sans difficultés », s’agace Indra Charpignon.

Philippe Guiguen assure n’avoir eu « aucun retour » de l’Éducation nationale après les avoir sollicités pour appuyer la contestation des parents et enseignants. Ces derniers ont lancé une pétition qui a récolté 510 signatures en une semaine. Une autre pétition, pour les mêmes motifs, a été lancée à l’école Henri Prou, qui compte, elle, trois classes, récoltant 217 signatures (au 3 juillet). Ces pétitions sont disponibles sur change.org.