Alors que le groupe scolaire du Bois de la Garenne vit ses derniers mois, la municipalité de Voisins-le-Bretonneux a ouvert la concertation sur le devenir du site. L’école fermera en septembre prochain, ce qui suscite la grogne de parents d’élèves notamment (lire nos éditions des 19 avril et 24 mai 2022), et il est exclu qu’un autre équipement public voie le jour. Cela fait partie des invariants évoqués par la maire, Alexandra Rosetti (UDI), rappelant la « décision douloureuse et traumatisante » de fermer cette école accueillant à la fois des élèves de maternelle et d’élémentaire, qui seront transférés aux Pépinières.

« Sur la ville, nous avons 21 équipements publics. […] Ce sont des équipements qui […] pèsent sur le budget de la commune, justifie l’édile. C’est du fonctionnement, du personnel, de l’électricité, de l’eau, du gaz… C’est aussi des investissements, quand on a des bâtiments, il faut les entretenir, les rénover… On n’a plus les moyens. » Mais elle ajoute que ce qui verra le jour « peut être un équipement qui reçoit du public, mais est géré par du privé », citant l’exemple « du coworking, du tiers-lieu ».

Autre invariant, le projet ne doit pas être déterminé en fonction de la charge foncière. « On est sur un terrain qui appartient à la Ville, rappelle Alexandra Rosetti. Tous les autres terrains qui ont été bâtis dans cette commune n’appartenaient pas à la commune. C’est le projet qui va déterminer la charge foncière. » Enfin, la municipalité indique que le projet doit répondre aux besoins de la Ville et des Vicinois, et la maire fait aussi part de la nécessité « que les règles du PLU soient respectées. 9 m, c’est la hauteur d’une maison. En centre-ville, on est plus à 13 m. »

Pour le reste, le but est de « travailler en concertation », assure l’élue. « Sur le sujet de l’école, j’ai toujours dit que nous ne pouvions pas concerter […], mais que bien sûr, sur le devenir du site, nous allions concerter, et on va même plus loin que ça, on va coconstruire, poursuit-elle. Rien n’est décidé, absolument rien. Nous sommes ouverts à toutes les idées. […] Ce que nous souhaitons, c’est avoir un projet multifonctionnel, et écrire une nouvelle histoire sur ce site. »

Tels ont été les mots prononcés par l’édile en préambule du rendez-vous du 18 mars, une matinée de balade sur le site, en petits groupes menés par des élus et des membres de conseils de quartier. Un peu moins d’une centaine de personnes y ont participé. La Gazette a intégré l’un des groupes, au sein duquel plusieurs habitants semblaient ne pas se faire d’illusion sur les futures constructions de logements sur le site. L’un d’eux a demandé à garder « au moins une partie non habitable », où pourrait opérer « une association pour la nature ». « L’idée n’est pas de faire du logement, ça dépend de ce qui va sortir [de la concertation] », tente de rassurer Franck Huet, adjoint vicinois à la démocratie locale et aux relations extérieures.

La volonté de mettre en place de la verdure, pour faire le lien avec le bois environnant, par exemple en aménageant des potagers partagés, est souvent ressortie lorsque les différents groupes ont exposé leurs préconisations. De même que la possibilité de développer l’intergénérationnel à travers « un lieu de vie qui va rassembler des étudiants, des jeunes actifs, des seniors autonomes, en locatif ou en accession à la propriété », ainsi qu’un pôle médical, un espace de coworking, et un jardin fruitier, ou de construire du béguinage, des résidences pour seniors, a ainsi déclaré le rapporteur d’un 1er groupe. Autres demandes : garder le parvis devant l’école, agrandir le city-park, mettre en place des jardins partagés, bâtir des lieux pour personnes en situation de handicap (foyers, écoles privées…) ou encore une crèche privée, et même un parc canin.

D’autres habitants encore ont suggéré d’étoffer l’offre de jeux pour enfants, ou encore d’implanter un restaurant associatif où des volontaires prépareraient les repas et où l’on pourrait venir manger à bas coût. Un groupe d’habitants vivant juste en face de l’école souhaite lui « une bande végétale qui permette d’être un peu plus éloigné des bâtiments » et demande de « ne pas construire plus proche que les bâtiments actuels de l’école ». D’autres Vicinois encore ont réclamé un marché sur le site, et aussi de conserver la structure existante du bâtiment, et aimeraient une petite école privée, et préserver les parkings actuellement en place devant le groupe scolaire. Autant d’idées qui pourront nourrir la réflexion sur le devenir de la future ex-école et de ses abords, alors que la restitution finale de la concertation est prévue le 4 juillet.