« Pour sortir de la précarité, il faut avoir une situation stable et les prestations sociales permettent de tendre vers cela », assène Fabienne Lambert, présidente de l’association départementale des Restaurants du cœur des Yvelines. Depuis le début de la campagne 2022-2023, l’association créée par Coluche a distribué 30 % de repas en plus, mais ce n’est pas cela qui a motivé la signature de la convention de partenariat le 12 janvier avec la Caisse d’allocation familiale des Yvelines.

« Nous travaillons ensemble depuis longtemps, il fallait juste le formaliser afin de mieux structurer certaines actions », raconte-t-elle. Même son de cloche du côté de l’organisme chargé de verser aux particuliers des prestations financières à caractère familial ou social comme l’explique Estelle Le Goff : « Dans d’autres départements, cette convention existe, et quand nous avions demandé à être conventionnés, ils ont dit banco. » L’adjointe à la direction de l’action sociale et responsable du pôle accompagnement des familles au sein de la CAF du 78 rappelle également que plusieurs interventions avaient déjà été organisées les années précédentes auprès des bénévoles afin de les former sur des droits ou des besoins particuliers de tous les types de familles yvelinoises recourant à l’aide alimentaire des Restos du cœur.

« La convention implique des droits et des devoirs, martèle Estelle Le Goff. Cela implique un engagement réciproque. Nous nous engageons à leur apporter toutes les informations nécessaires sur notre fonctionnement. Quant aux bénévoles, ils doivent réaliser un premier filtre pour que nous puissions intervenir sur des problématiques précises comme le RSA, les APL… » Pour cela, un interlocuteur de l’association d’utilité publique et les équipes du responsable d’accès aux droits travailleront conjointement pour définir les actions à mettre en place. De l’aide personnalisée, comme le montage d’ateliers collectifs innovants, tout est possible afin d’aider les plus démunis. « Nous réalisons des world cafés, des quiz, car maintenant arriver avec un support et le montrer de manière descendante est devenu vieillot », analyse la responsable du pôle accompagnement des familles.

La richesse du social : faire de plus belles choses tous ensemble

Cette signature rentre également dans une aide de politique globale lancée par la CAF lorsque le COVID et ses conséquences sociales désastreuses ont débarqué en France. « Le conseil d’administration avait voulu avoir une attention particulière envers plusieurs de nos associations partenaires comme le Secours catholique, la Croix-Rouge. Nous avions donc ouvert un parcours orienté envers celles-ci pour qu’elles puissent nous alerter sur le besoin des familles », détaille Estelle Le Goff. Cette attention particulière vise à réduire les non-recours aux droits des personnes dans le besoin et qui n’osent pas les demander. Fabienne Lambert abonde en ce sens et raconte un exemple concret de l’antenne de Plaisir. Un de ses collègues a constaté qu’entre 20 et 30 % des individus qui peuvent avoir des prestations sociales n’ont pas la totalité car, soit ils n’osent pas demander de l’aide aux travailleurs sociaux, soit ils ne savent pas se débrouiller avec toutes les démarches administratives.

« Nous devons rendre les relations plus fluides avec les familles. Dans notre secteur d’activité, il est possible d’arriver à faire des choses seul, mais la transversalité et la synergie avec des partenaires permettent d’atteindre des sommets. C’est la richesse du social », théorise l’adjointe à la direction de l’action sociale. Nous devrions donc assister à d’autres conventions de ce type-là puisqu’Estelle Le Goff nous confiait avoir rencontré l’Union départementale des associations familiales la semaine dernière dans le but de signer également un partenariat avec elles.

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