Confronté à une situation déjà compliquée (176 élèves pour six classes), le groupe scolaire Erik Satie, situé dans le quartier du Plan de l’Église, a accueilli à la rentrée dernière des élèves ukrainiens. « Ils sont 21 à ce jour et d’autres pourraient encore arriver. Véritable richesse pour l’école et ses élèves, il convient de les accueillir dans les meilleures conditions », explique un communiqué.

Or la situation du groupe scolaire reste compliquée. 318, c’est le nombre de signatures (au 21 novembre) qu’a récoltées la pétition lancée par la FCPE de l’école afin d’obtenir l’ouverture d’une septième classe « pour un accueil optimal de tous les élèves » ainsi que le recrutement d’un enseignant pour la classe UPE2A (Unité pédagogique pour élèves allophones arrivants). Depuis le lundi 14 novembre, c’est chose faite pour le second point, mais le recrutement est loin de faire l’unanimité.

Contacté par La Gazette, le maire, Lorrain Merckaert (DVD), a expliqué : « nous avons été en contact avec la Dasen (Directrice académique des services de l’éducation nationale) […], pour faire en sorte que l’on ait à nouveau une enseignante sur l’UPE2A qui arrive, et c’est chose faite, puisqu’elle est arrivée [le 14 novembre] ».

Un recrutement qui ne récolte pas tous les suffrages. « L’Éducation nationale n’a donné suite qu’à une de nos deux demandes qui étaient l’ouverture d’une classe supplémentaire pour alléger les effectifs et l’arrivée d’une nouvelle enseignante pour la classe UPE2A. Ce qu’il s’est passé, c’est que la personne qui devait initialement venir pour la classe UPE2A (une Ukrainienne) a refusé le poste. Ils [la Dasen] ont donc choisi un enseignant remplaçant qui n’a aucune formation pour apprendre le français aux élèves étrangers », se désole Mathieu, un parent d’élève joint par La Gazette.

« Nous, les représentants des parents d’élèves de l’école Erik Satie, dénonçons vigoureusement la situation actuelle des effectifs du groupe scolaire. Ces conditions ne permettent pas aux enfants de bénéficier de l’enseignement auquel ils peuvent prétendre. L’Éducation nationale a décidé de fermer une classe dans l’école, alors que les effectifs à la rentrée étaient plus importants que l’an dernier. Suite à des arrivées à la rentrée des vacances d’automne, il y a désormais 176 élèves pour six classes », explique un communiqué de la FCPE de Montigny.

La pétition récolte 318 signatures

« Les classes sont trop chargées, même sans les élèves ukrainiens. L’enseignante de maternelle reste avec 33 élèves, car les cinq élèves allophones de sa classe ne sont pas concernés par le dispositif UPE2A. Ses journées doivent être fatigantes. La situation n’est pas acceptable », poursuit
Mathieu.

L’édile, lui, assure que les effectifs du groupe scolaire d’Erik Satie sont « équivalents à ceux d’autres écoles de la ville, sauf dans une classe de maternelle où ils sont 33, mais sinon dans les autres classes ils sont 26, 27 ou 28 enfants ». « Par contre, le problème qui s’est posé très récemment, c’est que la personne qui encadrait l’UPE2A a terminé son contrat, et il y a eu un tout petit temps de latence pendant lequel il n’y a plus eu d’enseignant pour assurer cette UPE2A, ce qui fait que les enfants ukrainiens se sont retrouvés dans les autres classes, et que pendant quelques jours, ça a effectivement créé une surcharge », argue Lorrain Merckaert.

La FCPE explique avoir contacté la Dasen pour l’ouverture d’une classe supplémentaire, qui lui a expliqué que ce n’était pas possible, car « elle opposait le fait que l’école bénéficierait d’un indice de positionnement social moyen qui fait que globalement les élèves viennent d’un milieu plutôt favorisé et que du coup cela ne fait pas partie de ses priorités ».

« L’UPE2A, normalement, n’accueillait que les enfants d’élémentaire et de grande section de maternelle, mais il a été acté, suite à nos discussions, que cette classe accueillerait aussi les enfants de petite et moyenne sections, ce qui permet finalement d’avoir bien une classe qui accueille l’ensemble des enfants ukrainiens, qui ne font que des temps d’intégration dans les autres classes, mais qui sont essentiellement dans la classe d’UPE2A, ce qui permet de redonner aux autres classes un petit peu d’air », conclut l’édile. Affaire à suivre donc.

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